Carnet de l'île de Pâques

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  • Carnet d'Isa

    Mercredi 24 mai

    L'avion se pose sur la piste d'atterrissage d'Hanga Roa. C'est l'une des plus longues du monde, pouvant servir de piste de secours pour la navette spatiale Américaine, financée par les Américains. Nous voici donc à Rapa Nui (dans Latamgue pascuane) ou l'Ile de Pâques. C’est une île chilienne (même si les pascuans aimeraient être indépendants) d’environ 20 km de long sur 20 km de large. Elle se situe au Sud Est du Pacifique approximativement à 3700 km du Chili Santiago et 4000 km de Tahiti. L’ile habitée la plus proche est l’île de Pitcairn à plus de 2 000 km à l’ouest.

    Photo de montagne

    Carte de l’île

    Nous foulons le tarmac de l’aéroport Mataveri en fin de matinée en compagnie de Flo et Jenny. Au moment de passer la douane, on arrête mon bagage à main car il contient deux petites bananes (qu’on avait complètement oubliées) et il est formellement interdit d’entrer de la nourriture sur l’île de Pâques. On propose de les manger mais non, ça non plus, on n’a pas le droit. Il faut les jeter et remplir un formulaire... Nous attendons que quelqu’un du camping vienne nous chercher mais on ne sait pas trop où le trouver. Une fois à l’extérieur, nous attendons. Il fait très chaud. Nous cherchons un coin d’ombre. Au bout d’un moment, Jimmy sort de l’aéroport, nous passe un collier de fleurs autour du cou et nous dit de patienter encore car il attend d’autres passagers dont les bagages ont été égarés. Il était simplement au comptoir réservé au camping mais préoccupés par les formalités dues aux bananes clandestines, nous sommes passés devant lui sans le voir. Nous quittons l’aéroport plus de deux heures plus tard. Le trajet jusqu’au camping Tipanie Moana (que nous avons connu via une publicité dans le camping à Huahine) ne dure que quelques minutes. Nous sommes accueillis par Benjamin, le propriétaire, qui nous présente les endroits communs (cuisine et sanitaires, très propres) et notre petite chambre privée avant de nous remettre entre les mains de Jimmy qui nous explique en détail le fonctionnement des lieux, les excursions possibles et les points d'intérêt de l'île.

    Le camping est suffisamment bien placé pour permettre de rejoindre le centre d’Hanga Roa à pied en une dizaine de minutes. Hanga Roa, c’est la capitale, le port, et la seule ville de l’île où se concentrent presque tous habitants. Elle comporte une église, une école, un hôpital, une poste, des pompiers et quelques petits commerces. Sur ses grands axes un joli petit pavé bien rectangulaire est posé, ailleurs, en dehors de la route qui fait le tour de l'île, ce sont des chemins de terre. Nous courrons à l’agence qui vend les billets d'entrée au Parc Rapa Nui qui nous permettront de visiter les différents sites de l'île : 54000 pesos chacun, payables uniquement en liquide. Manu attend son tour pendant que je fonce retirer de l’argent. Je rencontre Théophane et Anaïs (avec qui nous avons vécu les déboires de la grève à Papeete) qui sont dépités car leurs cartes bancaires sont refusées. J’essaie à mon tour mais je connais le même problème avec mes cartes et je peux seulement retirer une partie de la somme nécessaire avec une des cartes de Manu. Tous ces essais prenant beaucoup de temps, Manu me rejoint car il faut se presser, l’agence qui détient le monopole de cette vente menace de fermer. Ici, nouvelle langue, l'Espagnol, dont Manu ne parle pas un mot avec son allemand deuxième langue, nouvelle culture, nouvel endroit, difficile retour aux négociations pour le quotidien. Il faut nous ré-acclimater après presque les six semaines sereines d'univers français passées en Polynésie.

    On y retourne quand même mais conformément aux prévisions, nous trouvons porte close. Nous croisons Flo et Jenny, attablés dans un restaurant devant une énorme assiette. Nous traversons le village, en direction de la mer : les maisons pascuanes aux murs recouverts de galets, aux petits murets en pierres de lave volcanique, à leur pied le vert des prairies, les chevaux en liberté qu'on croise sur les chemins aussi fréquemment que les chiens, et au loin, l'ahu Tahai. Nous arrivons avec émotion à la plateforme et il nous faut peu de temps pour apercevoir le premier des 887 moaï, ces statues mégalithiques emblématiques présentes sur l'île (le premier d'une longue série): le moaï Ko Te Riku.

    Avec Flo et Jenny que nous retrouvons sur le site, nous regardons le soleil se coucher mais il n’a rien d’exceptionnel ce soir. Après avoir trouvé un sachet de soupe dans un supermarché, nous nous apprêtons à regagner le camping quand Benjamin (le propriétaire) nous double en voiture et nous propose de nous ramener. Nous acceptons avant tout dans un souci de sociabilité, non pas pour éviter de marcher ou gagner du temps... Heureusement car son fils cherche à acheter du matériel électronique et nous sommes cantonnés à les attendre dans la voiture pendant de très longues minutes. Au camping, il y a une bonne ambiance décontractée. La cuisine commune, très pratique et bien équipée, permet de rencontrer d'autres voyageurs de passage. C’est ici que nous préparerons nos petits déjeuners et autres repas pendant tout notre séjour. Ce soir, nous rencontrons Jocelyn et Sabrina (qui travaille dans l'esthétique) qui commencent tout juste leur voyage d’un an. Nous échangeons longuement avec eux et il est déjà tard quand nous regagnons nos lits. Dans le courant de la discussion, nous les encourageons à poursuivre leur périple jusqu'au Kirghizistan, ce qui arrivera effectivement quelques mois plus tard. Chassé-croisé improbable et amusant typique des rencontres de voyage.

    Jeudi 25 mai

    Nous décidons dès ce matin de louer un scooter. La négociation est rude et Manu arrive à en obtenir un au bout de deux heures à 25000 pesos pour 72 heures. Bien qu’une journée suffise pour faire le tour de l’île, nous préférons le prendre pour trois jours et nous ne regretterons pas notre choix. Découverte le jour de Pâques 1722 par un navigateur hollandais, l’île de Pâques était déjà habitée auparavant. L’isolement des habitants avait permis le développement d’une culture tout à fait originale. Nous voulons pouvoir prendre notre temps pour en découvrir certains aspects comme ces énormes statues taillées avec de simples outils de pierre et halées à force de bras jusqu’à leur emplacement final. L’île ne couvre que 162 km² et son point le plus haut est le Maunga Terevaka. Il y a trois lacs d’eau douce dans des cratères volcaniques : Rano Kau, Rano Raraku et Rano Aroi mais aucun cours d’eau permanent ni forêt. Nous commençons par retourner au distributeur d’argent mais nous sommes confrontés au même problème que la veille. Nous essayons le deuxième, près de la banque mais ici non plus, nos cartes ne fonctionnent pas. Un employé de la banque vient nous voir et nous conseille de nous adresser directement au guichet, munis de nos passeports. Nous les avons laissés au camping, il nous faudra revenir le lendemain car la banque est fermée cet après-midi.

    Suivant les conseils de Jocelyn et Sabrina, nous décidons d'aller visiter le musée de l'île. Nous espérons ainsi être éclairés sur ces vestiges d'une civilisation passée qui sont juste là partout autour de nous. Effectivement, c’est une belle introduction à l'histoire et la culture pascuane. Son histoire reste floue et la disparition des autochtones l’est encore plus. Les moaï sont également une énigme à résoudre. La notoriété de l’île est avant tout basée sur ses mystères. Les scientifiques ont bien quelques certitudes mais beaucoup d'éléments ne sont qu'hypothèses définies à partir des traditions orales transmises de génération en génération. Ici, légendes et ignorance générale sont bien plus répandues. L'événement le plus singulier de l'histoire de cette île tient à la manière dont les pascuans se sont auto-détruits. En effet, c’est la construction de ces immenses statues en un seul bloc de pierre (sauf le chapeau) qui a créé leur perte. Le seul moyen de déplacer les moaï de leur lieu de fabrication à leur lieu d’exposition était le bois. Les habitants devaient faire rouler les statues sur des rondins de bonne taille mais le problème est qu’à un moment, sur une île si petite, le bois a manqué, entraînant une disparition de la faune et de la flore. Très vite, il n’y a plus eu d’ombre et plus rien à chasser et par conséquent rien à manger. Cela a créé des conflits allant jusqu’à la quasi auto-destruction.

    En quelques mots, Rapa-Nui est le résultat de trois volcans maintenant éteints. Rano Kau au sud, Maunga Terevaka au nord et les monts Poike à l'est. Un groupe d'explorateurs polynésiens dirigé par Hotu Matu'a s'installèrent sur l'île. Au fil du temps, des clans dirigés par les descendants de Hotu Matu'a se formèrent. Un d'entre eux devenait l'Ariki (roi) Matu'a et dirigeait toute l'île avec un grand prêtre comme conseiller. Afin de satisfaire leur dieu Make Make, le clan dominant demandait aux autres clans de construire des ahûs (plateformes cérémonielles) sur lesquelles se dressaient des moaï (ces statues géantes faites en basalte) en mémoire de leurs ancêtres. Leur construction s'arrêta subitement (sûrement du fait de guerres entre clans). Et puis la révolte survint contre l'ordre ancien, se traduisant par le renversement des statues protectrices si chères à l'ennemi, face contre terre pour l'humilier, et l'arrachage des yeux de corail blanc, siège de l'énergie spirituelle, pour l'atteindre dans sa sacralité.

    Nouveaux dominants, nouveau culte: du 17ème au 19ème siècle les moaï cèdent la place à l'Homme-Oiseau dont témoignent de nombreux pétroglyphes (dessins symboliques gravés sur de la pierre). A ce moment, la cérémonie annuelle de l'homme oiseau qui rendait hommage au dieu Make Make et permettait de monter la puissance du clan vainqueur prit une plus grande ampleur et servit dorénavant à désigner un nouvel Ariki Matu'a. Un guerrier de chaque clan était désigné pour aller chercher le premier œuf de sterne de l'année sur Motu Nui, îlot volcanique situé à 1,4 kilomètres du village cérémoniel Orongo. Celui-ci devait le ramener au nouvel Ariki Matu'a qu'il choisissait.

    Les guerres continuèrent jusqu'à l'arrivée d'esclavagistes péruviens. Le peuple d'origine fut presque complètement décimé (111 habitants restants répartis en 36 familles dans les années 1870), puis rapidement renforcé par de nouveaux arrivants des îles australes de Polynésie. Après l'annexion par le Chili en 1888, leurs descendants sont aujourd'hui environ 3600 à vivre à Hanga Roa, plus environ 2500 vivant au Chili.

    En traversant le village pour commencer notre visite de l’île, nous apercevons Flo et Jenny en train de déjeuner. Nous les rejoignons pour déguster quelques empanadas, pas forcément bon marché mais ici, tout est forcément plus cher que sur le continent. De par son isolement et le coût que cela représente pour le touriste moyen, seulement 10000 d'entre eux par an ont le privilège de visiter l'île. L'économie locale repose en grande partie sur ce tourisme, les habitants sont partagés à la fois par l'envie d'augmenter ce nombre pour augmenter leur revenu et le désir de maintenir ce nombre dans des proportions raisonnables pour préserver un site exceptionnel.

    Sur ce bout de terre perdu en plein milieu de l’océan Pacifique, le tout est de décider par où commencer. Nous optons pour les moaï de Ahu Akivi. Ceux-là sont sept alignés sur la même plateforme et sont les seuls de l'île faisant face à l'océan. Ces 7 moaï représenteraient les sept premiers éclaireurs arrivés sur l'île depuis la Polynésie. Même si on avait déjà pu observer quelques-unes de ces statues en chemin, cette rangée de 7 moaï qui trônent fièrement nous impressionne davantage.

    Il y a très peu de monde sur le site, Manu prend les moaï en photo sous tous les angles avant que nous foncions sur le site de la plus grande plateforme restaurée : les moaï de Ahu Tongariki (« Ahu » signifie « plateforme »), sur la côte est de l'île, près de la carrière. C’est probablement l’endroit que vous avez vu en photos dans les magazines… 15 moaï alignés sur un ahu de 200 mètres de long dont certains mesurant pratiquement 10 mètres de haut et dont un seul est muni de son « pukao », chignon rouge qui correspondrait à la coiffure des chefs de clans qui se teignaient les cheveux avec de la terre volcanique rouge (extraite à partir d'une source unique sur l'île, Puna Pau). Les autres pukaos sont à terre, à proximité, et n'ont pas été replacés sur les statues.

    Le site est vraiment grandiose mais nous arrivons pour avoir les lumières de fin de journée et malheureusement, le site ferme à 17h30. On ne nous autorise à rentrer qu’en nous faisant promettre de ne rester que 15 minutes. Sur ce site, on voit bien une caractéristique des moaï : ils sont généralement placés dos à la mer. En fait, ils faisaient face au village, village de maisons-bateaux dont on devine ici les vestiges. Nous tenons notre promesse et nous sortons du site pour aller nous installer un peu plus loin, de l’autre côté du mur d’enceinte où nous assistons à un étonnant spectacle : les moaï s’éteignent un à un à cause de l’ombre de la colline.

    Nous pensons qu’il est encore temps de rejoindre la côte ouest afin de voir le coucher se coucher sur les moaï de Ahu Tahai. On avait un peu sous-estimé le temps du trajet alors on rentre vraiment très vite. Heureusement, les routes sont peu encombrées. Il faut juste simplement faire attention aux vaches qui se baladent librement ! Bien que nous ayons perdu en plus un peu de temps car j’ai indiqué une mauvaise direction à la fin du trajet, nous arrivons juste à temps pour voir l’un de nos plus beaux couchers de soleil.

    Petit passage par l’épicerie pour acheter des avocats (mon Dieu qu’ils sont bons ici !) et nous regagnons notre camping. Ce soir, nous rencontrons Caroline qui est en voyage depuis trois ans. Elle enchaîne les périodes de travail et de vacances. Elle vient juste d’arriver sur l’île de Pâques, devait y rejoindre son petit ami qui est resté coincé au Chili à cause de la neige. Elle a donc quelques jours devant elle pour découvrir, seule, l’île avant d’aller travailler un mois dans « le » bel hôtel de l'endroit. Ensuite, un autre poste l'attendra dans un hôtel à Ushuaia.

    Vendredi 26 mai

    Nous retournons de bonne heure sur le site de Ahu Tahai pour cette fois voir le lever de soleil dans l'espoir qu'il permette de voir les visages de pierre baignés d'une lumière chaude, mais cela ne donne rien du tout. Nous marchons un moment le long de cette côte qui est le plus souvent assez découpée. Nous retrouvons le moaï Ko Te Riku. Comme tous les moaïs, il tourne le dos à la mer, sa tête est recouverte d'un pukao et, muni de ses yeux, il a recouvré la vue (c'est le seul moaï de l'île a les avoir encore).

    De nombreux petits oiseaux, des Diuca gris virevoltent autour de nous mais ils sont très difficiles à photographier.

    Notre promenade nous amène à une autre plate-forme plus loin sur la côte, l'ahu Akapu. Le centre cérémonial plus petit compte un unique moaï, qui n'appartient pas à l'espace cérémonial sacré.

    Un petit tour à la boulangerie et nous rentrons au camping pour faire un brunch avant de nous rendre à la banque pour retirer de l’argent. Cette fois, il n’y a pas de problème mis à part les formalités administratives qui prennent toujours plus de temps que prévu. Prêts à commencer notre journée, nous passons devant une agence de Latam (la seule compagnie qui dessert l’île de Pâques). Manu décide de s’arrêter afin de voir s’il n’y a pas de problème avec notre vol de retour. Quelle bonne idée il a eu car non, nous ne figurons pas sur les listes ! L’employé est très embêté et ne comprend pas ce qui a pu se passer. Il enchaîne les coups de téléphone avec sa hiérarchie pour terminer en nous demandant de venir le matin même du vol (lundi matin). Sa supérieure verra alors ce qu’il serait possible de faire.

    Malgré cette nouvelle peu encourageante, nous décidons de continuer notre journée. C'est parti pour la carrière en passant par la côte sud de l'île. Des ahus, des moaï en veux-tu en voilà. Ces monstres de pierres (2,5 à 9 mètres de haut pour 14 tonnes de moyenne... 80 pour les plus gros) couchés ou debout (les dernières restaurations datent de 1972). En fait, la plupart des moaï sont couchés et cassés soit parce qu’ils ont été jetés à terre lors de luttes tribales, soit par des phénomènes naturels (tsunamis). Ceux qui sont dressés verticalement ont généralement été remis en place récemment. Lorsque les moaï sont debouts, ce sont uniquement des plateformes restaurées. La plupart des moaï que nous rencontrons sur cette route sont donc le nez ou le dos par terre.

    Nous apercevons Flo et Jenny en train de prendre des photos sur la route. Ils visent la même visite que nous. C’est donc tous les quatre que nous arrivons à la carrière Rano Ranaku où l’on peut comprendre et visualiser le processus de fabrication de quasiment tous les moaï, à même la roche (l'un mesurant jusqu'à 21 mètres de longueur). Les statues sont d’abord sculptées horizontalement, le visage vers le haut, dans la colline. On creusait une tranchée autour et en dessous du moaï pour que les ouvriers puissent travailler la pierre. La statue n’était solidaire de la roche que par le dos. Puis le moaï était « détaché » et transporté en bas de la colline où il était placé en position verticale pour que les sculpteurs puissent faire les finitions avant d’être transportés pendant des kilomètres pour être élevés sur les ahus (les plates formes sacrées). Partout, sur les versants du volcan, comme au sein de son cratère, on voit des centaines de moaï à différents stades de construction aux trois quarts ensevelis sous la terre au fil du temps. Nous sommes impressionnés : des bouts de nez sculptés, des yeux aux regards vides, des mentons proéminents qui dépassent, des moaï qui restent juste à extraire, d'autres à faire glisser pour les mettre debout, beaucoup déjà sur socle, enfouis dans la terre, de travers. On peut voir ceux qui n’ont pas été acheminés vers leurs emplacements définitifs. Comme si elle avait été figée dans la glace, la carrière est restée figée dans le temps.

    Nous nous promenons à pied un long moment parmi la vingtaine de statues avant de nous rendre au sommet du volcan Rano Raraku. Ici, il y a un lac qui servait de réservoir d'eau pour les habitants avant qu’il n’y ait les canalisations qui la leur amènent désormais. Des chevaux sauvages se coursent dans la lumière du soleil. C’est vraiment un très beau spectacle.

    Nous décidons de continuer la route vers le nord. Nous retrouverons Flo et Jenny ce soir pour le coucher du soleil. Notre objectif est de rejoindre la plage d’Anakena, la seule plage de sable de l'île et la seule cocoteraie existante, par la route côtière. Sur la côte nord défilent les mêmes paysages rocheux et désertiques que sur la côte sud, seul l'ouest semble avoir été un tant soit peu épargné de la gigantesque déforestation nécessaire au transport des moaï glissant sur des rondins de bois. Nous nous arrêtons aux pétroglyphes et au nombril du monde (pierre ronde appelée « Te pito te o henua ») qui est, soi-disant, une pierre magnétique.

    Nous avons le temps de voir les moaï d'Anakena (Nau Nau), les seuls qui restent tous coiffés de leur "pukao". Eux aussi sont placés en groupe sur un "Ahu" sur lequel il ne faut pas marcher mais ils sont difficiles à photographier car ils sont entièrement à contre-jour.

    Nous prenons la route en sens contraire et nous croisons Flo et Jenny qui avaient finalement décidé de tenter leur chance aussi sur la plage d’Anakena. Il n’y a qu’une seule route, le plus souvent une piste, qui fait le tour de l'île en à peine 50 kilomètres, il est donc difficile de ne pas se croiser en permanence. Encore faut-il décider du sens dans lequel on tourne, mais avec Flo et Jenny, on a les mêmes besoins et les mêmes envies alors on se retrouve toujours, plusieurs fois par jour, sans même se donner rendez-vous ! Avertis de l’impossibilité de prendre des photos à cette heure-ci sur le site, nous fonçons en direction du site le plus fréquenté par les touristes, Ongariki suivis de près par les jeunes. Bien que nous arrivions 5 minutes avant la fermeture du site, Manu est autorisé à rentrer pour prendre quelques cliqués. Ensuite, nous nous installons par couple en deux points différents pour faire un Timelapse du coucher de soleil sur les moaï sous l’œil des faucons qui patrouillent le ciel.

    Samedi 27 mai

    Nous partons moins tôt que prévu ce matin poursuivre notre découverte de l'île. Manu voulait voir le soleil se lever sur les moaï de Ongariki mais il pleut un peu alors nous nous abstenons. L'île se présente comme un triangle équilatéral quasi parfait. Cette figure géométrique souvent considérée comme un symbole de spiritualité sied particulièrement bien à Rapa Nui. Nous partons dès ce matin à l'une de ses pointes extrêmes pour découvrir Orongo, le village cérémoniel, qui date de deux cents ans au moins, au sommet du volcan Rano Kau.

    Nous empruntons ensuite la route qui monte jusqu’au volcan Rano Kau, culminant à plus de 300 mètres d’altitude. Manu étant très inquiet pour notre retour, nous repassons d’abord à l’agence de Latam. Nous ne revoyons pas l’employé avec qui nous avons traité hier et sa collègue comprend à peine le problème puisque nous figurons désormais sur la liste des départs ! Elle se contente de nous affirmer que son collègue est un dieu vivant du système et qu'il a dû trouver une solution inconnue de tous les autres employés de la compagnie, dont elle-même ne peut retrouver la trace.

    Nous nous arrêtons ensuite à une boutique de tatouages très réputée ici mais l’attente pour rencontrer quelqu’un est telle que nous repartons sans que j’aie pu prendre rendez-vous. J’ai donc seulement failli revenir avec un tatouage issu de l’île de Pâques…

    Le sommet du volcan Rano Kau se coiffe d'un cratère d'un diamètre de 1600 mètres où loge un lac profond de 200 mètres. Le site est vraiment très beau : des tâches bleues criblent le plancher tapissé d’herbes aquatiques jaunes, et un pan entier du cratère s’est effondré, laissant voir cet immense océan qui semble s’étendre à l’infini. Le microclimat de la lagune du Rano Kau a permis la prolifération d'une importante végétation, une flore unique et protégée, principalement composée de joncs et de totoras. Ces derniers forment une couche épaisse et résistante, capable de supporter le poids d'un homme. Jusqu'en 1973, les Pascuans venaient quotidiennement chercher de l'eau douce dans la lagune du Rano Kau.

    C'est entre le cratère du volcan et 300 mètres de falaise donnant sur Motu Nui que se rejoignaient les différents clans pendant la durée de la compétition de l'homme oiseau. Nous commençons par la visite du petit musée qui nous explique en quoi consistait la cérémonie de « l’homme oiseau ». Nous pouvons ensuite visiter le site sur lequel on peut voir les fameuses maisons bateaux. Ici, elles avaient des toits légers en bois, mais aucun n'a été conservé. Le village regroupe 53 maisons traditionnelles de même qu'une série de pétroglyphes représentant entre autres Tangata Manu, l'homme-oiseau, Make Make, le dieu qui l'a engendré, et De Komari qui symbolise la fertilité.

    Les trois motus (Kau-Kau, Iti, et Nui), trois îlots à proximité de la côte, au Sud-Ouest de l'île, font également partie intégrante du culte de l'homme-oiseau.

    Puis nous décidons de retourner à la plage d’Anakena mais en empruntant cette fois la route intérieure. Après avoir fait quelques kilomètres, nous apercevons devinez qui… Jenny en train de prendre Flo en photo au milieu de la route ! Alors c’est ensemble que nous arrivons à cette plage de sable blanc très fin, des palmiers au pied desquels paissent des chevaux, en toile de fond la mer, et pour être sûr de bien être à Rapa Nui, entre la plage et la cocoteraie, la plate-forme avec les 5 statues intactes que nous avons aperçues hier.

    Le soleil dans le dos, elles sont toujours aussi difficiles à photographier. Manu chausse son masque et va faire un tour sous l’eau pour nous confirmer qu’il n’y a pas grand-chose à voir.

    Les jeunes partent de leur côté alors que nous nous dirigeons vers le gros cratère. Mais avant d’entreprendre la montée, nous ne résistons pas à retourner faire quelques photos des 7 moaï d’Ahu Akivi. Cette fois encore, il y a très peu de monde et c’est presque en toute intimité que nous en profitons un moment.

    C’est aussi le point de départ du sentier qui gravit le volcan Terevaka, dont le sommet culmine à environ 500 mètres d'altitude. Il est le plus grand et le plus haut volcan de l'île. De par son altitude et son éloignement des autres terres émergées, il est en douzième position des sommets du monde ayant le plus grand isolement topographique. Nous montons à pied, en prenant bien soin des indications de Jenny concernant le chemin à suivre. Une petite montée doucette d’une heure nous promène à travers des paysages ruraux de volcans aux pentes herbeuses, la mer en toile de fond. Un mélange d'Auvergne, d'Irlande et de Nouvelle-Zélande.

    Une très belle balade qui nous donne une vue magnifique sur toute l’île une fois arrivés là-haut. Il n’y a absolument rien à 2500 km à la ronde ! Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle aussi “Rapa Nui” qui signifie “la lointaine” en tahitien.

    Sur les conseils de notre hôte Jimmy, nous avons prévu ce soir de retourner en haut du cratère Rano Kau car il est très apprécié par les habitants pour venir à admirer le coucher de soleil. Mais le soleil est déjà bien bas quand nous garons notre scooter. Nous avons beau marcher très vite, le temps de grimper et de faire le tour du volcan, nous arrivons un peu trop tard pour profiter sereinement du spectacle.

    Dimanche 28 mai

    Influencés par les petits jeunes avec qui nous étions bloqués à l’aéroport de Papeete (Lauranne et Raphael en plus de Flo et Jenny), nous avons rendez-vous ce matin au club de plongée Atariki. On a cédé car on a pensé que l’occasion de plonger à l’île de Pâques ne devrait sans doute pas se représenter avant longtemps. Partis à pied, nous sommes rattrapés par Jimmy qui nous y accompagne en voiture.

    Après qu’on ait quitté Flo et Jenny hier après-midi, ils ont eu un accident de scooter : ils ont glissé en passant sur un morceau de route qui ressemblait plus à de la piste : énormes trous, gravillons… Ils sont bien abîmés tous les deux : Jenny au niveau du visage (nez et lèvres) car elle a privilégié l’appareil photo. Quant à Flo, il a mis son bras pour protéger Jenny lors de la chute et c’est le genou qui a pris. Ce matin… il n’est pas en très bon état, et même si nos camarades de voyage cherchent à faire contre mauvaise fortune bon coeur, on sent qu'ils ont pris un coup au moral.

    Ils sont pourtant toujours aussi motivés par l’idée d’aller sous l’eau ! Passionnés de plongée, il nous était difficile de refuser l’opportunité de plonger dans l’océan Pacifique sur le site du moaï immergé à 24 mètres, un des derniers mégalithes de l’île, mais contemporain celui-ci puisqu’il s’agit d’un vestige du film « Rapa Nui » volontairement coulé à l’issue du tournage. On s'équipe en combinaison intégrale et cagoule... ouah ça promet on va se cailler !!! Mais finalement l'eau doit être à 18° et finalement ce n’est pas si difficile. L'eau est d'un bleu très profond. Il n'y a pas trop de faune mais on a vu le moaï et une murène qui s’est laissée facilement approcher.

    Nous avons beaucoup apprécié la gentillesse du personnel dans ce club de plongée. Le jeune avec qui nous avons plongé était tout simplement adorable.

    Nous allons déjeuner tous ensemble dans un restaurant du petit port. Port dans lequel on nous a dit pouvoir observer des tortues. On a eu beau chercher plusieurs fois, nous n’aurons pas cette chance.

    Nous décidons de marcher jusqu’à la grotte Ana te Pau avec Jenny alors que Flo va se reposer à leur logement. La grotte aux fenêtres sur la mer est un peu difficile à trouver car son entrée est un petit trou dans le sol … Nous cherchons un peu jusqu’à ce que quelqu’un nous indique l’entrée. Aidés de nos lampes de poches, nous descendons dans le sol, suivons un petit tunnel de lave et nous progressons pliés en deux jusqu’à arriver à une salle avec une ouverture sur la mer. D’ici, nous pouvons voir les vagues du Pacifique se déchaîner contre les parois des falaises.

    Alors que nous rentrons en longeant les côtes d’Hanga Roa, nous tombons sur un couple qui est en pleine cérémonie de mariage traditionnel polynésien. Je suis intriguée et je m’approche de cette cérémonie spectaculaire : le marié est à moitié nu, le corps peint avec un chapeau en plume, la mariée avec une tenue à base de plumes. Il s’agit probablement d’une prestation proposée aux touristes mais peu importe, je suis impressionnée.

    Le dernier coucher de soleil de ce soir ne nous laissera pas un souvenir impérissable…

    Lundi 29 mai

    Après le petit déjeuner, nous allons prendre une douche soignée (lavage de cheveux et tutti quanti) car nous ne savons pas du tout quand la prochaine douche va se présenter. Nous avons un peu de temps car le vol est à midi alors, nos sacs étant prêts, nous allons faire un dernier tour au village pour faire tamponner notre passeport à la poste qui détient le tampon de l’île de Pâques, nous achetons des écussons pour nos sacs à dos et du pain pour faire des sandwiches. Nous quittons le camping à 11h30 avec d’autres pensionnaires dans le pickup. A l’aéroport, nous voyons Lauranne et Raphaël repartir, désabusés car ils se sont trompés de jour : leur réservation était sur le vol d'hier ! Nous compatissons à leur détresse; il est vrai qu'avec une cinquantaine de décollages au total de notre tour du monde, il est possible qu'une telle mésaventure nous arrive un jour ou l'autre. Fort heureusement pour eux, le désagrement sera de courte durée et sans conséquence financière, comme nous l'apprendrons plus tard de Flo et Jenny que nous retrouverons plusieurs fois lors de la suite de notre périple.  


    Carnet de Manu

    Ecrit le 23 octobre 2017, environ six mois après notre passage sur l'île

    Initialement, notre motivation pour l'île de Pâques n'était pas des plus affirmées. Si Rapa Nui (le nom maori de l'île) s'est retrouvée dans la liste des points de chute de notre tour du monde, c'est surtout parce qu'elle se trouvait sur notre route, et qu'en conséquence il aurait été dommage de la contourner exprès. Mais au contraire de ceux qui rêvent de moaï (ces grandes statues typiques de l'endroit) depuis l'enfance, bercés par les histoires mythiques des géants de pierre et les reportages qui entretiennent la légende, nous n'avions pas d'intérêt particulier préalable pour aller leur rendre visite. Sans trop m'être renseigné par avance, j'imaginais en arrivant sur l'île une destination déjà trop touristique, et un climat intermédiaire, ni proprement tropical ni véritablement tempéré, n'aidant pas à classer par avance ce bout de terre isolé dans une case bien précise.

    En réalité, l'île de Pâques a été, pour Isabelle et moi, une bonne surprise, pour une raison que je n'aurais pas soupçonné, ou du moins pas osé qualifer d'un terme aussi banal : pour son atmosphère. Oui, Rapa Nui a été, contre toute attente, davantage conforme à sa promesse commerciale pourtant cousue de fil blanc de destination mystérieuse et unique qu'à mon pronostic plus sceptique de demi-piège à touristes un peu survendu par les agences de voyages.

    Il faut dire que nous avons eu, cette fois, de la chance avec le temps. Comme beaucoup de terres émergées en plein milieu de l'océan, l'île de Pâques jouit de conditions météorologiques plutôt océaniques et pluvieuses, et il n'est pas rare que les dépressions s'y succèdent, provoquant une série de journées ou de semaines de brouillard ou de pluie. Non seulement avons-nous échappé à ce risque, mais nous avons bénéficié de températures idéales pour nos chevauchées en scooter, et surtout, nous avons été gratifiés à plusieurs reprises de ciels absolument exceptionnels, notamment pour les couchers de soleil.

    Ensuite, nous sommes arrivés à l'île de Pâques dans des circonstances particulières. Longtemps bloqués par une grève à l'aéroport de Papeete, nous avons à cette occasion été regroupés avec plusieurs couples de tourdemondistes, les clients de Zip World s'étant tous trouvés plongés dans la même absence d'information de la part de leur agence, et par la suite regroupés dans les mêmes salles d'attente pendant des heures. Huis clos aidant, cela nous a permis d'avoir ce sentiment curieux de familiarité avec un assez grand nombre des touristes que nous allions plus tard recroiser sur les routes et les sites de Rapa Nui.

    Enfin, nous avons vécu ces quelques jours comme une plaisante course-poursuite en deux-roues avec Flo et Jenny, rencontrés à la fin de notre séjour en Polynésie. Partageant à peu près les mêmes centres d'intérêt en matière de paysages et de photographie, et les mêmes contraintes d'organisation et de budget, nous étions fréquemment amenés à faire les mêmes choix de sortie sans nous être concertés. Nous avons donc fini par nous retrouver de plus en plus souvent aux mêmes endroits aux mêmes moments, que nous en ayons auparavant discuté ensemble ou pas. Nous nous sommes alors lancés dans une amicale et informelle compétition photographique nous emmenant d'un bout à l'autre de l'île, pour tenter de profiter aux meilleurs moments de la journée de l'éclairage du soleil sur les sites les plus intéressants.

    Ces sites intéressants, parlons-en: il existe sur l'île de Pâques un nombre de randonnées et de sites de moaï permettant d'occuper le visiteur ordinaire pendant une durée comprise entre deux et six jours. Lorsqu'on reste environ cinq jours, comme c'était notre cas, on peut dédier un ou deux jours aux ballades "nature" dans l'île, et trois ou quatre jours aux sites de moaï. Ce qu'il faut savoir concernant ces derniers, c'est que les statues ne sont pas du tout réparties de manière homogène dans l'île. Ou plutôt si, il existe effectivement des moaï un peu partout, mais ceux-ci sont presque tous de petite taille et le plus souvent renversés, face contre terre, si bien qu'ils ne se distinguent pas du simple bloc de basalte posé là par hasard. Les seules exceptions concernent une petite poignée de sites qui sortent du lot (cinq à dix selon le degré d'exigence), éloignés de 5 à 20 kilomètres les uns des autres, parfaitement référencés par les opérateurs locaux, qui ne sont accessibles que sur des horaires limités, et qu'on retrouve sur presque toutes les photographies avec un nombre très limité de variations possibles. Cette situation fait qu'il faut chaque jour faire des choix cornéliens pour savoir sur quel site on se rendra pour voir le lever et/ou le coucher de soleil, sachant que dans certains cas l'accès au site sera interdit et qu'on ne pourra prendre les photographies que de loin. La situation est rendue encore plus délicate du fait que pour la majorité des sites, la disposition des moaï et des sentiers d'accès ne permet de prendre les photos d'aube et de crépuscule qu'à contrejour.

    L'autre point important, concernant l'île de Pâques, est le sentiment de solitude qu'elle procure. Du fait qu'il est possible de la parcourir en tout sens (de préférence en deux roues, c'est plus agréable) en passant par des routes et sentiers offrant une série de points de vue dans toutes les directions sur les horizons marins, du fait aussi qu'il est possible d'atteindre plusieurs des points culminants de l'île où le regard offre une vue sur la mer à 360° ou presque, on en vient insensiblement à prendre conscience du caractère insulaire du territoire, et de son isolement. L'île n'est en effet entourée que de petits îlots proches et de petite taille, et au plus loin que le regard porte (et il porte assurément loin, car certains points de vue sont hauts de plusieurs centaines de mètres), on ne voit que l'ample courbe de l'horizon océanique. Certes, un raisonnement simplement logique convaincrait aisément que l'impact visuel serait exactement le même si le continent voisin n'était qu'à 100 kilomètres de là, mais comme on sait par ailleurs que l'île est l'un des territoires les plus isolés du monde, et que ses influences se partagent à peu près également entre ses racines polynésiennes (Tahiti est à 4000 km) et son appartenance chilienne (Santiago est à 3500 km), on se laisse facilement bercer par ce sentiment de calme et de paix intérieure qui résulte de la conscience d'être à ce point coupé du monde, de son agitation et de ses tourments. C'est précisément le souvenir de cette précieuse atmosphère si particulière que je garderai de notre court passage chez les Rapa Nui.

    Les "J'aime/J'aime pas" de Manu à l'île de Pâques

    J'ai aimé:

  • L'ambiance décontractée dans le village principal
  • La taille de l'île, assez grande pour qu'on puisse y randonner à loisir, mais suffisamment compacte pour qu'on puisse s'en faire une carte mentale simple et cohérente
  • Les ballades en scooter
  • Les alignements de moaï, conformes à ce qu'on peut en attendre
  • La fréquentation touristique pas trop élevée, avec une bonne proportion de voyageurs au long cours
  • Le mélange culturel assez heureux d'influence chilienne, polynésienne, et même française
  • Les petits restaurants pas trop chers qui ne fonctionnent pas comme des attrape-touristes
  • La tradition du coucher de soleil sur le site de Ahu Tahai
  • J'ai moins aimé:

  • Les conditions contraignantes pour acheter le pass d'accès aux sites (horaires limités, paiement en liquide exigé)
  • La difficulté à tirer suffisamment d'argent aux distributeurs
  • L'impossibilité d'accéder à la plupart des sites en dehors des horaires d'ouverture
  • Le nombre très limité de possibilités de prendre des photos de moaï autrement qu'à contrejour
  • L'obligation de rester dans un nombre de sentiers très limité autour des moaï(donc de prendre tous les mêmes clichés) notamment sur le site de la carrière, le seul où on peut voir autre chose que de simples alignements
  • La température de l'eau, un peu froide après la Polynésie, et n'invitant pas trop au snorkeling
  • L'incompétence de Latam, la compagnie aérienne chilienne qui a failli nous condamner, d'abord à ne pas pouvoir arriver, puis à ne plus pouvoir repartir
  • Si c'était à refaire:

  • C'est très simple, je ne changerais rien! Peut-être me passerais-je juste de la plongée (sur le site du moaï submergé, avec l'excellent club Atariki), tout de même très chère et un peu surestimée à mon avis.