Carnet des Raja Ampat

Pour consulter les albums photos complets avec une meilleure définition, les adresses sont les suivantes:

  • Album de Gam (Nudibranch)
  • Album de Kri sud (Lumba Lumba)
  • Album de Kri nord (Delvin)
  • Album de Friwen



  • Carnet d'Isabelle

    Dimanche 9 octobre

    Voici les îles vues peu avant l'arrivée en avion à Sorong. Ici, les atolls coralliens côtoient des îles karstiques. Les Raja Ampat figurent parmi les rares endroits de la planète où se retrouvent les 3 types de récifs coralliens (frangeant, barrière et atoll). La végétation s'avère en tout cas luxuriante partout. Au premier plan, l'île de Mansuar, voisine de celle de Kri où nous avons passé la plus grande partie de notre séjour, au loin la mangrove et les karsts de de l'île de Gam, derrière les récifs semi-immergés, que nous retrouverons plus loin dans le récit.

     

    A notre arrivée à l’aéroport de Sorong, nous évitons avec difficulté les rabatteurs qui nous proposent des taxis car Manu avait lu qu’il fallait sortir complètement de l’aéroport pour trouver de meilleurs tarifs. Il y en a un plus malin que les autres qui nous rattrape à l’extérieur et nous acceptons qu’il nous conduise à l’hôtel que nous visons, pour une course à prix raisonnable. En chemin nous croisons un défilé de gens costumés dont la signification nous échappe.  

    Malheureusement, l’hôtel précité affiche complet. Nous devons visiter au moins 5 hôtels mais, malgré les prix exorbitants demandés, la plupart sont complets, au moins pour les chambres standard. Il fait maintenant nuit noire et il va falloir que nous nous décidions. Le chauffeur nous a déposé à l’hôtel F2 qui a bien une chambre mais au double du prix que nous avons l’habitude de payer, sans fenêtre et sans connexion Wifi. Je me fâche (tout en sachant que nous n’aurons probablement pas le choix). Le taxi demande à prendre congé et réclame le triple du prix qu’il nous avait annoncé. Il est vrai que sa course n’a plus rien à voir avec le trajet d’origine. Nous transigeons un peu autoritairement pour un prix double du prix initial.

    Manu va tenter notre chance dans un dernier hôtel. Mais ça ne marche pas non plus. On restera donc à l’hôtel F2. Il y a bien un restaurant à l’hôtel mais quand nous y allons, il n’y a strictement personne alors nous décidons de contrecarrer les conseils d’un des membres de l’hôtel qui nous avait dit qu’on ne pouvait pas manger près d’ici. Bien nous en a pris car nous avons trouvé un super petit restaurant de cuisine papoue à quinze minutes d’ici.  

     

    Lundi 10 octobre  

    Il faut avouer que, si la chambre coûte cher, nous avons quand même un confort extraordinaire par rapport à d’habitude : une douche chaude, un grand lit avec des draps propres. Tout ceci fait que nous avons passé une très bonne nuit.

    Nous quittons l’hôtel à 8h00 (après un petit déjeuner très moyen dans une salle de l’hôtel à haut plafond très froide) car les membres du personnel nous ont confirmé à maintes reprises qu’il y a bien un bateau qui partait à 9h00 pour les Ranja Ampat. Nous prenons un taxi local (petit minibus) qui nous dépose au port. Nous sommes accueillis par un indonésien d’un certain âge qui nous confirme ce à quoi nous nous attendions : il n’y  pas de bateau le lundi matin. Il faut attendre 14h00. Il nous conseille d’aller acheter quelques vivres. Après avoir retiré de l’argent, nous entrons dans un grand magasin de bricolage pour acheter de la colle qui nous permettrait de réparer le sac de plongée qui a désormais une grosse entaille. Nous marchons un long moment pour arriver au supermarché indiqué et nous achetons de quoi survivre aux Raja Ampat (des nouilles déshydratées, des paquets de gâteaux salés et sucrés, quelques bonbons). Dehors, il y a une grosse averse. Nous cherchons toujours un cordon pour le gros appareil photo et même en visitant les 3 étages, nous n'en trouvons pas. En revanche, nous traversons bizarrement une énorme salle de jeux au dernier étage.

    Nous déjeunons dans un KFC avant de reprendre la route vers le port. En marchant, je me retourne régulièrement pour attraper un taxi local mais en réalité, c’est une ambulance que nous voyons s’arrêter. Manu n’ose pas et pourtant le chauffeur insiste : si, si, il peut nous emmener. Nous montons donc avec ce gentil monsieur qui nous dépose juste aux portes du bureau où nous pouvons prendre les tickets, ce qui est d’autant plus précieux que la pluie continue de tomber à verse.  

     

    Le ferry pour Wakaï part à peu près à l’heure. Nous savons, par le monsieur du port, qu’une autre touriste prénommée Sarah serait susceptible d’être intéressée pour partager un bateau pour la suite du trajet. Manu la retrouve en effet à l’étage inférieur. Elle voyage seule, pour un an et se rend aujourd’hui à Arborek pour y faire de la plongée. Elle veut bien partager le bateau qu’elle a réservé. Nous convenons de nous retrouver à l’arrivée.

    Nous la retrouvons effectivement à Wakaï, attendue par une personne du centre de plongée qui l’attend. Nous payons les énormes droit d’entrée dans le parc des Raja Ampat et nous embarquons sur le petit bateau réservé par Sarah. Après un peu plus d'une heure de mer, nous amarrons à Gam, face au Nudibranch (l’hôtel que nous visions) car en route, la fille d’Arborek s’est assurée auprès du propriétaire qu’il avait bien de la place.

    Absentes des cartes et guides touristiques jusque peu, les Raja Ampat offrent désormais des resorts et homestays, plus ou moins nombreux selon les îles…

    Nous posons nos sacs dans un bungalow sur pilotis avec un grand balcon, face à la mer et, luxe suprême ici (nous ne le saurons qu’après), des toilettes et mandi à l’intérieur. Nous prenons soin de sécuriser nos sacs de nourriture en les accrochant sur une poutre en hauteur avec des tendeurs, avant d’aller dîner.

    Nous sommes les seuls touristes présents et le livre des réservations traînant dans la salle à manger, nous pouvons observer que les visiteurs ici sont plutôt rares: de deux à dix par mois environ seulement. Paulus, le propriétaire s’excuse pour le dîner car comme ils ne nous attendaient pas, ils n’avaient pas prévu en conséquence. Ils iront demain à Wakaï. Pourtant, le dîner est fort bon. On nous sert des légumes ronds que nous ne connaissons pas mais que je trouve très savoureux. Nous entendons des branches craquer au-dessus de nous et Manu me dit que c’est peut-être un couscous, ce que je prends pour une blague.

    Nous convenons avec Paulus de ne pas plonger pendant au moins deux jours à cause de l’état des oreilles de Manu. Nous regagnons vite à notre bungalow pour travailler sur nos photos car Paulus nous annonce la fin du générateur pour 21 heures.  

    Mardi 11 octobre

    La nuit a été difficile pour moi. J’ai entendu des petits pas et des grignotements toute la nuit. J’ai même eu l’impression d’entendre ramper près de nos têtes. Manu émet des doutes mais abdique en voyant l’étiquette du flacon d’huile entièrement rongée et des crottes de souris un peu partout sur les étagères. Après le petit déjeuner, Paulus nous informe qu’il part à Wakaï pour faire des courses mais qu’il devrait être de retour pour le déjeuner.

    Nous voici complètement seuls dans le resort ce qui me permet de filmer quelques plans de l'endroit dans l’espoir de les publier sur Facebook.  

    Nous sommes très contents d’être arrivés jusqu’aux Raja Ampat car ces îles, redécouvertes il y a quelques années par une expédition du National Geographic, sont réputées offrir la plus grande biodiversité marine au monde, tant pour la flore que pour la faune. L'UNESCO devrait d'ailleurs bientôt inscrire ces îles sur la liste du patrimoine mondial.

    La totalité de nos photos, terrestres ou marines, ont été prises dans un rayon de 200 m autour de nos homestays successifs, en apnée et donc à des profondeurs toujours inférieures à 5 m.

    A l’heure du déjeuner, nous ne voyons pas Paulus revenir mais en revanche, une de ses voisines se précipite dans la cuisine et nous appelle quand le repas est prêt. Pendant le déjeuner, nous avons la surprise d’avoir un couscous qui vient nous rendre visite. Il passe un grand moment avec nous.

     

    Nous traversons entièrement Sawinggrai, le village à environ 10 minutes de marche du Nudibranch. Nous trouvons les papous très distants. Ils ne sourient pas et répondent à peine à notre salut. Nous pouvons observer de nombreuses scènes de femmes en train de s’épouiller, difficiles à photographier. Nous nous rattrapons en prenant quelques enfants.

     

    En rentrant, nous avons la surprise de trouver un petit scorpion, noyé dans notre pédiluve.  

     

    Paulus ne réapparaît qu’en fin de journée, en s’excusant de son retard. Nous repartons un peu plus tard pour voir le coucher du soleil. Les enfants sont là. Il y en a un qui porte un petit oiseau dans son tee-shirt, qui finit par tomber à l’eau et que les enfants repêchent en se jetant à l’eau.  

      Paulus et les membres de sa famille sont à la fois très accueillants et discrets. Nous prenons nos repas sur une plate-forme qui surplombe la mangrove. Paulus, qui nous rejoint quelques minutes en fin de repas, est surpris d’entendre que nous avons vu un couscous ce midi. Nous lui montrons les photos : c’est bien Paulo qui était là. J’appréhende vraiment le moment du coucher, d’autant plus que ce soir, Paulus coupe le générateur à 20h30. Une fois sans lumière, je me sens incapable de retourner dans le lit et je choisis de dormir dans le hamac.  

    Mercredi 12 octobre

    La nuit dans le hamac m’a permis d’entendre de nouveaux bruits et de voir de nouvelles choses. Par exemple, l’arbre à gauche du bungalow se remplit de mégachiroptères (chauve-souris géantes) qui survolent le coin pendant la nuit. La nuit est hachée mais j’arrive quand même à dormir un peu.  

    Manu, qui s’inquiète pour moi, demande à Paulus s’il a une lampe solaire qui nous permettrait de laisser allumer dans la chambre pour me rassurer pendant la nuit. Nouvelle journée à profiter du calme de l’île pour avancer sur nos photos ce qui n’empêche pas Manu de faire une migraine dans l’après-midi alors que nous allions au village…  

    Sur le chemin, nous sommes impressionnés par le travail du bois que font les papous. A partir d’un tronc d’arbre, ils arrivent à le découper et à le poncer jusqu’à arriver à produire des chevrons quasiment parfaits. Et pour construire, ils construisent…   J’en profite pour faire quelques photos d’enfants.  

     

       

    Lorsque nous rentrons après le coucher du soleil, nous sommes dans le noir. Nous devons attendre au moins une demi-heure avant que Paulus n’allume le générateur. Du coup, nous lui demandons de bien vouloir nous le laisser un peu plus après le dîner, le temps de recharger nos batteries. Nous l’aurons jusqu’à 21h30, ce qui laisse à Paulus le temps de nous installer une lampe solaire. Manu décide de dormir dans le hamac. Je lis près de lui jusqu’à tomber de fatigue et je vais courageusement me coucher dans le lit. Je prends sur moi en me disant que les bêtes se contentent de visiter nos affaires mais qu’elles n’ont aucun intérêt à se glisser sous la moustiquaire. Manu me rejoint dans le lit pour terminer sa nuit.  

    Jeudi 13 octobre

    Nous nous levons à 5h30. Paulus est prêt : il nous conduit à un des guides du village qui sait paraît-il trouver des oiseaux de paradis. Nous nous sommes couverts de nos vêtements longs et badigeonnés d’anti-moustiques. Nous rattrapons un groupe de trois allemandes assez âgées qui allant au même endroit que nous, ont du mal à grimper dans les endroits un peu difficiles.  L’endroit pour voir les oiseaux de paradis se résume à deux ou trois arbres, situés sur un même lieu. Il vaut mieux être muni de jumelles car les oiseaux sont quand même haut perchés dans les arbres. En revanche, c’est très drôle de voir comme leur vie est rythmée. Chaque jour, au lever du soleil, ils font la cour à leur femelle, suivie d’une petite danse nuptiale et ce jusqu’à l’accouplement. Puis tout le monde repart de son côté, y compris les touristes, entre 7h00 et 7h30.

    La cloche du petit déjeuner sonne dès notre retour et nous découvrons avec plaisir l’effort qu’a fait la femme de Paulus (bananes frites, gâteau, crêpes…) Les autres repas ne sont malheureusement pas aussi variés. Nous mangeons systématiquement du riz et du poisson. Les quantités en revanche sont très importantes et nos hôtes nous ont acheté des bananes et une mangue comme dessert le midi. Le soir, nous avons nos paquets de gâteaux en secours.

    Les papous se dérident un peu. Ils commencent à nous reconnaître à force de nous voir passer dans le village et on voit jour après jour les visages se détendre. Nous allons sur la jetée dans la matinée car on nous a annoncé une meilleure connexion là-bas. Effectivement, j’arrive à télécharger trois vidéos sur Youtube et à les mettre sur Facebook. Je suis très contente jusqu’à ce que Manu m’annonce que j’ai vidé le crédit de la carte téléphonique … Ce soir, les petites papoues répètent une chanson sur la jetée.

     

    Vendredi 14 octobre

    Pendant le briefing du matin, Paulus nous explique le programme de cet après-midi.

    A bord du petit bateau de Paulus, nous partons à la découverte des environs.

    Je suis subjuguée par la beauté du site. Nous traversons une myriade de petits îlots comme des champignons qui semblent flotter sur la mer. La jungle impénétrable est souvent bordée d’une mangrove qui se prolonge par des fonds exceptionnels.  

    Nous slalomons dans les eaux claires de ce labyrinthe jusqu’à arriver à une grotte à chauve-souris.  

    Je suis époustouflée par le paysage idyllique de l’étape suivante lorsque nous arrivons devant un lac intérieur turquoise qu’on atteint seulement en baissant la tête le temps de traverser la voûte d’une grotte.

    Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons snorkeler. On voit des coraux de toutes les couleurs.

    Paulus me montre des nudibranches extraordinaires, des Nembrotha chamberlaini. Cette fois, j’en suis sûre, ces petites bêtes me plaisent de plus en plus! Manu ne les voit qu’en photo car il met la tête sous l’eau mais ne descend pas du tout à cause de son oreille.  

    Un peu plus loin, Paulus voit un requin tapis. On lui confie l’appareil photo et c’est lui qui va l’immortaliser.

    Sur le chemin du retour, Paulus s’arrête au village : ses enfants sautent dans le bateau et nous rentrons à la tombée de la nuit. Badigeonnés d’anti-moustique, nous précipitons à la jetée pour voir le coucher de soleil où nous sommes attendus par les petits papous.

     

    Nous rentrons sous un beau clair de lune.

       

    Samedi 15 octobre

    Manu se lève à 5h 30 pour retourner voir les oiseaux de paradis tout seul pendant que je continue de dormir. Mes nuits étant agitées, c’est souvent sur le matin que je récupère. Sauf que ce matin, la cloche du petit déjeuner retentit à 6h50… Une fois réveillée, j’attends le retour de Manu qui revient content de lui car les oiseaux de paradis étaient plus accessibles que la première fois.  

    Après le déjeuner, nous repartons avec Paulus à la recherche des nudibranches. Son petit a demandé à venir avec nous, on l’embarque avec un copain. Ils savent à peine nager mais se débrouillent comme des poissons dans l’eau translucide.

    On fait plusieurs sites et on en trouve quelques-uns, surtout une grosse Jorunna funebris dans la mangrove. Paulus est un guide exceptionnel quand vient le temps de nous accompagner dans les sorties snorkeling. Il ne se contente pas de nous attendre dans le bateau mais il plonge avec nous et fait tout pour nous faire découvrir les bêtes les plus étranges qui peuplent les eaux des Raja Ampat… Il paraît qu’il a acquis une solide expérience avec les chercheurs qu’il accompagne depuis maintenant quelques années.

    Avant de rentrer, Paulus nous fait traverser un joli petit village de pêcheurs.

    En rentrant, je cherche mon petit sac à dos violet. Impossible de le trouver ! Manu va vérifier qu’il n’est pas resté dans le bateau de Paulus bien que je sois sûre de ne pas l’avoir emmené. Il me dit qu’on l’a sans doute oublié hier soir en rentrant du coucher de soleil. Là encore, je suis bien certaine de ne pas l’avoir pris. On finit par se dire qu’il s’est peut-être envolé, ou encore qu’un animal est venu le chaparder bien qu’il fût sur une table, protégé par un rebord en bois. Nous le signalons à Paulus.

    Comme chaque soir, nous sommes motivés pour aller voir le coucher du soleil et ce soir… nous avons droit … à un rayon vert !

    En revanche, pas de générateur ce soir. Il faut attendre le retour de Paulus qui est parti chercher de l’essence au village. Nous attendons patiemment dans le noir.

    Après le dîner, il vient nous faire une petite visite dans notre bungalow avec la dernière de ses filles. Nous partirons sans savoir exactement le nombre d’enfants de Paulus. Il nous dit juste qu’il n’a plus qu’une femme car en entretenir plusieurs coûte trop cher. Nous lui demandons si demain nous sommes autorisés à aller à la messe, ce qui ne pose pas de problème selon lui. Nous convenons ensuite de faire une dernière sortie pour voir des mandarin fish. Nous sommes bien évidemment enthousiastes.  

    Dimanche 16 octobre

    Comme nous sommes réveillés de bonne heure tous les deux, nous décidons de retourner voir les oiseaux de paradis. Nous avons moins de chance que lorsque Manu était seul la veille car ils sont encore plus loin que la première fois. En revanche, nous en dénombrons au moins cinq différents.

    Après le petit déjeuner, nous prenons un peu notre temps car Paulus nous a prévenus que la messe durait 3 heures. Nous y allons vers 10 heures mais ne restons pas trop longtemps, en restant d'ailleurs sur le parvis, car nous ne comprenons vraiment pas grand-chose. La cérémonie ressemble à un mélange de réunion de chants gospels, de sermon évangélique, et de conseil municipal. Traverser le village le dimanche nous fait découvrir les papous sous un autre angle, tout endimanchés. Chacun a fait l’effort de troquer son tee-shirt pour une belle chemise.

    Je retourne seule au ponton pour essayer d’avoir de la connexion, qui s’avère de nouveau très moyenne. En revanche, j’entends des chants d’enfants et du tam-tam. Je me rapproche et constate que les enfants sont manifestement en train de préparer un spectacle car ils sont déguisés en costumes traditionnels papous. Je cours chercher Manu pour faire des photos mais, le temps de faire l’aller-retour, nous arrivons trop tard.

    C’est très drôle de constater quand, lorsqu’on reste quelques jours au même endroit, les gens s’habituent et se dérident. Désormais, on nous salue allègrement quand on nous croise dans le village.

    Après la messe, il y a affluence chez Paulus. Beaucoup de gens du village, adultes et enfants, sont venus jusqu’à chez lui. Ils mangent, font des jeux par groupes, chiquent, fument on ne sait pas trop quoi mais on constate que les hommes surtout sont abattus. Manu fulmine car il voit l’heure passer et Paulus ne se montre pas pour la sortie promise. Impatient, Manu finit par prendre son masque et ses palmes et va plonger dans la mangrove, devant le bungalow. Quelle n’est pas ma surprise quand je vois Paulus prendre le même chemin quelques dizaines de minutes plus tard. Il finit par rejoindre Manu et lui propose de continuer la visite dans la mangrove. Manu, surpris que je n’ai pas été prévenue, m’appelle. Heureusement que j’avais suivi la scène car du coup, je les rejoins en quelques minutes. Nous pouvons découvrir trois requins dormeurs, bien placides.

    Arrivés devant le bungalow, les enfants nous rejoignent. Manu, qui a toujours la tête sous l’eau, réussit à voir un poisson pierre, ce qui nous permet d’alerter les enfants. Je prête mon masque au fils de Paulus qui, très content, en profite un certain temps.

    De retour au bungalow, Paulus vient avec une femme du village qui me rapporte… mon petit sac violet ! Il est mouillé : ils me disent qu’il a donc dû s’envoler. Je retrouve tout ce qu’il y avait dedans, sauf les bonbons et un ou deux sachets de Tang. Je n’y crois pas du tout. Je pense que des enfants sont venus le chaparder pendant notre sortie. Peut-être l’ont-ils jeté à l’eau après, on ne le saura jamais mais l’essentiel est que nous l’ayons récupéré.

    La fin de soirée s’annonce identique aux autres : dîner tous les deux sauf que ce soir, nous avons la surprise de voir la femelle couscous débarquer à la fin de notre dîner. Nous appelons Paulus car il nous avait dit pouvoir attraper les couscous mais il est dans un tel état qu’il nous confirme que c’est Paula et s’en retourne très vite parmi ses copains. Nous lui donnons de la banane. A un moment, elle m’attrape un doigt. Etant donné les griffes des couscous, je ne fais pas la maligne car nous ne sommes pas vaccinés contre la rage. Je réussis à me dégager en détournant son attention avec un autre petit morceau de banane. Ce sont des couscous sauvages qui vivent depuis plusieurs années sur l’île de Gam. Paulus a remarqué qu’ils utilisaient pratiquement toujours les mêmes arbres et qu’ils faisaient le même trajet. Alors, il y a deux ans, il a déménagé la cuisine et la salle à manger pour les mettre en plein sur le passage des couscous. Ainsi, les couscous se sont peu à peu habitués à lui et aux hôtes (peu nombreux il est vrai) qui passent ici.

    Nous rentrons nous occuper de nos photos.

    Vous devez vous demander à quoi nous passons tant de temps sur nos photos : à les sélectionner d’abord. Manu en prend des dizaines et des dizaines. Nous ne conservons que les meilleures. Puis elles sont quasiment toutes recadrées. Les photos sous-marines sont pour la majorité d’entre elles retraitées au niveau des couleurs car sinon, tout est vert. Cette semaine au Nudibranch, je me suis plongée dans les bouquins afin d’identifier les poissons qui nous fascinent tant sous l’eau, comprendre les subtilités qui différencient un « amphiprion melanopus » d’un « amphiprion perideraion » », un « spaeramia orbicularis » et un « ostorhinchus», un labridae d’un autre… sans compter maintenant les nudibranches, les vers plats (qui font l’objet d’une autre galerie) et les flabellines…. J’ai cherché les spécificités de chacun des poissons et mollusques-gastéropodes, j’ai compté les lignes, les petits points, j’ai comparé les nageoires, inspecté les branchies… je me suis pris les pieds dans les noms latin… Bref, tout cela prend beaucoup de temps.

    Paulus vient nous faire sa petite visite du soir. On ne l’embête pas avec la sortie prévue que nous n’avons pas faîte… On a appris qu’en Indonésie, surtout dans les îles, mieux vaut éviter de demander quoi que ce soit à un indonésien le dimanche. C’est leur jour « Off ». Comme nous avons prévu de partir demain, nous lui demandons de s’assurer qu’il y a bien de la place dans un des homestays de Kri. Mais c’est très compliqué. Il revient à plusieurs reprises car il n’a plus de batterie, puis plus de connexion, et enfin personne ne répond à Kri.

    Manu va se coucher et moi, je reste dehors avec mon Kindle. Je recule le plus possible le moment tant redouté du coucher. Je m’enveloppe dans mon chèche pour éviter de me faire trop piquer par les moustiques et j’essaie de lire malgré les bruits que j’entends un peu partout. J’entends marcher sur les poutres dans le bungalow mais il fait noir et je me refuse d’augmenter la lumière de ma liseuse qui me permettrait de voir de quoi il s’agit. Non, surtout pas !

    Puis tout à coup, j’entends un gros « splash » dans l’eau, comme la queue d’une baleine … Ou alors c’est un tronc d’arbre qu’on a balancé mais dans ce cas, il aurait fallu le lancer très loin car j’ai entendu le bruit en plein milieu de l’eau. Je tente de me concentrer sur ma lecture mais j’entends marcher sur le toit du bungalow. C’est ensuite dans les cocotiers au-dessus de notre bungalow qu’il y a du raffut jusqu’à ce que d’ailleurs l’animal fasse tomber une noix de coco. Plusieurs fois, je me lève voir mais il fait trop sombre. Ce ne peut être qu’un singe ou un couscous. Plus le temps passe, plus je penche pour le couscous car j’entends bien que c’est quelque chose de lourd qui se déplace. Je finis par me glisser contre Manu qui dort paisiblement … on verra bien demain !

    Lundi 17 octobre

    Pendant le petit-déjeuner Paulus nous confirme que parfois, les couscous viennent dans le cocotier qui se trouve devant notre bungalow. Ce ne peut d'ailleurs être que cela car curieusement, il n'y a pas de singes dans l'environnement pourtant très adapté de Gam. Quant au bruit dans l’eau, qu’il a entendu aussi, il l’a identifié cela comme étant une raie Manta car elles commencent à arriver des Philippines. Je ne suis pas folle quand même !

    Aujourd’hui, nous partons pour Kri, l’île d’en face avec Paulus, jusqu’à ce qu’il vienne nous dire qu’il doit donner une interview car il est localement reconnu comme un businessman à succès. Effectivement, nous voyons un photographe (manifestement muni d’un appareil professionnel) qui arrive. Il prête donc son bateau à un homme du village qui nous conduit. Nous avons devant nous un paysage de jungle tropicale se noyant dans les plages de sable blanc corallien.

    Bungalow face à la mer, sable blanc et plage déserte, lumière intense, tamisée par les palmes des cocotiers et d’autres arbres dont j’ignore le nom… Bienvenue au Lumba Lumba (sur les conseils de Paulus), sur Kri Island. Mon nouveau paradis !

    Il est 10 heures quand nous prenons possession de notre bungalow qui est tout aussi sommaire que celui que nous venons de quitter, c’est-à-dire en bambou, sur pilotis, avec une porte (qui ne protège que de la vue mais en aucun cas des bêtes) que nous faisons coulisser le soir. Nous faisons la connaissance du précédent locataire.

    Les toilettes et le mandi sont à l’extérieur, entre les trois bungalows de ce resort. En revanche, à marée haute, nous avons vraiment les pieds dans l’eau.

    Pendant que nous nous installons, j’entends un hélicoptère. Suis-je bête, c’est simplement l’hélicoptère du jet privé ancré devant notre bungalow qui rentre de balade !  

    Nous avons juste le temps de chausser nos palmes, masques et tuba avant le déjeuner.

    Pendant le repas, nous faisons la connaissance d’un couple portugais masculin (Francesco, 25 ans, biologiste de formation mais qui travaille désormais chez Emirates en tant que stewart. Impossible de nous souvenir du prénom du 2ème). Ils occupent le bungalow à côté du nôtre. Dans le 3ème, il y a un allemand venu sans sa femme, pour plonger essentiellement (Hilbert, 56 ans, marié, deux grands enfants, retraité depuis plusieurs années, dès qu’il a pu bénéficier d’un plan de départ en retraite intéressant. Il a plus de 600 plongée à son actif. Est allergique au poisson -très embêtant ici-, n’aime pas les œufs, bref ne mange quasiment rien; Il est ici depuis 9 jours et nous rejoint en fin de repas, après sa plongée du jour).

    Pendant la plongée de l’après-midi, Francesco vient me chercher car il a vu une tortue. Cette plongée est magique pour moi car nous nageons près de trois heures avec cette tortue.

    Pendant le dîner, nous avons droit à des extraits des nombreux voyages de Hilbert qui partent dans tous les sens. Difficile de suivre une conversation, il saute sans cesse du coq à l’âne. Nous essayons d’engager d’autres sujets avec les portugais mais nous sommes vite interrompus par Hilbert qui relie chaque sujet à lui.

    Mardi 18 octobre

    Manu part plonger juste après le petit déjeuner dans le but de revenir me chercher ensuite. Sauf qu’aujourd’hui, le lunch est servi à 11h15 car les trois autres partent après déjeuner. Puisque Deddy (le propriétaire du Lumba lumba) les emmène jusqu’à Wasaï, nous lui donnons de l’argent et lui demandons de remettre du crédit sur notre téléphone.

    Juste après leur départ, la mer étant basse, nous nous mettons en route pour tenter de traverser, en face, un banc de sable qui apparaît et disparaît au gré des marées. Un des chiens du homestay (une chienne en l’occurrence) nous accompagne tout le long du chemin. Nous pensions qu’elle n’allait pas traverser mais elle reste près de moi tout le long, nageant lorsqu’elle n’a plus pied. Le paysage est époustouflant. C’est magique de croire marcher sur l’eau, en plein milieu de nulle part.

      Il n’y a pas un bruit. Juste le doux ressac de la mer, le murmure des arbres agités par le vent du large, le grésillement des insectes et les chants d’oiseaux. Juste nous deux…

    En rentrant, nous décidons d’aller plonger jusqu’à la jetée mais nous sommes un peu déçus par rapport à l’enthousiasme à propos de cet endroit unanimement célébré sur les forums.

    Quand nous arrivons à notre bungalow, après avoir bravé le courant, le générateur ne fonctionne pas. Tant pis, nous ne prendrons pas de douche ce soir car comme nous sommes rentrés tard, nous avons un peu froid et pas trop le courage de se verser des pichets d’eau froide du mandi sur le corps.

    La chienne obtient un traitement de faveur de ma part. Elle arrive sur la pointe des coussinets alors je l’autorise à monter dans notre bungalow.  

    Mercredi 19 octobre

    En me levant faire pipi cette nuit, j’ai dû sortir la chienne, rentrée en silence et que je trouve couchée près de ma tête. Le temps est un peu couvert ce matin. Du coup, nous en profitons pour traverser l’île pour aller voir les logements de l’autre côté, susceptibles de nous intéresser après notre séjour au Lumba lumba. Un autre des chiens du resort nous ouvre la voie, fidèle à son rôle de guide. Nous marchons jusqu’à nous trouver dans une zone un peu en friche, barrée par des bateaux, entre le Yenkoranu Homestay et le Kri Eco Resort.  

    Sur le chemin du retour, nous rencontrons un couple de français qui loge au Delvin Resort depuis deux semaines et qui en sont très satisfaits. Nous échangeons un moment qu’il faut abréger car il est l’heure du déjeuner et nous devons retraverser la colline. Nous demandons au propriétaire du Delvin s’il pense avoir de la place dans deux ou trois jours, ce qui ne semble pas poser de problème.

    Le ciel a du mal à s’éclaircir aujourd’hui mais nous allons malgré tout plonger sous la pluie, à gauche de notre bungalow. Nous sommes loin de regretter cette plongée qui a permis à Manu de trouver pas moins de trois nudibranches. Grâce à moi, nous avons pu observer un joli et gentil calamar qui s’est laissé photographier sous toutes les coutures.

    On va jusqu’au mur pour y découvrir un requin et un banc d’énormes Bumphead (perroquets à bosse).

    Après une douche au mandi et un succulent dîner concocté par Ribka, la femme de Deddy, nous regagnons notre bungalow. Pas de chance, le générateur se met en panne et nous nous retrouvons dans le noir. On ne tarde donc pas à se coucher. Le générateur se remet en route à 23 heures, éclairant notre chambre de tous feux. Je me lève éteindre et me rendort jusqu’à entendre un rat dans la chambre. Je réveille Manu à plusieurs reprises qui tente de le chasser mais dès que nous nous recouchons et que nous éteignons la lumière, le rat surgit de nouveau.  

    Jeudi 20 octobre

    Ce matin, Manu retrouve son legging troué. Le rat l’a grignoté tout comme mes petits bonbons indiens que j’économisais depuis Kargil.

    Manu part plonger juste après le petit déjeuner et rentre pour raccommoder son legging. Nous retournons plonger tous les deux en face du bungalow jusqu’à l’heure du déjeuner.

     

    La plongée de l’après-midi est très difficile. Il y a énormément de clapot, de courant, de grosses vagues. J’ai bien failli rebrousser chemin mais, à force de palmage, nous atteignons les bénitiers géants. Manu trouve un nouveau petit nudibranche qui, comme nous, lutte contre le fort courant. A cet endroit on croise également de nombreux pipefish que nous ne réussissons à prendre en photo qu’en nous accrochant fermement aux roches qui nous entourent.

    Nous rentrons bien fatigués après cette plongée sportive qui nous ouvre l’appétit. Mais ce soir, bonheur exquis, Ribka nous sert du poulet avec des frites. Waaouhh !

    Quand nous sommes prêts à nous coucher, Manu va chercher de l’eau à la fontaine à eau située dans la salle à manger. Au même moment, le générateur décide de tomber en panne alors que Deddy est parti il y a peu de temps en bateau. Je pars à sa rencontre, munie de la lampe de poche.  

    Vendredi 21 octobre

    Après une nuit encore agitée à cause du rat qui, cette nuit, a troué mon sac à dos violet pour y bouffer des nouilles déshydratées avant de se faire chasser et de revenir au galop s’attaquer au savon, je m’extasie pourtant, comme chaque matin, sur la vue fabuleuse que je découvre depuis « notre » bungalow. Quel bonheur aussi d’être tous les deux, à attendre qu’on nous serve un délicieux petit déjeuner dans ce cadre paradisiaque.

    Nous jugeons que nous avons peut-être vu la jetée sous de mauvaises conditions alors nous décidons d’y retourner ce matin. Pour gagner un peu de temps, nous profitons du trajet de Deddy qui emmène son fils à l’école à Mansouar.

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    On voit des bancs de petits et gros poissons jouer autour des piliers. Ils vivent ici, en bordure du trou bleu, ils sont tous les jours au même endroit.

    Nous terminons par la mangrove mais nous n’y trouvons pas grand-chose. Cette plongée durera 4 heures, de 8h30 à 12h30, juste avec une interruption de 30 minutes sur le ponton.

    Après cette longue plongée et le déjeuner, une sieste s’impose. Au lever, Manu retourne plonger 2 heures tout seul. De mon côté, je trouve que cela fait trop, alors je reste au bungalow, dans le but de télécharger des photos sur Google Photos. Sauf que la connexion est inexistante cet après-midi. Du coup, je trouve un peu le temps long…  

    Samedi 22 octobre

    Cette nuit, j’ai fait comme si je ne l’entendais pas et du coup, la chienne a passé une grande partie de la nuit avec nous. Le résultat est que le rat n’a pas osé pointer le bout de son museau. Si j’avais su, je l’aurais laissé dormir avec nous depuis le début !

    Nous marchons sur la plage car la marée est basse, en vue d’aller plonger sur la gauche. Nous rencontrons deux français logés de l’autre côté de l’île, à Koranu Fyak, qui, comme nous, aimeraient aller jusqu’à Pianemo; mais le transport étant exorbitant à cause de la distance, ils cherchent des gens susceptibles de partager un bateau. On les prévient de notre arrivée dans les prochains jours de leur côté et par conséquent, nous convenons de nous tenir au courant.

    Cet après-midi, la mer étant calme, nous retournons aux grands bénitiers. Quel bonheur de partir directement du bungalow !

    Cette plongée restera gravée dans ma mémoire tellement on y a vu de belles choses : de belles anémones avec des crevettes et plusieurs crabes porcelaine cachés à l’intérieur, des nudibranches…

    Sur le retour, nous avons droit de nouveau à de belles surprises : une très belle crevette farouche qui ne se laisse pas photographier, une différente mais tout aussi surprenante. Juste à côté, un nouveau nudibranche, un puffer complètement endormi malgré ses yeux ouverts… Je mets seulement une sélection ici mais allez-voir les photos dans les albums !

    Nous en avons vraiment plein les yeux ce soir… Deddy vient nous annoncer qu’exceptionnellement, notre dîner nous sera servi à notre bungalow car la salle à manger est occupée par des gens du gouvernement. Effectivement, nous voyons des gens endimanchés installés à table en train de parlementer. Il nous faut ranger un peu notre bazar pour faire de la place sur la petite table supposée recevoir tous les plats.  

    Dimanche 23 octobre

    On nous apporte le petit déjeuner au bungalow également, les gens du gouvernement ont dû passer la nuit sur l’île. Nous partons faire une dernière plongée de ce côté de Kri.

    Nous rentrons préparer nos sacs car nous quittons le Lumba Lumba après le déjeuner. En pliant ses habits, Manu fait un faux mouvement et se bloque le dos… La répétition des plongées en canard, du cambrement pour se replacer à l'horizontale et l'asymétrie des gestes nécessaires à la prise de vue sous l'eau commence à produire une usure physique qui dépasse désormais le cadre des seules otites...

    Pendant le déjeuner, nous faisons la connaissance de Patrick (allemand) et Maria (espagnole) qui se sont rencontrés la semaine dernière à Bunaken. Elle voyage depuis 10 mois. Ils sont arrivés hier soir mais nous ne nous étions pas vus, chacun mangeant dans son bungalow. Ce n'est pas la première fois que nous rencontrons des couples occasionnels et sans doute temporaires, qui se réunissent brièvement le temps d'un voyage, sans toujours donner le sentiment d'être très attachés l'un à l'autre. Nous restons songeurs face à ce phénomène qui nous donne le sentiment de faire partie d'une autre époque.

    Nous essuyons une grosse pluie en fin de repas qui nous bloque jusqu’à 15h00 car il faut attendre que le temps soit meilleur pour prendre le bateau de Deddy qui nous dépose de l’autre côté, à Delvin resort.

    Nous dînons en compagnie d’une touriste indonésienne (professeur d’allemand, responsable de l'enseignement des langues dans son groupe de lycées, qui nous apprend que l'allemand et le japonais sont des langues étrangères assez largement enseignées en Indonésie, conséquence indirecte de l'occupation japonaise pendant la seconde guerre mondiale et des dommages et réparations consécutifs au règlement du conflit) qui est seule car son ou ses compagnons de voyages ont dû opté pour un voyage plus court, comme un certain nombre de locaux qui visitent les Raja Ampat à marche forcée, en enchaînant de nombreux sites en une seule journée de speedboat. Elle est drôle, elle ne sait même pas où à quel endroit exact nous nous trouvons. C’est nous qui lui apprenons qu’elle est sur l’île de Kri !

    Nous avons un bungalow un peu plus haut de gamme que les précédents : un lit sur pied, une vraie porte, des fenêtres, des moustiquaires sur les ouvertures du haut censées empêcher les rats de rentrer mais une des nôtres est trouée, toilette et mandi privé. C’est aussi la première fois qu’on nous apporte un tortillon anti-moustique ce qui est très précieux dans ces îles.

    Lundi 24 octobre

    Le temps est fort couvert, ce qui retarde notre plongée et nous permet d’aller jusqu’au ponton de Yenkoranu vérifier que la connexion internet y est très bonne. A notre retour, Dany, le propriétaire qui vient de nous installer un hamac, nous appelle car il y a au bord de l’eau quelque chose qu’il identifie comme étant une méduse mais qu’il n’a jamais vue auparavant. Il pense que ce sont peut-être des œufs de méduses…

    Nous pouvons voir chaque « anneau » rose distinctif autour de sa circonférence qui sont en fait une série de minuscules petites sphères, comme un collier de perles miniatures. Il flotte sans vraiment se déplacer. Je suis allée sur Internet pour essayer trouver son nom ou de comprendre ce que c’était. En vain. La recherche a donné quelques résultats divertissants, mais aucun ne ressemblait à notre compagnon gélatineux. Nous sommes sans doute tombés sur une rareté biologique.

    Nous partons faire une plongée de reconnaissance de ce nouveau lieu d’une heure avant le repas.

    L’indonésienne quitte l’île après le déjeuner pour continuer sa route nous laissant seuls au Delvin. Cette nuit, j’ai cru entendre un tout petit bébé pleurer, ce qui se confirme maintenant. Je vais voir dans l’habitation des propriétaires et j’y découvre Roberto qui a seulement 11 jours.

    Le temps se couvre de plus en plus et pendant notre sieste, nous entendons la pluie. Nous restons tranquilles devant notre bungalow, ce qui nous permet de recevoir la visite de Sam et Rémy, les deux français que nous avions rencontrés de l’autre côté de l’île. Saisonniers tous les deux (Sam fait des photos dans les stations de ski huppées ou sur les plages, Rémy conduit les chasse-neige. Ils se sont acheté un mobile-home pour y vivre), cela leur laisse pas mal de temps pour voyager, ce qu’ils ne manquent pas de faire (Groupe Facebook "Sam et Rémy en Indonésie" ) Ils ont rencontré aux Togean une famille française en long voyage qui doit les rejoindre dans les jours prochains et qui serait susceptible d’être intéressée pour aller à Pianemo.

    Pendant notre discussion, un des liens du hamac lâche, et Manu, qui s’y prélassait, se retrouve par terre de façon violente. J’ai très peur pour son dos ! Il a eu le réflexe de mettre ses mains pour se protéger mais du coup, il s’est foulé l’annulaire… Nous décidons de ne pas aller plonger cet après-midi car le temps est tellement couvert qu’on ne verrait de toute façon pas grand-chose.

    Un couple de perroquets vit dans les cocotiers de Delvin, c'est un vrai régal de les voir se papouiller à longueur de journée.

    Nous allons à la jetée et nous observons un homme qui fait du cerf-volant avec son petit garçon. Je suppose que c’est le français dont Sam et Rémy nous ont parlé.

    Bingo, nous faisons donc la connaissance de Pim et Lili.   Ils font un voyage de 10 mois avec leurs 3 enfants (Témilan, Naël et Solea qui ont respectivement 3, 6 et 9 ans). Ils ont commencé, un mois après nous, par la Thaïlande, sont arrivés en Indonésie et vont ensuite en Nouvelle Zélande.

    Pendant le dîner, nous faisons la connaissance d’un couple arrivé dans l’après-midi à Delvin (Christine, israélienne et Marc, hollandais) qui vivent depuis 9 mois à Jakarta après avoir vécu en Turquie. Nous dînons à la lampe du téléphone tenu par Woopie, la petite fille de la famille car il y a de nouveau un problème avec le générateur.

    Nous retournons à la jetée pour tenter de communiquer mais il n’y a toujours pas de connexion.

    Il pleut un peu tous les jours, le plus souvent en fin de journée. Mais cette douce fraîcheur des averses tropicales n’est pas très gênante.   

      Mardi 25 octobre

    Ce matin, Manu prend contact avec l’hébergement de Friwen (la prochaine et dernière île des Raja Ampat où nous comptons passer quelques jours) par texto. Les jours passant, nous avons réfléchi et avons décidé de ne pas aller jusqu’à Pianemo car on nous propose des prix de transports vraiment trop élevés. Sam et Rémy n’iront pas non plus, ils viennent de décider de passer leur brevet de plongée.

    Nous plongeons près de trois heures ce matin pour voir de belles choses : deux gros requins que nous croisons plusieurs fois, un lionfish, un baliste clown, un poisson crocodile tellement bien camouflé que j’attends Pim, que je vois arriver pour le lui faire découvrir, et surtout un nouveau nudibranche à l'allure de Pokemon que je réussis à attraper en pleine nage alors qu’il vient d’être recraché par un puffer !  

    Pendant le déjeuner, je retourne voir Roberto, tout bien réveillé et qui profite d’un massage à l’huile que lui prodigue sa maman.

    Dans l’après-midi, un couple de jeunes dont on n’a pas réussi à déterminer la nationalité vient de traverser l’île depuis le Lumba Lumba pour reconnaître les lieux, comme nous quelques jours auparavant. Sauf qu’ils sont accompagnés… de Ma chienne ! Elle se couche sur notre terrasse mais repart avec eux.

    Il pleut pendant notre plongée de l’après-midi et l’eau est beaucoup plus haute. Nous plongeons quand même près d’une heure et demie. On voit une petite murène que je montre à Rémy qui passe par là.

    Ma chienne revient toute seule en fin d’après-midi et s’allonge près de nous. Je suis très contente, je la caresse. Pendant que nous attendons le dîner et alors que nous travaillons sur nos ordis, Manu pousse machinalement mon chèche qui devait « à peine » le gêner pour le poser « distraitement » sur le tortillon anti- moustique. Oh non ! Mon chèche qui ne me quitte pas depuis notre départ car il me sert tellement à tout ! Il est désormais troué à de multiples endroits…

    La chienne reste à nous attendre pendant le dîner mais nous avons prévu de retourner ensuite vers Yenkoranu malgré la pluie qui commence à tomber dans l’espoir de trouver Pim et Lilli, en vain.

    Nous allons alors sur la jetée, mais nous nous installons devant le club de plongée, un peu protégés car les gouttes de pluie ont évolué vers une pluie battante qui nous bloque jusqu’à 22h15. La connexion en revanche est excellente. Nous attendons une accalmie pour rejoindre notre bungalow au pas de course, en protégeant bien tout notre équipement informatique. J’ai le regret de constater, bien que je m’y attendais, que la chienne a trouvé le temps long toute seule et n’a pas eu le courage de nous attendre. Il est 22h30 quand nous nous glissons dans notre lit.  On ne s’est pas couché aussi tard depuis bien longtemps.  

    Mercredi 26 octobre

    Il a beaucoup plu cette nuit mais le ciel est dégagé à notre réveil. Après le petit déjeuner, Dany nous montre un petit crabe de mer étonnant colonisé par de nombreuses variétés de corail multicolore.

    Nous partons plonger. Armée de mon bâton, je pars dans l’idée de trouver des nudibranches et j’en trouve à nouveau à deux reprises, dont un accouplement.

    Nous trouvons également une jolie formation corallienne qui rappelle une pomme passée à l’épluche pomme, mais qui serait constituée de sable compacté !

    Nous voyons un requin juste avant de terminer la plongée et de remonter par la jetée.

      On y trouve Pim et Lili et nous convenons de les retrouver ce soir, après le diner. Sam et Rémy nous rejoignent. Pim et Lili ont couché les enfants, au grand dam de Témilan. Nous les quittons à 23 heures.  

    Jeudi 27 octobre

    Après une nuit fort pluvieuse, le temps est toujours couvert à notre réveil. Je ne dis rien mais je sens qu’à mon tour, j’ai un peu mal à l’oreille. Cela n’a rien d’étonnant car chercher à photographier les nudibranches n’est pas bon du tout pour les oreilles puisqu’en permanence nous descendons entre un et deux mètres pour quelques dizaines de secondes avant de remonter pour recommencer. Et ainsi de suite.

    Comme nous ne sommes donc pas très pressés d’aller plonger, nous prenons plus de temps au petit déjeuner ce qui permet à Marc et Christine de nous expliquer qu’ils sont témoins de Jéhovah. En fait, ils sont même employés par cette Eglise qui cherche à se développer partout dans le monde, et donc singulièrement en Indonésie. Ce pays se présente d'ailleurs comme une cible idéale pour toute religion en quête d'expansion: la population est nombreuse et très orientée sur les célébrations (chants, cultes funéraires), la pratique religieuse y est variée mais intense, et nombreux (protestants, catholiques, animistes, musulmans) sont ceux qui semblent vouloir prendre leur part du gâteau, comme nous avons pu le constater à Rantepao lors de notre visite au temple de Tiberias.

    La mer est basse ce matin et on mesure mieux l’étendue de l’immense récif qui protège l’île. Je contemple, fascinée, le corail qui affleure, au ras de la surface et qui m’attire car ce sont d’excellentes conditions pour observer tout ce qui est petit et près du bord.

    Pour notre dernière plongée à Kri, j’ai décidé de faire un carton côté nudibranches. Je croise les doigts, guettant avidement ces petites limaces de mer. A peine quelques minutes plus tard, j’en trouve deux, que je pose sur une pierre que je porte jusqu’au bord pour les montrer à Soléa car j’ai aperçu avec ses parents sur la plage.

    Je trouve pas moins de huit nudibranches différents dont trois nouveaux pour nous ! Je mets juste un exemple, les autres sont dans l’album.

    Pour finir, nous passons beaucoup de temps près d’une anémone pour que Manu fasse des photos de crevettes.

    Lorsque nous sortons la tête de l’eau, nos hôtes de Friwen qui sont venus nous chercher en bateau sont déjà arrivés. Nous nous dépêchons de nous changer et d’avaler notre déjeuner pour embarquer sur leur bateau.

    Je suis un peu triste de quitter Kri car je trouve que peu de sites sont en mesure d'offrir lors d'une simple balade en masque et tuba une telle quantité de variétés : requins, tortues ou murènes, raies manta (qui sont arrivées le lendemain de notre départ !) sans compter l'habituelle piétaille multicolore des récifs tropicaux, le tout servi sur un plateau extraordinairement riche et varié de corail mou, dur et d'éponges.

    Nous recevons un très bon accueil de la part de Oto (41 ans, 6 enfants) qui fait tout son possible pour communiquer avec nous avec seulement quelques mots d’anglais, Yopi (son frère, propriétaire de l’unique resort, 46 ans), Hélène (de son nom occidentalisé, femme de Yopi et cuisinière) et Martin (20 ans, leur fils). Ils nous proposent un café de bienvenue mais il n’y a pas de café… nous devons attendre que Oto fasse l’aller-retour au village pour aller en acheter. Nous partageons quelques gâteaux avec eux pendant ce « goûter ».

    Nous offrons à Hélène tous nos paquets de pâtes déshydratées qui attirent tant les rats et dont certains d’entre eux ont d’ailleurs le plastique rongé.

    Oto et Martin nous annoncent qu’ils partent à Wasaï pour acheter de la nourriture pour nous. Nous leur donnons de l’argent en leur demandant de nous racheter du crédit pour notre téléphone. Pendant ce temps, nous chaussons nos palmes et tubas pour découvrir les lieux des alentours. Mais il commence à être tard et la visibilité est mauvaise. Nous avons le temps de dîner avant le retour de Martin et Oto. A peine arrivés, ils se précipitent sur notre téléphone pour vérifier que notre crédit de « pulsa data » a bien été augmenté. Ce n’est malheureusement pas le cas. Ils discutent longtemps entre eux, vérifient un nombre de fois incalculable le téléphone, sont en colère après la boutique tant et si bien que Martin veut repartir, ce contre quoi bien évidemment nous nous insurgeons. Je finis par me fâcher et leur dis que je ne veux plus entendre parler du téléphone. On a perdu 10€, ce qui n’est pas très grave et en aucun cas de leur faute.

    Nous traitons seulement quelques photos car nos batteries sont vides. Manu m’emprunte mon ordinateur pour écrire son carnet concernant les îles Togean. Je me contente de mon Kindle pour attendre 22 heures, la fin du générateur pour ce soir.

    Nous regagnons notre bungalow qui est exactement du même confort que ceux du Lumba Lumba et du Nudibranch (sans toilette et mandi) : porte non jointe, matelas à même le sol. En revanche, nous avons deux lits séparés mais entourés de grandes moustiquaires carrées qui nous protègent correctement des insectes.

    Je m’endors assez bien, habituée maintenant aux gloussements et crissements bizarres qui sortent du feuillage des arbres et de la jungle qui nous entoure.  

    Vendredi 28 octobre

    Nous passons une nuit à peu près correcte malgré quelques piqûres de moustiques ayant réussi à se faufiler sous la moustiquaire et mon oreille douloureuse. Cette fois, c’est sûr, j’ai une otite. Manu me met des gouttes au lever en attendant le petit déjeuner, qui n’arrive pas alors que nous avions prévu de partir à 9h00 à Friwen wall, une toute petite île juste à quelques dizaines de mètres de Friwen, site de plongée réputé.

    Quand Oto vient nous chercher, nous lui signalons que nous n’avons pas eu de petit déjeuner. Malgré les efforts considérables qu’il fait pour communiquer, il y a vraiment une barrière linguistique importante. Il s’empresse de prévenir la cuisinière qui, plus d’une demi-heure plus tard, nous sert… un vrai repas composé de poisson et de riz !

    L’estomac plein, nous partons enfin découvrir Friwen wall. Oto nous arrête côté est de l’île pour nous montrer le bungalow qu’il est en train de construire pour en faire un resort. Nous traversons l’île à pied pour nous retrouver côté ouest pour plonger. Nous découvrons alors avec émerveillement un véritable jardin de coraux multicolores. Nous sommes pourtant un peu tristes car le ciel s’est couvert.  

    Je ne mets pas longtemps à découvrir une nouvelle sorte de nudibranche, le Aegires gardineri (ou Notodoris gardineri) est une espèce de nudibranche de la famille des Aegiridae.

    En rentrant, un nouveau repas composé de poisson et de riz nous attend. Nous méritons bien une sieste après nos deux heures et demie de plongée, surtout que le temps n’est pas très engageant pour retourner sous l’eau.

    Dans l’après-midi, Oto nous accompagne à pied jusqu’au village. Nous y rencontrons sa femme (indonésienne) et celle de Martin. Nous y voyons également leurs maisons, Oto étant fier de nous faire visiter la sienne, en construction.

    Désireux de voir le coucher du soleil, il nous faut retourner au village en fin de journée. Oto nous fait comprendre qu’il nous y emmène en bateau. Quelques minutes à peine après notre départ, son petit garçon que nous ramenons au village se met à crier « Lumba Lumba ! » Effectivement, nous croisons un banc de dauphins à quelques mètres de nous mais comme souvent, c’est un moment très furtif, difficile à photographier.

    C’est l’heure d’affluence sur la jetée car les poissons sont excités. On y voit des bancs de milliers de petits poissons qui sautent partout. Les gros rôdent autour, alors les pêcheurs sont prêts.  

    Un jeune papou joue du ukulélé pendant qu’un tout-petit fait ses premiers pas en apprenant l’équilibre avec un poisson dans chaque main.

    Oto nous raccompagne et vient, après le dîner (de riz et de poisson), s’installer avec Martin pour discuter. Nous tentons, à l’aide de dessins dans le sable, de leur expliquer que nous faisons un tour du monde. Ils sont surtout surpris du fait que nous voyageons pendant un an et ressassent cette idée saugrenue pour eux pendant toute la soirée.

    Samedi 29 octobre

    La cuisinière a bien compris que nous avions le souhait de manger le matin mais je pense que pour eux, « breakfast » est équivalent à « meal ». Du coup, nous voici installés devant notre assiette de poisson et de riz dès 8h30.

    Insatisfaits de nos photos prises au mur de Friwen hier, nous comptions sur le retour du soleil pour renouveler l’expérience ce matin. Malheureusement, le ciel ne s’est pas dégagé. Nous avons beau observer le ciel, rien ne nous permet de trancher. Puisqu’il faut bien prendre une décision, nous remontons dès maintenant dans le bateau pour y retourner.

    Après le déjeuner (poisson et riz), nous ne retournons pas plonger car le ciel est toujours trop couvert. En revanche, nous avons la visite du cacatoès pendant l’après-midi.

    Bien avant la tombée de la nuit, nous reprenons le chemin du village mais Martin refuse que nous traversions l’île seuls. Il va chercher Brian, son petit garçon, qui glisse sa petite main dans la mienne pour traverser l’île, pieds nus bien entendu. Ce soir, ce sont d’autres chanteurs qui accompagnent le coucher du soleil.

    Plus tard, nous retraversons la jungle à la lueur des lampes électriques avant de nous installer pour notre dîner (poisson et riz). Nos hôtes nous apportent un petit crabe des cocotiers qu’ils sont allés chercher dans la jungle. Le crabe des cocotiers est le plus grand arthropode (insectes, arachnides, crustacés) terrestre (jusqu'à 40 cm et 4 kg), et il est principalement nocturne. Il se nourrit principalement de noix de coco parfois cueillies en haut de l'arbre.

    Nous harcelons Oto pour qu’il nous confirme pour la vingtième fois qu’il y a bien un bateau demain qui va de Wakaï à Sorong. Il est sûr de lui mais Manu doute car il avait lu à ce sujet des informations contradictoires sur Internet, ce que nous ne pouvons plus vérifier puisque nous n’avons plus de carte téléphonique. Bizarrement, il a eu un tout petit peu de connexion sur le ponton tout à l’heure et il en a profité pour demander à Iris par texto qu’elle vérifie. Ses informations, identiques à celles glanées par son père, ne permettent malheureusement pas de trancher avec certitude.

    Dimanche 30 octobre

    Pour assurer le coup, Manu a demandé de partir à 10 heures. Nous finalisons notre paquetage lorsque Yopi nous demande de passer à table car ils sont pressés à cause de la messe. Nous allons donc prendre notre petit déjeuner … à base de poisson et de riz. On n’en peut plus !!!

    Nous voici avec un peu de temps devant nous puisque nous devons attendre Oto, qui est à la messe, pour partir. Du coup, Manu photographie les fourmis sur le fil à linge, ce qui fait beaucoup rire Yopi !

    Voyant l’heure tourner, Yopi part chercher Oto, ce qui nous laisse un tout petit peu de temps pour profiter d’un dernier bain.

    Yopi nous serre affectueusement dans ses bras, Martin cède devant Brian qui commence à pleurer car il veut venir, et nous voilà partis ! Le petit Brian se place, à l’image de tous les hommes ici, sur le devant du bateau. Pas une seule fois Oto ne ralentira alors qu’il y a du clapot et que Brian fait des bonds, des lunettes de soleil démesurées en équilibre instable sur le bout de son nez. C’est l’apprentissage de la vie…

    Oto va même accélérer car le temps est plus que menaçant ! On voit qu’il y a de grosses averses pas loin de nous. Nous n’en essuierons que quelques gouttes.

    Juste avant de prendre le bateau, qui est bien là, Manu déplace une poubelle pour y poser l’appareil photos afin qu’on puisse avoir un souvenir avec nos compagnons de Friwen.

    Nous croisons Marc et Christine dans le ferry. A Sorong, nous nous frayons un passage parmi les chauffeurs de taxi et d’Ojek (moto-taxi) jusqu’à sortir de la zone portuaire, le but étant d’atteindre une rue sur laquelle on aurait à prendre un taxi collectif qui nous emmènerait, sans changement, à l’hôtel visé par Manu. Nous avons tenté de prendre un raccourci et après avoir marché assez longtemps, monté des grandes côtes, on est tombé … dans un cul de sac ! Heureusement, on a plus ou moins réussi à se rattraper grâce à un gentil monsieur qui nous a vus un peu désemparés et qui nous a montré un autre chemin, nous évitant de refaire toute la route précédente.

    On monte dans un taxi et on tente d’expliquer au chauffeur l’endroit où nous espérons aller, sauf que, même en demandant plusieurs fois sur le trajet, nous voici déjà arrivés devant l’aéroport ! Tant pis, on descend et on se dit qu’on va aller voir les prix à l’hôtel Méridien. L’employé à la réception est fort aimable car comme il nous voit tiquer devant le prix, il nous indique un endroit beaucoup moins cher à trois maisons de là. Nous trouvons sans difficulté le Guardian Family hotel qui nous propose une chambre un prix correspondant mieux à notre budget. Nous nous installons et partons dîner dans un petit warung (restaurant) local à deux pas de notre hébergement. Nous passons là une dernière soirée tranquille. C'en est maintenant fini des Raja Ampat, et plus généralement de l'Indonésie et du snorkeling pour plusieurs semaines. Une page se tourne. La suite du voyage nous attend...  


    Carnet de Manu

    Ecrit les 28 et 29 novembre 2016

    Le voilà donc passé, ce séjour tant attendu aux îles Raja Ampat, réputées comme l’une des plus belles “destinations snorkeling” du monde, et qui devait constituer l’un des points forts de ce début de tour du monde. La question qui se pose d’emblée, avant même d’entrer dans le détail, est donc: alors; alors? Est-ce vraiment à la hauteur (de la réputation, de la difficulté d’accès, du budget nécessaire, etc)? Je n’esquiverai pas cette question, à laquelle je répondrai finalement: à mon avis, pas tout à fait. Mais je vais surtout essayer de détailler et nuancer légèrement ce jugement.

    Les îles Raja Ampat se présentent d’abord comme une destination difficile d’accès, c’est un fait peu contestable. Certes, le saut de puce vers la Papouasie, par exemple à partir de l’(excellent) aéroport de Manado n’est qu’une formalité qui s’exécute très facilement, ce qui permet notamment d’envisager sans difficulté l’enchaînement depuis Bunaken. En revanche, le passage à Sorong a tout de la corvée. La ville est étendue, désagréable, et surtout très chère. Elle se dresse comme un obstacle hostile sur la route de l’archipel visé, tant à l’aller qu’au retour, où elle fait perdre un journée à chaque fois.

    Ensuite, le coût fixe d’accès, déjà un peu plombé par le prix du billet d’avion et le coûteux passage par Sorong, s’alourdit d’une importante taxe d’entrée dans la zone; ce qui fait qu’au total, le déplacement ne se justifie que pour une dizaine de jours au moins, et préférablement plus. Au-delà, le coût variable de séjour reste relativement raisonnable (à peine deux fois plus qu’aux Togian), à la condition exclusive de résider dans un homestay dont le niveau de confort, partout à peu près le même, reste relativement basique: eau de toilette saumâtre, bungalows ouverts à tous les nuisibles, démangeaisons inévitables, nourriture de qualité variable.

    Bon, on ne va pas aux Raja Ampat pour faire des économies ou profiter des infrastructures hôtelières, mais pour se retrouver loin de tout et plonger, avec ou sans bouteilles, sur certains des sites les plus spectaculaires de la région, et peut-être du monde. Je ne crois pas que les paysages aériens seuls (par opposition aux paysages sous-marins) méritent le voyage, car si les sites de plages, de lagons et de cocotiers sont très jolis aux Raja Ampat, il en est en fait de même dans tant d’endroits tropicaux du monde qu’on ne peut nullement en faire un “avantage concurrentiel” local définitif. Ce point de vue général doit cependant être tempéré car nous avons remarqué deux endroits particuliers, le banc de sable à marée basse entre Kri et Mansuar, et le lagon intérieur de l’île de Gam, d’une beauté remarquable. Il existe certes beaucoup d’autres endroits dans le monde dont le spectacle est saisissant lorsque l’éclairage s’y prête, donc le débat reste ouvert. Mais la variable principale de l’équation de la satisfaction du visiteur reste objectivement et principalement, si ce n’est exclusivement, la qualité des fonds sous-marins, et c’est sur cet aspect que je vais maintenant centrer mon propos.

    Si on plonge au large des bungalows (par “au large” j’entends à quelques dizaines de mètres) et qu’on suit simplement le tombant, après avoir soigneusement sélectionné son homestay en fonction supposée de la qualité de celui-ci, on est à mon avis objectivement un peu déçu, si du moins on a eu l’occasion, comme c’est notre cas, de plonger dans un grand nombre d’endroits de bonne réputation dans le monde. C’est joli, varié, c’est vrai, mais pas toujours spectaculaire. Le long de Gam (Nudibranch), de Lumba Lumba, de Friwen (l’île, pas le mur), de nombreux coraux sont cassés, et la visibilité, bonne, n’est cependant pas exceptionnelle. L’extrémité du ponton du village de Yenbuba, d’une réputation telle que de nombreux bateaux de millionnaires viennent le visiter régulièrement, ne nous a pas non plus plus impressionnés que cela. Je ferais une exception pour deux zones: le tombant nord de Kri (tout le monde le dit, et/mais c’est vrai, et il n’y a pas de problème de surfréquentation, seuls le passage des bateaux à moteur, un peu trop fréquent, pourrait être considéré comme une nuisance), en gros à partir de l’extrémité de la jetée du Yenkoranu, pour l’ensemble densité/couleur/variété, notamment des poissons; et la partie sud de l’espace entre Kri et l’île intermédiaire avant Mansuar, en raison de la fréquence et de la familiarité des tortues. En dehors de ces deux zones, le seul autre site exceptionnel que nous ayons eu l’occasion de visiter est le mur de Friwen.

    Le mur de Friwen justement, nous y sommes retournés le lendemain même de notre première visite. Il ne se compare à rien de ce que nous avions vu précédemment, non pas en raison du nombre de poissons, mais en vertu de l’extraordinaire panorama de coraux, gorgones, éponges et invertébrés de toute sorte, notamment dans des camaïeux de rouge/orange/jaune, dont on peut profiter même sans soleil du fait de leur adaptation à une vie quasi permanente à l’ombre de la falaise (et en fait, tout se passe comme si le spectacle était conçu pour être vu en clair obscur, même si cela rend la photographie difficile). Malheureusement, il n’était pas possible de plonger directement à partir de notre bungalow pour se rendre au Friwen wall, et nous nous sommes retrouvés tributaires de nos hôtes (il est vrai disponibles à notre service exclusif 24 heures sur 24) pour nous y rendre en petite pirogue à balancier. Au moment de notre passage, il n’existait pas encore d’infrastructure de logement permanent sur la petite île surplombant le Friwen wall (un petit homestay tenu par nos hôtes du moment y était en construction, mais sur un mode lent), donc nous résidions au plus près, mais ce n’était pas encore suffisant pour nous rendre complètement indépendants. Le bras de mer nous séparant du mur était sans doute traversable à la nage, mais nous avons par prudence renoncé à essayer.

    Aujourd’hui (ce carnet est rédigé plusieurs semaines après notre départ des Raja Ampat), et justement à la lumière du caractère spectaculaire du Friwen wall), je regrette de n’avoir pas été davantage pro-actif dans notre choix d’excursions. Je suppose que certains sites réputés (Sardine reef? Mike’s point?) valent le déplacement, y compris pour les snorkelers, mais entre l’ensoleillement hésitant, les changements de programme des clubs de plongée voisins, notre isolement relatif (nous avons souvent été les seuls clients de nos homestays de passage) et le caractère somme toute un peu farouche de nos hôtes, peu prompts à nous proposer des sorties à la demi-journée ou à la journée, nous n’avons pas vraiment trouvé le temps de prendre l’initiative en la matière. Nous nous sommes donc principalement cantonnés à écumer les environs immédiats de nos sites de résidence, en estimant que ceux-ci en valaient de toute manière la peine au vu des commentaires comparatifs glanés sur le net; c’est peut-être un choix discutable; nous ne le saurons sans doute jamais.

    Nous avons surtout, à partir de la mi-séjour, développé un intérêt inconditionnel et imprévu pour les nudibranches, ce qui a par la suite modifié notre approche du snorkeling et de la photographie sous-marine. Nous connaîssions en fait l’existence des nudibranches depuis plusieurs semaines (c’est à Tumbak que nous avons shooté notre premier spécimen), mais cette initiation avait été suivie d’une phase de latence couvrant toute la période allant de Bunaken à Gam. C’est un peu par hasard, en plongeant sur la partie Est de la plage de Lumba Lumba (près d’une falaise sous laquelle il n’y a pas grand chose à voir, et dont le dépassement est fortement déconseillé pour cause de courants sortants), que nous avons rencontré coup sur coup deux ou trois autres espèces, ce qui nous a mis le pied à l’étrier de manière nette et définitive. A partir de ce moment-là, Isabelle a développé une aptitude inouïe à repérer des nudibranches là où personne d’autre, et surtout pas moi, n’était capable de les voir, et les seules autres espèces ayant dès lors joui à nos yeux d’un intérêt du même ordre (quoique tout de même minoré) ont été les crevettes d’anémone, et à un moindre degré les blennies et les bénitiers; nous avons donc fini notre séjour munis d’un prisme de lecture assez particulier, qui a pu influencer d’une manière ou d’une autre notre jugement d'ensemble.

    Nous n’avons pas eu de chance avec les raies mantas: elles sont arrivées pour s’installer quelques mois, à l’endroit prévu, le lendemain de notre départ. Bon, pour nous ce n’est pas très grave, nous avons déjà eu l’occasion d’en voir en plusieurs circonstances, et il est possible que nous en revoyions dans les mois qui viennent.

    Mon bilan en demi-teinte de notre séjour peut aussi s’expliquer en partie par des circonstances externes peu favorables: je suis en effet arrivé en provenance de Bunaken affaibli par des otites à répétition à ce point invalidantes que pendant les premiers jours passés au Nudibranch, je n’ai pas plongé du tout, en attendant que mes bouchons se dégagent et que mon audition revienne un peu. Ces otites, en partie seulement sous contrôle, ont ensuite régulièrement repris et nui à la sérénité de nos sorties, d’autant plus qu’elles ont fini par jouer sur mon humeur. A partir du moment où les choses se sont arrangées côté oreilles, elles se sont dégradées côté vagues et soleil, et nous avons replongé dans une sorte de faux-rythme proche de celui de Bunaken, où à peu de choses près, on a toujours le sentiment de rater quelque chose, d’être le jouet d’un méchant mauvais sort, jamais franchement catastrophique, mais toujours modérément négatif, quelque chose comme une malédiction légère mais permanente, bref une mauvaise passe -mi objective, mi subjective, arrivée à contretemps lors de notre passage dans un des endroits terrestres réputés le plus ressembler au paradis. Il est possible qu’en d’autres circonstances mon ressenti aurait été tout autre.

    Pour être plus précis, à partir du moment où nous sommes arrivés sur Kri, nous avons eu nettement plus de nuages que de soleil dans la journée (de la pluie, rarement), surtout à partir de midi, et si l’on ajoute à cela les deux variables essentielles pour la photographie que sont la marée (compte tenu de nos centres d’intérêt, la marée basse s’imposait) et le clapot, les bonnes conditions de sortie se sont vite réduites à moins de deux heures par jour.

    Le rapport avec la population locale, papoue et non indonésienne, a été bon sans être exceptionnel. Les papous, très calmes et doux, sont aussi et avant tout très timides avec les étrangers. Peut-être complexés, ils sont loins d’être aussi “cools” et blagueurs que les habitants de Sulawesi, par exemple. De ce fait, les rapports avec eux se caractérisent d’abord par la distance (voire une forme d’indifférence gênée, quand on les croise pour la première fois). Souvent, les femmes des propriétaires de homestays restent en retrait. Il faut attendre plusieurs jours avant que les relations se détendent, en particulier grâce aux enfants, ce que nous avons heureusement expérimenté au village de Sawinggrai (et cela a sans doute été l’un des principaux bénéfices de notre séjour au Nudibranch).

    Ce qu’on peut aussi signaler, concernant les Raja Ampat, c’est qu’il n’est sans doute pas nécessaire de chercher à trop s’éloigner de la “foule” des autres touristes. Quand on parcourt les forums de voyage sur internet, ou qu’on se renseigne sur l’excellent site www.stayrajaampat.com, on a le sentiment qu’il existe des dizaines de homestays, tous plus accueillants les uns que les autres. C’est peut-être vrai, mais il ne faut pas ignorer que certains de ces homestays sont déserts, parfois presque à l’abandon; d’autres, plus récents (mais pas forcément plus fréquentés) sont en construction ou en reprise; et en somme il n’y a que sur Kri nord qu’il existe un minimum de vie sociale parmi les voyageurs.

    A titre d’exemple, pour ce qui nous concerne, à l’exception d’une touriste locale (de la famille des hôtes papous? en tout cas, elle accédait librement à la cuisine, par exemple), nous avons été seuls sur nos 6 jours de séjour au Nudibranch, pourtant le homestay le plus réputé sur Gam; nous avons été seuls 5 des 6 jours passés au Lumba Lumba; seuls la moitié du temps passé au Delvin (Kri nord); et seuls pendant nos trois derniers jours passés sur Friwen (pourtant lui aussi de bonne réputation).

    En outre, la réservation d’un homestay à l’autre n’a rien d’évident, les communications téléphoniques et la connexion internet étant erratiques. J’ai par exemple échangé 5 ou 6 SMS presque identiques pour confirmer notre réservation à Friwen, ainsi que plusieurs coups de fil plutôt étranges du fait que mon correspondant, presque incapable de parler anglais, m’appelait pour ensuite garder presque tout le temps un silence énigmatique, les mêmes questions “you come tomorrow?” recevant toujours les mêmes réponses “no no : day after tomorrow!” sans conséquence apparente sur le niveau de compréhension.

    Bref, la bonne méthode de séjour en homestay m’apparaît aujourd’hui bien différente de celle que nous avons utilisée: au vu de notre expérience, je juge désormais qu’il ne faut pas hésiter à se rendre directement sur Kri nord pour commencer; on n’a aucun risque de ne pas y trouver d’hébergement, et on peut choisir librement, dans une gamme de prix resserrée, entre le Yenkoranu (plus central, plus organisé, le seul avec un restaurant indépendant), le Koranu Fyak (une sorte de Yenkoranu bis un peu plus petit, un peu plus charmant aussi), le Mambreton (très populaire, le plus fréquenté, joli également), le Delvin (moins charmant, plus ouvert, avec des bungalows un peu mieux finis); voire le Mangkur Kodon, qui se trouve à l’emplacement spectaculaire du banc de sable ouest (mais il était fermé lors de notre passage), etc. On peut aussi (et c’est en fait le seul endroit où c’est véritablement possible) organiser à partir de là d’abord une série d’excursions vers des sites de plongée ou de snorkeling en fonction des départs des clubs, puis le reste de son séjour, si on le juge bon, vers des homestays plus reculés. Nous avons un peu fait l’inverse, et il me semble que de ce fait nous sommes un peu passés à côté de ce que d’autres voyageurs paradoxalement moins imaginatifs ou moins informés que nous, mais sans doute plus chanceux sur ce coup, ont obtenu sans peine, sans même le réaliser. Il est d’ailleurs amusant de constater ex post que notre séjour aux Raja Ampat aurait sans doute pu prendre cette autre forme si nous n’avions pas rencontré, au port de Sorong, un gentil balayeur papou nous ayant spontanément servi d’intermédiaire pour nous brancher sur une voyageuse anglaise du nom de Sarah, dont la destination initiale, Arborek (à mon avis à déconseiller) nous a mis sur la route de Gam et non de Kri pour commencer, alors qu’à ce moment je balançais un peu entre les deux. Quant à aller plus loin en direction de Wayag/Piaynemo, ce qui correspondait à mon plan initial, cela reste très cher et incertain au vu de l’état de la mer, et ne peut se décider qu’en fonction des circonstances et au départ presque exclusif de Kri, les probabilités de regroupement dans les autres îles/homestays étant extrêmement faibles.

    Dans l’ensemble, et ce sera ma conclusion, personnelle, exagérée, et absurdement matérialiste, si le déplacement aux Raja Ampat peut se justifier du strict point de vue de la qualité du snorkeling (en négligeant les aspects organisationnels et pécuniaires), il reste inférieur, à mon avis, du point de vue plus général du rapport qualité-prix, à la fois aux Togian et à Bunaken.

    Les "J'aime/J'aime pas" de Manu aux Raja Ampat

    J'ai aimé:

  • L’excursion aux oiseaux de paradis à partir de Sawinggrai (à refaire plusieurs fois en indépendant, blindé de produit anti-moustiques pour multiplier les possibilités photographiques)
  • Les soirées coucher de soleil avec les enfants papous sur le ponton de Sawinggrai
  • Les bénitiers géants au large du Mangkur Kodon
  • Les nudibranches à repérer un peu partout
  • Les perroquets en général difficiles à photographier, mais présents en liberté dans toutes les îles que nous avons fréquentées
  • Les repas riches et variés au Lumba Lumba
  • Le spectacle aérien entre Kri et Mansuar (banc de sable, camaïeu de turquoises de la jetée) +++; Friwen wall +++; Le snorkeling le long du tombant au bout de la jetée du Yenkoranu ++; Le snorkeling avec les tortues sur les plats de la pointe Sud-Ouest de Kri ++; la ballade en bateau dans la mangrove et entre les îles du lagon de Gam ++.
  • J'ai moins aimé:

  • La nourriture au Delvin trop basique et répétitive
  • L'absence de fruits et plus généralement de toute nourriture sucrée dans presque tous les homestays
  • Les difficultés d’organisation pour la réservation des homestays, liée non pas à la mauvais volonté des hôtes, mais aux difficultés de communication (langue, téléphone)
  • L’absence de propositions précises d’excursions à la demi-journée ou à la journée dans les petits homestays
  • Le confort sommaire de la literie en dehors des hôtels hors de prix
  • L’exposition aux démangeaisons
  • Le tombant juste en face de Lumba Lumba 0 ; le snorkeling local à Friwen - ; le passage obligatoire par Sorong --
  • J'ai remarqué:

  • L'intérêt qu'il y avait à ne pas trop s'éloigner du seul centre touristiquement actif de la zone (Kri nord) pour pouvoir organiser des sorties
  • La timidité des papous
  • Le niveau de vie satisfaisant dans les îles: jardins bien entretenus, travail de construction propre et assidu, sentiment de bonne entente organisationnelle générale
  • Le grand nombre de bateaux de luxe mouillant au large du Lumba Lumba
  • Si c'était à refaire:

  • Je commencerais par Kri
  • Je prendrais l'initiative des sorties à la demi-journée ou à la journée
  • Je m'organiserais pour mieux synchroniser, dès le matin, mes sorties snorkeling avec les marées et l'ensoleillement