Carnet des Philippines

Pour consulter les albums photos complets avec une meilleure définition, les adresses sont les suivantes:

  • Album de Bohol à Siquijor (incluant Balicasag)
  • Album de Dauin à Moalboal (incluant Apo et Oslob)
  • Album d'Anilao à Mindoro
  • Album de Palawan
  • Album des rizières de Banaue (temporairement incomplet)



  • Carnet d'Isabelle

    Mercredi 14 décembre

    Un taxi (sympathique, le chauffeur est accompagné de sa femme) vient nous chercher à 18 heures au Naka Resort car notre vol pour Kuala Lumpur est à 21h00 au départ de Phuket. Une fois dans la salle d’embarquement, on nous l’annonce décalé à 22h30. Il est donc minuit quand nous arrivons au Tune hotel de Kuala Lumpur. Nous avons une bien plus mauvaise impression que la fois précédente quand nous prenons possession de notre chambre car elle est nettement moins propre et quelqu’un a fumé dans la salle de bain. Il n’y a pas d’eau chaude sous la douche et nous nous lavons dans une odeur de tabac froid…

    Jeudi 15 décembre

    Une fois de plus, nous déambulons dans l’aéroport de Kuala Lumpur, que nous commençons à bien connaître, quand nous tombons nez-à-nez avec Anne-Sophie avec qui nous avions partagé (avec son amie Emilie) notre séjour à Malenge. Elle s’apprêtait à partir pour quelques jours à Sydney mais elle n’a pas pu embarquer faute de visa, qu’elle vient de recevoir par texto à peine l’avion décollé. On se sépare assez (trop) vite car nous cherchons le comptoir d’enregistrement et Anne-Sophie doit se renseigner pour savoir si elle peut avoir un dédommagement. Elle irait du coup directement en Nouvelle-Calédonie. On se promet de faire nos démarches assez vite pour nous retrouver au Starbuck mais finalement nous ne revoyons pas Anne-Sophie avant d’embarquer à 11h30.

    Le vol est court et nous avions commandé deux repas (nous n’en profitons guère car nous sommes tous les deux barbouillés), ce qui fait que nous ne voyons pas le temps passer jusqu’à l’atterrissage à Cebu.

    Comme d’habitude, nous commençons par vouloir retirer de l’argent. Une Philippine à qui Manu demande s’il peut trouver un distributeur à l’extérieur de l’aéroport (car ici, c’est apparemment comme en Thaïlande, les banques prennent une commission de 200 pesos par retrait) lui demande s’il vient retrouver sa femme. Encore une similitude avec la Thaïlande puisqu’ici, beaucoup d’hommes occidentaux viennent chaque année profiter des plus ou moins jeunes Philippines. Aucun des trois distributeurs ne fonctionne. Manu change nos Bahts thaïlandais pour avoir un peu de liquidités, ce qui nous permet, dans un premier temps, d’acheter une carte téléphonique (ici, pour 1000 pesos, l’équivalent de 10 euros, la consommation de téléphone et d’Internet est soi-disant illimitée pendant un mois ; mais comme nous l’apprendrons plus tard, cette illimitation est toute théorique, car en cas de dépassement d’un seuil assez limité, la vitesse de connexion est presque ramenée à zéro ; par ailleurs, le faible débit disponible empêche en général toute communication réellement efficace) avant de nous inscrire à la suite d’une file de Philippins qui attend les taxis. Notre chauffeur (honnête et de bon conseil) nous conduit à l’endroit où acheter les billets puis jusqu’au terminal de notre bateau. Dans la salle d’embarquement, trois aveugles viennent chanter des chants de Noël. Ce sont les premiers chants d’une très longue série puisque nous sommes en période de fêtes. Nous leur déposons un petit billet avant d’embarquer à bord du ferry qui, pendant deux heures, va nous aider à rejoindre l’île de Bohol.

    Pour une fois, le harcèlement à l’arrivée est limité. Nous nous installons dans un tricycle (moto avec genre de sidecar, moyen de transport très commun et surtout très commode ici).

    Le tricycle nous conduit à Panglao à l’hôtel Gaea, tenu par Lulette : plusieurs chambres dans des bâtiments relativement neufs, sans charme mais très propres, et surtout à un prix abordable. La chambre est petite mais il y a la climatisation et même une mini-kitchenette.

    Vendredi 16 décembre

    La pluie a débuté pendant la nuit et va continuer toute la journée … Nous restons dans notre chambre ou sur la terrasse commune. Le malheur, c’est que la connexion internet est quasiment nulle ici. Manu est fatigué, il dort une bonne partie de la journée. Nous sortons déjeuner dans le restaurant juste à côté (le « Chicken Atti Attian »), ce qui nous permet de ne pas être trop trempés.

    Nous profitons d’une accalmie en fin d’après-midi pour aller voir où se trouve la plage. Après deux kilomètres au travers de zones peu aménagées nous arrivons à Alona beach, une plage de sable blanc très prisée par les touristes où Resorts, clubs de plongée et restaurants se succèdent le long de la plage. C'est assez surprenant d'ailleurs de trouver autant d'établissements touristiques et de touristes au bout de cette route en pleine campagne ! La pluie recommence à tomber. Nous empruntons un autre chemin pour le retour, aussi raide que le premier, dans la nuit noire. Heureusement, Manu a pensé à emporter la lampe de poche que nous allumons dans les passages difficiles. Nous nous arrêtons au tout petit supermarché du coin pour acheter de quoi petit déjeuner demain matin car nous pouvons cuisiner dans notre toute petite chambre. Nous n’avons pas faim ce soir alors nous nous partageons juste un paquet de chips acheté à la boutique du bout de la rue sur notre terrasse. Aïe, ça pique, il faut se protéger des moustiques.

    Samedi 17 décembre

    Nous louons un scooter auprès de notre logeuse et nous partons à la découverte d’une partie de Panglao qui est une presqu’île de 80 km2 située dans le nord la mer de Bohol, dans la région centrale des Visayas. La boucle pour fermer mon casque est cassée. L’une des amies de Lulette me conseille de percer la sangle avec un couteau pour faire un nœud. Je me contente de faire un nœud certes mais en employant une méthode un peu moins radicale.

    Les accès à la mer sont très mal indiqués. Nous essayons plusieurs descentes avant de tomber sur celle qui nous conduit jusqu’à Alona Beach, le coin le plus animé de Panglao. Nous sommes abordés à plusieurs reprises pour des propositions d’excursions. La plage est envahie de bateaux, bars, restaurants, hôtels et club de plongée... Malgré tout l'ambiance y est tout de même agréable et conviviale, et on en profite pour siroter un shake à la mangue tout en regardant la mer, ce qui nous permet de réfléchir au programme.

    Nous convenons avec un agent sympathique et hyperactif d’aller demain à Oslob et après-demain à Balicasag.

    Nous remontons sur notre scooter et continuons à chercher des plages, toujours avec autant de mal. Nous traversons plusieurs petits villages avec des maisons traditionnelles (des petites cases) et beaucoup d’épiceries locales... Nous nous faisons surprendre par la pluie alors nous nous arrêtons déjeuner, pour un montant curieusement très raisonnable, dans un très bel hôtel, le Dive True, qui comme son nom l’indique, est un hôtel pour plongeurs.

    Nous terminons notre balade après avoir visité la grotte de Hinagdanan. Hinagdanan signifie « l’échelle », nom donné par les habitants qui l’ont découverte par hasard. La grotte est composée de calcaire et ses stalagmites et stalactites semblent presque se frapper les unes les autres. Le clou du spectacle : un lagon invite les gens à sauter à la baignade. Manu me raisonne en me disant que ce doit être un véritable nid à microbes puisque l’eau n’est pas renouvelée. Je me contente de regarder quelques jeunes locaux venus se rafraîchir. L’ensemble n’est pas si impressionnant et ressemble beaucoup à l’un de ces nombreux petits pièges à touristes qui jalonnent notre parcours.

    Nous dînons au Chicken Atti Attian mais il est difficile de se parler à cause de la bande son du restaurant qui rivalise avec les chanteurs du karaoké juste à côté.

    Dimanche 18 décembre

    Nous sommes à l’heure à notre rendez-vous de 6 heures pour le départ à Oslob. Nous sommes excités à l’idée d’aller voir les requins baleines même si en même temps j’éprouve quelques hésitations à ajouter mon nom à la liste des très nombreux visiteurs qui fréquentent le site chaque jour. L’agent, en revanche n’est pas arrivé alors ses collègues s’occupent de nous et nous accompagnent au lieu de départ du jeepney (transport local très « convivial » appelé aussi charriot) qui va conduire le groupe au port. Notre agent arrive enfin avec deux coréens sur son scooter qu’il nous confie plus ou moins.

    Nous mettons plus de deux heures à atteindre l’île de Cebu, au moyen d'une grande bangka (bateau traditionnel philippin équipé de balancier de chaque côté). Sur le chemin, nous avons vu des dizaines d’exocets, les poissons volants, très difficiles à photographier car ils ne sautent hors de l'eau que quelques fractions de secondes à des moments absolument imprévisibles.

    Le reste du temps, Manu réfléchit à un scénario de roman d’anticipation abordant la question des races humaines et du transhumanisme, et nous échangeons sur le bien-fondé de faire cette excursion. On voulait voir des requins baleines et on s’est beaucoup posé la question de savoir si on irait ou non, et si on irait là ou ailleurs à cause de l’impact de ce type de tourisme sur les poissons. ll y a plusieurs endroits où l’on peut voir des requins baleines aux Philippines, mais personne n’a pu nous donner d’informations précises sur les sites où on peut les voir sans interférer. D’autres endroits permettent de les voir, mais cela dépend de beaucoup de conditions et ça n’a pas l’air forcément mieux géré ailleurs. Les requins baleines sont présents de manière assez continue à Oslob depuis 1950. Détruisant les filets des pêcheurs, ces derniers ont commencé à chercher à les éloigner en les nourrissant avec des toutes petites crevettes. Mais cela a produit l’effet contraire et les requins sont restés et se sont même rapprochés pour pouvoir profiter de cette nourriture. Alors depuis 2011 le petit village de Tan-Awan a dû s’adapter et se modifier en augmentant les commerces, la capacité hôtelière et de restauration pour accueillir les 500 à 1000 visiteurs qui s’y précipitent chaque jour.

    Il y a bien évidemment ceux qui sont contre car désormais, une vingtaine de requins (essentiellement des mâles) vivent à Oslob alors que ce sont à l’origine des animaux migrateurs. Ils migrent normalement pour éviter la rareté du plancton mais aujourd’hui les pêcheurs font des kilomètres pour aller acheter l’uyap (des petites crevettes séchées comme on donne à nos poissons rouges). Le cours de l’uyap est passé de 1 pesos à 70 le kilo…. Les défenseurs du projet se défendent en disant que c’est une façon de préserver l’espèce en en gardant quelques-uns à poste.

    Une barque nous attend à notre arrivée rejoindre la terre par petits groupes. L’embarcation prend l’eau et se retourne lors du premier convoi, mettant à l’eau passagers habillés et bagages. Du coup, le débarquement prend du temps car la barque fait péniblement les allers-retours chargée uniquement de deux personnes.

    Une fois à terre, nous sautons par groupes de quatre dans un tricycle qui doit nous emmener au petit village de Tan-Awan, dans la province d’Oslob. Nous nous retrouvons à l’arrière, Manu et moi. Pendant près d’un quart d’heure, nous nous accrochons fermement là où nous pouvons. On nous arrête quelques minutes pour payer 200 pesos qui viennent s’ajouter aux 2000 pesos déjà réglés comme étant les droits d’entrée au parc. De nombreuses questions restent en suspens quant à l’utilisation des fonds récoltés… On nous attribue ensuite un casier pour laisser nos affaires après nous être changés et nous devons remonter par groupe dans des transports collectifs qui nous font faire les 200 mètres qui nous séparent du point de départ des embarcations. On nous donne un gilet de sauvetage, obligatoire, qu’on nous autorisera à enlever pour nous mettre à l’eau si nous sommes considérés comme étant bons nageurs. Nous devons ensuite suivre un briefing qui dure à peine 5 minutes durant lequel on nous dit de ne pas mettre de crème solaire, de ne pas toucher les requins baleines, de ne pas les nourrir, de respecter une distance de quatre mètres et de ne pas prendre de photo avec flash.

    Nous montons ensuite par groupe d’une dizaine dans un canoé qui nous emmène à une centaine de mètres de la plage, où nous pourrons nager avec les requins. Nager parmi ces poissons mesurant généralement entre 2 et 9 mètres, même si on sait qu’ils sont inoffensifs et se nourrissent de plancton) est une expérience incroyable. Dès qu’on a l’autorisation d’aller dans l’eau, on enfile nos masques et tubas tant bien que mal et sans trop réfléchir, on est déjà tous les deux à la recherche du monstre. Pas besoin d’attendre trop longtemps, on voit une grosse ombre se diriger doucement droit sur nous. Doucement ? Oui, les requins baleines nagent à une vitesse d’environ 5km/h. En fait, ce n’est pas une ombre mais plutôt une énorme bouche, qui s’avance doucement vers nous, pour absorber des paquets d’uyap lancés par les pêcheurs non loin pour les appâter. On ne dispose que d’une demie heure pour profiter de ce moment, et pas une de plus tellement tout est bien rôdé : c’est vraiment le zoo, l’usine et ça sent la corruption à plein nez. On se sent vraiment petits et on a le loisir de voir toute la vie qui se fait autour d’un seul et même spécimen : des dizaines de mini-poissons nagent autour pour le débarrasser des parasites, d’autres pour manger les restes de plancton délaissés par le requin. Nous regrettons le manque de visibilité que nous avons eu aujourd’hui et les hordes de chinois qui hurlent à chaque passage de requins ce qui gâche quand même un peu l’expédition. Voici enfin la vérité : ici, les requins baleines sont nourris quotidiennement, on a donc la garantie d’en apercevoir (même si ces gros poissons ne sont plus complètement sauvages…) à quelques dizaines de mètres de la côte.

    Bien que le site d’Oslob soit fortement controversé, personne n’a encore le recul nécessaire pour affirmer que ce « gavage » de requins baleines ne nuit pas à leur mode de vie… En tous cas, je préfère savoir ces animaux en liberté (même nourris) que parqués dans des parcs d’attractions comme le sont souvent les orques et les dauphins… Et puis, c’est un peu la seule façon d’en voir. Avec le recul, et malgré nos problèmes moraux, on est contents d’y être allés.

    De retour devant notre bangka, nous retrouvons le couple de coréens qui n’a rien fait de la journée. La barrière de la langue est telle qu’ils n’avaient compris le programme que partiellement et n’avaient pas emporté l’argent nécessaire à l’excursion. Leur culture ne leur permettant pas d’imaginer nous en emprunter, ils sont restés là, à attendre. Le propriétaire du bateau, qui avait quand même tout le temps nécessaire pour trouver une barque en bon état n’a rien fait du tout. Il faut donc, comme à l’aller, monter un par un dans la barque percée pour rejoindre le bateau. Certains (et nous en faisons partie) préfèrent y aller à la nage. Le ciel, qui s’assombrissait depuis un moment, déverse sur nous d’énormes averses de pluie pendant le trajet du retour.

    La mer est agitée et nous nous enveloppons dans nos vêtements de pluie après avoir protégé nos affaires. J’enfile ma combinaison de plongée sur les conseils de Manu et du coup, je n’ai pas trop froid. Ces conditions météorologiques multiplient le temps du trajet de retour : nous mettons quatre heures et demie à rentrer au lieu des deux heures prévues. A l’arrivée, nous servons d’interprète entre les Coréens et notre agent.

    Nous profitons de notre scooter pour aller diner dans une zone un peu plus animée, selon les conseils de deux touristes occidentaux de notre logement, habitués des lieux, au Billabong. Nous en profitons pour retirer de l’argent et remplir le réservoir du scooter.

    Lundi 19 décembre

    Notre agent vient nous chercher avec son scooter à 5h30. A trois sur le scooter avec le sac de plongée et nos deux petits sacs à dos d’appoint, nous arrivons de bonne heure pour embarquer sur une nouvelle bangka. A Six heures du matin, nous quittons Alona Beach en direction de la toute petite île de Balicasag. Nous sommes accompagnés une partie du chemin par de nombreux exocets et nous apercevons furtivement un dauphin.

    Il y a beaucoup de bateaux car de nombreuses excursions à la journée sont proposées, ce qui rend le site un peu oppressant.

    Nous trouvons tout de suite un homestay pour passer la nuit (chez « Rose ») car nous comptons ainsi pouvoir profiter du site tranquillement.

    Comme d’habitude, à peine arrivés, nous avons chaussé nos palmes, pris nos masques et nos tubas, et nous sommes partis à la découverte des fonds marins. Nous avons commencé la plongée en tombant sur un accouplement de deux nudibranches (Ribescia de Tryon) avant de voir une toute petite murène étoilée.

    Après le déjeuner préparé par Rose, nous sommes tombés de sommeil, avant de repartir pour une plongée de fin d’après-midi. On aperçoit une tortue dans le bleu, on voit une phyllidie verruqueuse. Manu trouve un nouveau spécimen : une limace coriocelle ou Chelyonotus semperi. Ce spécimen n’est pas un nudibranche mais un « escargot » avec la coquille à l’intérieur et peut être confondue avec une éponge par la présence de petits trous ressemblant à des ostioles. Cet animal change de forme lors de son déplacement et est pourvu de cinq digitalisations dorsales noires à bleu ardoise profond ou vert foncé. L'espèce est encore peu connue.

    Tout juste après dîner Rose nous propose un massage. Manu refuse tout de go alors que je décide de retenter l’expérience puisqu’on a changé de pays. C’est la cousine de Rose qui vient me masser avec son petit flacon d’huile, dans notre chambre pendant une heure. Cette toute jeune fille est mère célibataire, le père de son enfant étant mort à Manille. Elle a une formation de masseuse et d’employée de maison et vise à partir vers d’autres contrées pour gagner plus d’argent. Sa mère s’occuperait de sa petite fille de 8 mois… Ce massage bien qu’un peu plus agréable que le massage thaïlandais reste encore trop violent à mon goût.

    Mardi 20 décembre

    Nous sommes réveillés à 3h30 du matin par des chants de Noël. Après un fou rire dans notre lit, nous nous habillons et hésitons à traverser le village maintenant car Rose nous avait bien prévenu qu’une messe avait lieu cette nuit mais à 4h30. On y va quand même et heureusement car la messe est déjà bien entamée et il n’y a plus de place à l’intérieur de l’église. Nous sommes, comme d’habitude, très bien accueillis par les Philippins. Un vieil homme me propose même sa chaise, que je refuse bien évidemment. Alors c’est un autre qui revient avec un banc !

    L’ambiance est à la joie : on chante et on danse sur les chants de Noël. A la fin, du café et des viennoiseries sont distribués et les Philippins vérifient régulièrement qu’on ne manque de rien.

    Nous allons voir le lever du soleil sur la mer avant de terminer notre nuit puis nous allons faire une première plongée avant même de prendre le petit déjeuner, pendant laquelle on voit beaucoup de petits sujets (une coriocelle de nouveau, de nombreux poissons et un crabe porcelaine). Nous payons 200 PHP chacun (soit 4 euros), pour une soi-disant « environmental fee » pour avoir l’autorisation de faire du snorkeling ici. Bon, de toute façon, on n’a pas le choix !

    Après plus d’une heure dans l’eau à observer les poissons lors du deuxième snorkeling en fin de matinée (pendant laquelle on nage près d’énormes tortues), nous savourons un bon jus de mangue frais.

    Pendant la dernière plongée dans l’après-midi, juste avant de repartir, nous observons longtemps une murène rayée noir et blanc (Saddled snake eel).

    Nous embarquons à 16h sur une bangka que nous avons privatisée, ce qui nous a permis de profiter plus longtemps du site. Nous arrivons à Alona beach après environ quarante minutes de bateau.

    Mercredi 21 décembre

    Le tricycle que nous avons réservé hier soir arrive bien à l’heure (7h30) pour nous conduire au port de Tagbilaran.

    Nous achetons nos billets sur place pour le départ du ferry à 9h30. Comme nous avons un peu d’avance, nous cherchons à retirer de l’argent. Le distributeur se trouve juste à côté d’une grande surface où nous faisons quelques courses. Nous achetons notamment de quoi faire des sandwiches sur le bateau. Les fêtes approchent, les vendeurs et caissières ont revêtu leur bonnet de Noël. Dans le supermarché, si la timidité et la langue forme une barrière, les sourires la brisent. Des échanges s’instaurent.

    Nous louons un scooter (ici, pas de casque) directement à notre arrivée au port de Siquijor ce qui permet à Manu d’aller directement à l’hôtel porter deux sacs pendant que je marche la moitié du trajet. Notre hôtel Isla Inn est vraiment très bien et le personnel est charmant mais il est un peu isolé, quoique sur la route reliant le port à San Juan, l'endroit le plus agréable pour se loger sur la plage. Nous ne l'avons donc réservé que pour une journée, en passant par Agoda qui se révèle plus utile que Booking dans cette partie du monde.

    Délestés de toutes nos affaires, nous cherchons une possibilité de se loger vers San Juan.

    Nous entrons dans tous les resorts. La plupart affichent complet. Rattrapés par la pluie, nous nous arrêtons vite dans un troquet pour éviter d’être trop trempés. La gourmandise de Manu le pousse à s’acheter deux pâtisseries dans ce sombre bouiboui. Au moment de s’en empiffrer, on remarque qu’elles sont vertes … de moisissures ! Je vais le signaler et la jeune vendeuse (une albinos) m’en donne une autre après que nous en ayons jeté ensemble une grande partie. Elle n’est guère mieux alors nous la cachons discrètement dans notre sac pour la jeter plus tard afin de ne pas mettre la jeune fille mal à l’aise.

    La nuit commence à tomber lorsque nous trouvons deux possibilités correspondant à notre budget : Isla de paz, tout près du célèbre Coco Grove ou le Carina Beach resort, qui possède une piscine…

    La nuit tombée, nous montons au-dessus du parc de San Juan puis nous descendons à pied pour voir les décorations de Noël. Nous dînons de petites brochettes de poulet sur le bord de la route car à partir de 20 heures, tout est quasiment fermé.

    Jeudi 22 décembre

    Notre scooter ne tient pas le ralenti alors nous commençons la journée par retourner au port de Siquijor. Nous avons de la chance car nous tombons directement sur le propriétaire qui donne quelques tours de tournevis. Notre choix s’est porté sur Isla de paz. Cette fois, Manu veut que nous essayions de changer de logement chargés de toutes nos affaires sur le scooter. On trouve le bon calage et c’est parti !

    Nous nous installons dans notre nouveau resort dans la chambre du bas sachant que dès demain, nous devrons changer pour aller sous les combles (la chambre est très bien mais il n’y a ni toilettes ni salle de bain. Pour cela, il faut aller dehors) car cette dernière est réservée.

    Il y a de l’agitation dans le jardin et Cheryl (la propriétaire) nous explique que c’est pour la fête dite de "Family day" de la classe se son fils. L’invitation à y participer ne se fait pas attendre. Ici, il est bien difficile de se sentir longtemps étranger tellement l’accueil des Philippins est chaleureux et rapidement l’impression d’intégration prend le pas sur tout. Ils ont un grand sens de la fête qu’ils tiennent à nous faire partager. Nous avons un exemple de la société philippine réuni ici. Dans le village, les maisons de béton spacieuses côtoient les maisons de bambou. Pourtant pendant la fête, toutes les familles se mélangent.

    Je décide de devenir l’inverse des trois singes de la sagesse et d’ouvrir grand les yeux, les oreilles et n’ouvrir la bouche que pour exprimer ma gratitude de ce qui nous est offert. On nous invite d’abord à partager le buffet. Il y a l’incontournable Lechon (cochon rôti à la broche en entier) entouré de plats typiquement philippins apportés par les familles. Nous ne pouvons pas faire autrement que de goûter, la salade de macaronis de Noël à la mayonnaise, à la crème et aux fruits ayant été le summum ! La cuisine des Philippines est pauvre, sans saveur véritable, sans imagination.

    Après le repas, des jeux sont organisés pour les enfants et pour les adultes. Lors du premier jeux, Manu est sollicité pour participer. On rit tous beaucoup, surtout quand c’est lui et son coéquipier qui gagne la partie !

    L’heure tourne, la journée est belle mais Manu s’impatiente car nous n’avons pas encore mis la tête sous l’eau. Nous attendons que le karaoké commence. Les Philippins sont toujours très concentrés lors de cette activité qu’ils adorent et qu’ils pratiquent à la moindre occasion. Nous en profitons pour nous éclipser un moment.

    Le snorkeling devant le resort se passe essentiellement dans un herbier dans lequel nous trouvons vraiment beaucoup de choses : C’est une plongée moins "jolie" que d'autres, question ambiance, mais très intéressante, car nous voyons beaucoup de nudibranches différents.

    Un Blue-dotted flatworm : On peut voir ce petit flatworm avec des pointillés bleus sur les rochers et sous les pierres, également près des récifs. Il mesure 2-3 cm de long. Son corps est uniformément blanc ou crème avec des points bleus foncés étroitement fixés le long du bord du corps. Lorsque le ver est contracté, les points fusionnent de sorte que le ver semble avoir une marge bleue continue. Parfois avec une bande centrale faible, blanche ou brun pâle. Les bords du corps sont légèrement froissés lorsque le ver est dans l'eau. Il a une paire de pseudo tentacules dressés à l'avant composé de bords pliés du corps.

    Un Roboastra gracilis …

    Un Chelidonura varians : Cette espèce peut mesurer jusqu'à 7 cm.

    La livrée de cette espèce est d'aspect velouté et d'un noir profond avec un liseré bleu électrique pouvant être discontinu. Le corps est plutôt allongé avec une tête en forme de « bouclier », il n'y a pas de rhinophores mais une paire de récepteurs chimiques situés de chaque côté de la tête un peu en retrait du bouclier, dits les organes d’Hancock caractéristiques de l'ordre des Céphalaspidae ainsi que la présence de soies sensorielles très développées sur la partie antérieure de l'animal servant à détecter les éventuelles proies.

    La partie dorsale de l'animal est partiellement recouverte par le repli du parapode, sorte d'extension latérale fine du pied de l'animal formant deux lobes qui se replient sur le dos. La partie antérieure du corps se prolonge par deux excroissances en pointe du manteau dont celle de gauche est un tiers plus longue que la droite.

    Cette espèce peut être facilement confondue avec Chelidonura gardineri, la seule différence morphologique aisément visible est la double queue de Chelidonura varians.

    Une Doris à quatre couleurs ou doris pyjama (Chromodoris quadricolor)

    En sortant de l’eau, nous sommes abordés par un Français qui nous demande ce qu’on peut voir en snorkeling car il s’apprête à y aller mais il n’a aucun équipement. Nous lui prêtons palmes, masque et tuba.

    Un peu plus tard, Manu va prendre le coucher de soleil en photo mais tarde à rentrer. Je vais le chercher et je le trouve en train de chanter, entouré de Philippins bien arrosés après cette journée. Nous faisons la connaissance des enfants de l’un d’entre eux, venus chercher leur père. Nous sommes surpris par leur niveau d’instruction. La fille fréquente l'université la plus réputée de Dumaguete dans l'objectif de devenir ingénieur, et son jeune frère semble suivre le même chemin.

    Manu termine les sandwiches de ce midi puis nous allons dîner dans un sympathique petit restaurant tout près de notre resort.

    Vendredi 23 décembre

    La matinée est couverte alors nous décidons d’aller explorer les environs avec notre scooter.

    Etant donné que les Philippines ont été colonisées par les espagnols, il y a des églises et des chapelles partout, des Marie en veux-tu en voilà, dans des grottes, sur des piédestaux, à la mode de chez nous (avec sa robe et son voile) ou à la mode… on ne sait pas trop, mais c’est sûrement espagnol (avec une sorte d’énorme cape multicolore et brillante à la Batman qui lui recouvre tout le corps, sauf le visage). On peut lire partout, sur les murs, les tricycles, les jeepneys, des citations bibliques. D’ailleurs, il n’y a pas que la religion qui rende les Philippines totalement à part du reste de l’Asie. Le filipino a des accents espagnols et anglais (dû aux colonisations espagnoles puis américaines). 

    Pas besoin de préciser que dès le premier abord, on les trouve vraiment charmants ces Philippins. Notre première impression s’est confirmée quand on s’est rendu compte qu’ils parlent tous anglais (plus ou moins bien) et qu’ils sourient et blaguent absolument tout le temps !

    Souvent, on suit ou croise des tricycles qui transportent tout et n’importe quoi …

    Nous déjeunons au Islandia beach resort avant de nous rendre à l’un des plus gros banians du monde. Sur le site, il y a un petit singe nommé Jojo. Un Philippin m’incite (ceci dit, il n’a pas besoin d’insister longtemps) à le caresser. Jojo, qui adore les bracelets, tire sur un des miens que nous avons beaucoup de mal à récupérer !

    Nous profitons d’un bassin pour faire un "fish spa" gratuit, un gommage naturel des pieds par des poissons. On plonge doucement nos pieds dans l'eau. L'effet est immédiat : les poissons se ruent sur les pieds. Après quelques minutes nécessaires pour s’habituer à la première impression de chatouillement, la sensation de légère succion apparaît. Le mouvement de bouche, en forme de ventouse est plus ou moins doux selon la taille des poissons car dans ce bassin, il y en a de très gros.

    En partant, je m’approche de nouveau de Jojo pour lui dire au revoir. Je le caresse entre les deux yeux et il s’endort en quelques secondes, en suçant son pouce !

    Puisque nous ne sommes qu’à quelques kilomètres, nous allons, sans conviction, voir la chute d’eau de Lugnason. Honnêtement, elle est vraiment sans intérêt. Je garderais simplement le souvenir du parking où nous avons payé pour laisser le scooter. Un groupe de Philippins jouent des chants de Noël à la guitare. Sur leur invitation, je vais danser sur Jingle Bells, ce qui les fait bien rire !

    Au retour, nous trouvons le bar en construction dont un des pères de la Family Day nous avait parlé car il va y travailler. Il nous avait pressés de nous y arrêter mais nous ne voyons personne. Nous entrons dans le resort d’à côté, le U Story, tenu par une française, qui est vraiment très beau et décoré avec beaucoup de goût. Elle y organise une soirée pour le réveillon de Noël mais nous recommande de réserver si nous voulons y participer.

    En rentrant, nous avons encore le temps d’aller snorkeler.

    Nous faisons bien d’y aller car nous voyons une danseuse espagnole. Depuis le temps que j’en rêvais ! C’est un nudibranche doridien de grande taille pouvant atteindre une longueur maximale de 60 cm. Cependant, la taille couramment observée est de l'ordre de 20 à 30 cm de long. Au repos, les bords de son manteau son enroulés sur eux-mêmes créant ainsi une boursouflure périphérique. Si l’animal est perturbé, il déroule ses bords et peut nager par contractions et ondulations du corps afin de s'éloigner de l'élément perturbateur. C'est ce moyen original de défense qui lui vaut son nom vernaculaire de danseuse espagnole.

    La journée, la danseuse espagnole se terre à l'abri de la lumière dans les anfractuosités de son milieu pour ne sortir que tardivement dans la nuit. Elle se nourrit de diverses espèces d'éponge. Comme tous les nudibranches, elle est hermaphrodite et sa ponte forme une spirale à la dimension de l'animal donc relativement grande de teinte rouge à rose.

    Nous rentrons dîner dans le petit restaurant d’hier, tout à côté de « chez nous ».

    Les gens qui avaient réservé la chambre du bas ayant annulé (apparemment une famille un peu débordée par ses enfants en bas age, que nous avons déjà croisée à plusieurs reprises), nous pouvons la garder.

    Samedi 24 décembre

    Nous prenons notre petit déjeuner dans le restaurant d’à côté et nous allons sur le site de l’hôtel Coco Grove pour snorkeler. Là aussi, il faut payer un droit d’entrée.

    Nous voyons, entre autres, un placobranche ocellé.

    Après déjeuner Manu part au U Story pour réserver pour le réveillon de ce soir mais il revient tout penaud car tout est déjà complet. Il avait pourtant essayé de retenir une place par mail dans la matinée mais la connexion est si mauvaise qu’ils n’ont pas dû le recevoir. En attendant de savoir ce qu’on fera ce soir, nous repartons plonger au Coco Grove.

    Nous rencontrons de nouvelles petites créatures que nous ne connaissions pas:

    Une Planaire d’Orsak, un ver plat.

    Un autre ver plat, un Pseudoceros confusus

    Un tout petit mollusque, un thuridille gracile

    Nous ne tardons pas ce soir pour tenter de trouver un endroit sympathique pour passer notre réveillon mais c’est peine perdue puisque les Philippins sont pour une fois chez eux, en famille, et c’est bien normal. Nous nous retrouvons donc en tête à tête devant une pizza. Nous avons au moins la table devant le sapin. Et puis, c'est un vrai Italien qui tient le restaurant.

    On fait traîner le dîner le plus possible mais malgré tout, il est encore tôt quand nous nous retrouvons sur notre terrasse. Nous attendons péniblement minuit car en plus, la connexion est quasiment inexistante.

    Dimanche 25 décembre

    Je me réveille par chance à 7h00 alors je me lève vite pour essayer d’appeler ma famille puisqu’ils sont réunis et qu’il est minuit en France. Le projet tombe à l’eau car il n’y a carrément pas de connexion.

    Nous nous levons à 8h30 et Manu me suggère de réessayer mais je pense que tout le monde est déjà couché jusqu’à ce que je voie Emilie connectée sur Facebook. Je lui dis d’attendre 5 minutes, le temps de nous rendre au centre du village de San Juan où nous sommes sûrs d’avoir une bonne connexion. En sortant, nous nous faisons attraper par Cheryl qui, en ce jour de Noël, nous a préparé un petit déjeuner (alors qu’il n’y a pas la possibilité de prendre les repas dans notre resort). Nous lui expliquons la situation et partons en courant après avoir promis de revenir très vite. Tout cela a pris un peu de temps alors je réussis à voir presque tout le monde… dans son lit ! On convient d’un rendez-vous vidéophonique en fin de journée pour nous, en fin de matinée pour eux. Sur le chemin du retour, on s’arrête acheter des viennoiseries pour assurer le coup car on craint un petit déjeuner Philippin, donc à base de riz.

    Il n’en est rien (2 œufs, omelette, toasts), nous sommes au contraire servis comme des rois et nous savourons notre petit déjeuner devant notre bungalow. Les pâtisseries, ce sera pour plus tard.

    Je regarde enfin la clé USB que nous gardons précieusement depuis notre départ qui contient des vidéos de messages d’amis, enfants, parents et collègues de Minibou. Inévitablement, des larmes coulent mais ce sont des larmes de bonheur. Quelle joie de les revoir tous.

    Le ventre rempli et la tête pleine d’émotions, nous partons snorkeler devant notre resort. Nous retrouvons une Coriocelle, des petites crevettes et nous voyons une murène d’eau douce (Indian mud morey eel). C’est un poisson anadrome, c’est-à-dire qui vit en eau douce, puis en eau saumâtre puis en eau de mer ! C'est donc une murène d'eau douce uniquement lorsque le poisson est juvénile, mais qui doit vivre en eau saumâtre (au moins) dès qu'elle dépasse 25 cm de longueur.

    Nous rencontrons ensuite un joli petit "Puffer" qui a accepté de jouer avec nous. J'ai même pu le caresser, ce qui me fait un deuxième cadeau de Noël !

    Comme souvent, je n’ai pas faim alors Manu décide de manger les viennoiseries de ce matin en guise de déjeuner. Tout est parfait jusqu’à ce que Cheryl nous fasse la surprise de nous servir un déjeuner pour Noël ! Et bien tant pis, il va falloir manger deux fois pour lui…

    Au moins, il est bien repu pour la plongée de l’après-midi pendant laquelle nous trouvons un bébé holothurie.

    Fidèles à notre promesse, nous réussissons à établir une connexion à 18h00 (plus ou moins bonne) avec ma famille, dans le parc de San Juan. Nous n’avons pas bien faim pour le dîner alors nous retournons à la pizzeria d’hier soir (Marco Polo) où nous nous partageons une pizza au Nutella et aux Chamallows. Nous réussissons à avoir Iris et Eléa quelques minutes seulement car nous sommes coupés trop rapidement.

    Il y a un concert live dans un bar (le Baha Bar) sur le chemin du retour. Manu complète son repas par une pancake pendant que je sirote un shake en écoutant du reggae.

    Nous sommes à peine arrivés à notre bungalow que nous subissons une coupure d’électricité. Nous allons par conséquent très vite nous coucher.

    Lundi 26 décembre

    Nous sommes au port de Siquijor dès 9h00 pour acheter billets du bateau pour demain et prolonger la location du scooter d’une journée encore. Nous achetons des pâtisseries et du café soluble pour prendre notre petit déjeuner à notre resort. Quand nous arrivons, il y a de l’agitation dans le jardin. Des jeunes apportent le karaoké. Cheryl nous informe qu’elle organise (encore!) une fête pour ses employés et leurs familles à l’occasion de Noël.

    Nous enfilons nos combinaisons de plongée direction Coco Grove mais en quittant le jardin, on aperçoit quelque chose qui bouge dans un sac… C’est le cochon pour ce midi. Lechon, évidemment !

    Il faut nous voir tous les deux sur notre scooter en tenue de plongée …

    A défaut de ne pas avoir pu y passer le réveillon de Noël, nous allons déjeuner au U Story. C’est un peu cher mais très joliment présenté et très bon.

    Au retour, je conduis pour la première fois le scooter, Manu derrière moi.

    A notre retour, on aurait dû s’en douter, on vient nous chercher pour participer à la fête. Heu… c’est un peu compliqué pour moi de manger une deuxième fois mais je ne veux pas être impolie alors je me sers un tout petit peu, en prenant soin d’éviter la célèbre salade de fruits agrémentée de cubes de jelly multicolores. Et c’est parti pour un après-midi entier de karaoké. Ceci dit, on rigole vraiment beaucoup. Je reste baba devant les talents de chanteur de Manu que j’ai mis 22 ans à découvrir. Incroyable ! Cheryl nous apporte de quoi dîner, nous n’avons plus qu’à aller nous coucher. Nous sortons juste acheter de l’eau et c’est moi qui conduis au retour. Nous nous couchons directement après puisqu’il n’y a pas de connexion et que demain matin, nous partons de bonne heure. Nous sommes déjà restés plus longtemps que prévu à Siquijor, que nous avons nettement préférée à Bohol, la trouvant plus sympathique et plus abordable.

    Mardi 27 décembre

    Nous prenons notre petit déjeuner au port de Siquijor et nous embarquons sur le ferry de 8h00 (en fait, nous partons avec une heure de retard mais nous retrouvons de la connexion internet alors tout va bien) en direction de Dumaguete.

    Nous prenons un tricycle et nous demandons au chauffeur de nous arrêter à un ATM pour retirer de l’argent et à un magasin de plongée avant de nous conduire à Dauin qui fait partie de l’île de Negros Oriental. Nous trouvons des bouchons d’oreilles que nous payons 16€. Manu trouve cela cher mais j’insiste car nous sollicitons vraiment nos tympans. Imaginez donc sa tête quand je vois les mêmes bouchons d’oreilles à 1,07€ sur Amazon !!!

    Nous avions l’intention de louer un scooter à notre arrivée à Dauin pour chercher ensuite un endroit où dormir, comme nous faisons à chaque fois, sauf qu’ici, il n’y a pas de loueur de scooter. J’achète du Tang et un sachet de lessive pour faire de la monnaie et payer le chauffeur du tricycle. Comment procéder maintenant ? Et bien nous reprenons un tricycle (local et très bon marché cette fois) et nous visitons deux hôtels qui affichent complet. Nous donnons congé au chauffeur et nous continuons notre recherche à pied. Il y a bien de la place dans un hôtel mais la chambre est à 100€ la nuit… Chez Mike resort, pas de place non plus mais l'hotelière anglaise très sympathique nous encourage à aller juste à côté. Effectivement, au Puerto Cita, on nous propose deux chambres. Nous optons pour la moins chère : un lit de 140 plutôt qu’un king size fera très bien l’affaire. C’est une nouvelle expérience qui s’offre à nous ici car nous avons une cuisine entièrement équipée, une salle à manger et une table en bord de mer à notre disposition. Je cuisine donc (c’est la première fois depuis plus de 5 mois) pour le déjeuner. Cuisiner est un bien grand mot : je me contente de faire bouillir de l’eau pour des pâtes en sachet déshydratées…

    Après un petit repos, nous suivons les conseils d’un garde d’hôtel pour aller snorkeler. Ici, pas de coraux, pas de tombants vertigineux et leurs gorgones, pas de passage de grands pélagiques ; ici, on plonge sur du sable, rarement plus profond que 15m : c’est l’une des Mecques du « muck dive » ! Sauf que nous, nous ne voyons tellement … rien du tout que l’eau rentre dans mon masque tellement je ris ! Nous découvrons cependant de nouvelles créatures bien surprenantes que sont les anguilles jardinières qui ont la particularité de vivre à demi enfouies dans un tunnel vertical, creusé dans une pente sableuse. Au moindre mouvement, ces poissons se cachent dans leur terrier. La tête en avant, ils capturent le zooplancton apporté par le courant grâce à leur bouche retroussée. Ils vivent dans des colonies (appelés jardins) atteignant souvent des centaines d'individus, généralement disposés à égale distance les uns des autres.

    Pour le dîner, nous allons au Mike resort. Nous rencontrons les propriétaires Cory et Jonathan qui nous rassurent en nous disant que nous ne sommes simplement pas allés du bon côté. Nous essaierons demain alors…

    Nous marchons jusqu’au village, de nuit, pour acheter de quoi petit déjeuner. Tout est fermé à l’exception d’une boulangerie et d’une boutique minuscule mais suffisante pour trouver des sachets de café.

    Mercredi 28 décembre

    On commence notre journée, bien motivés car il paraît que les fonds marins sont vraiment exceptionnels. On a eu beau marcher une vingtaine de minutes pour arriver aux coraux, je m’ennuie un peu la tête sous l’eau. On voit notre premier Frog fih (poisson grenouille), des limaces de mer violettes dont je n’ai pas encore trouvé le nom et un thuridrille lui aussi toujours sans nom.

    Nous allons rejoindre la route à pied pour essayer d’acheter quelque chose pour déjeuner. Comme c’est drôle de trouver un crapaud confortablement installé dans ma Croc en partant !

    Nous traversons le village qui est bien sympathique. Il y a un bel hôtel de ville, de grandes infrastructures scolaires, des équipements sportifs et une église d’où sortent des chants. Comme d’habitude, je ne résiste pas à m’incruster parmi les Philippins. Le prêtre fait d’ailleurs un aparté pour nous souhaiter la bienvenue. Nous sommes pris en photos et nous ne réalisons fort tard qu’en réalité, nous assistons à un enterrement ! Oups… nous nous sentons un peu gênés alors que les locaux n’ont pas l’air du tout de nous en vouloir, au contraire. Un peu plus loin, une jeune fille propose des hamburgers dans une minuscule boutique à des prix défiant toute concurrence. On s’arrête donc ici pour déjeuner, à coté de jeunes adolescents un peu stupides comme il y en a partout, avant d’acheter quelques fruits et de l’eau dans les échoppes un peu plus loin.

    Nous attendons la fin de l’après-midi pour retourner sous l’eau, avec l’espoir de voir plus de choses. Je partirai un peu déçue des fonds marins ici. Peut-être qu’il faut y plonger avec des bouteilles…

    Il fait nuit quand nous sortons de l’eau et nous assistons à une partie de pêche des Philippins.

    Nous retournons dîner au Mike Resort et nous convenons avec eux de profiter de leur bateau qui propose des excursions à la journée sur Apo à leurs clients. Cary n’accepte que quand elle a la certitude que nous avons réservé un logement car pour elle, il est impossible d’y aller sans réservation. En réalité, nous avons juste envoyé deux mails restés sans réponse avec un Resort sur place qui ne propose qu’un dortoir, ce qui ne m’enchante guère.

    Jeudi 29 décembre

    En quittant Puerto Cita, notre voisin de chambre qui est là depuis un moment car il passe son brevet de Dive Instructor nous conseille de nous adresser, pour trouver un logement, à l’un des membres d’équipage de la bangka du club de plongée de Mike Resort qui va nous conduire à Apo car sa famille y habite.

    Nous embarquons dès 8h00. Quand nous avons décidé d’aller aux Philippines pendant ce tour du monde, Manu avait repéré plusieurs spots immanquables. Parmi eux figurait Apo Island: une minuscule île perdue dans les Visayas. Réputée pour la plongée, elle nous a attiré par une de ses particularités : des tortues de mer y séjournent à l’année et sont très facilement observables.

    Nous faisons un premier arrêt snorkeling pendant lequel nous découvrons les holothuries vraiment typiques d’ici :

    Nous arrivons ensuite aux abords de l’île d’Apo. Cette toute petite île a l’air sauvage, intacte. Malheureusement, des dizaines d’autres bateaux ont jeté l’encre et déjà on aperçoit les gilets de sauvetage des touristes chinois flotter dans l’eau !

    Normal, très petite, cette île est une réserve pour la faune et la flore marine qu’elle abrite, notamment les tortues qui attirent forcément beaucoup de monde. Nous rejoignons le rivage l’un après l’autre, en minuscule bangka.

    Une fois sur place nous trouvons une chambre très facilement dans une guesthouse, chez Mary. Tout est libre, nous pouvons choisir notre chambre. C'était tout de même difficile à prévoir car nous sommes en hyper-haute saison; mais rien sur Internet ni par mail ne pouvait le laisser deviner. Je préfère la chambre double (lit avec moustiquaire et ventilateur) mais sans salle de bain attenante car nous sommes près de la terrasse pour 850 pesos par nuit. Notre salle de bain/WC est située à seulement quelques mètres et rien que pour nous. Le personnel est timide mais bien sympathique. Mary possède la seule maison du village où des dizaines d’hirondelles ont élu domicile.

    Nous nous installons et nous allons chez Mario Pascobello. Il est marin plongeur et aurait plus de 10000 plongées à son actif. Il a ouvert une guesthouse sans prétention et formé plusieurs Philippins à la plongée. Nous commandons une boisson et rencontrons un des instructeurs (dont nous avons oublié le prénom) de plongée sérieux, souriant et heureux de nous faire partager sa passion, avec qui nous échangeons un grand moment. Malgré le retour des otites de Manu, qui le perturberont encore durant toute la durée du séjour aux Philippines, nous décidons de saisir cette opportunité pour tenter de plonger à nouveau avec des bouteilles, et ceci dès le lendemain.

    Puis nous nous renseignons pour savoir où sont situées les tortues et nous partons inspecter les lieux. Au bout de quelques minutes, et à seulement 3 mètres du rivage nous rencontrons notre première tortue d’Apo. Celle-ci broute tranquillement et se repaît donc des fonds marins qui semblent riches en matière première pour la nourrir. Nous restons un long moment à l’observer et à la prendre en photo. Armés d’une torche sous-marine louée chez Mario, nous enchaînons sur un snorkeling de crépuscule qui nous fait découvrir quelques crustacés intéressants.

    Après notre escapade dans l’eau avec les tortues nous retournons à notre chambre en attendant l’heure du dîner. Chez Mary, on a la possibilité de prendre uniquement le petit déjeuner alors nous retournons chez Mario pour dîner. Nous faisons la connaissance de Tina une allemande d’une soixantaine d’années qui vient régulièrement ici et à d’autres endroits aux Philippines. Elle nous montre ses photos sous-marines qui feront faire des cauchemars à Manu cette nuit tellement elles sont… époustouflantes. Il faut dire qu’elle et son amie sont autrement équipées que nous. Elles ont d’énormes appareils sous-marins et plongent énormément et très profond. On ne joue pas dans la même cour mais cela ne nous empêche pas d’échanger un long moment avec Tina (son amie étant partie en plongée de nuit). Après avoir longuement réfléchi, l’endroit nous semble bien choisi pour faire de la plongée avec bouteille. Le rendez-vous est pris pour demain 8h00.

    Il y a de l'électricité entre 18h et 22h à Apo Island alors on rentre vite chez nous avant de se retrouver dans le noir. On a quand même le temps d’ouvrir un livre de plongée, histoire de se remémorer les principaux signes.

    Vendredi 30 décembre

    Nous avons droit à un petit briefing de quelques minutes. Nous sommes cinq Français sur le bateau. Yvon et Axel vont plonger, Marie se contente de snorkeler. Ils vont plonger plus profond et sont par conséquent pris en charge par le garçon que nous avons rencontré hier. Comme nous n’avons pas plongé depuis plus de 10 ans, nous avons un instructeur pour nous deux, Romel.

    Nous descendons tout de même à -21 mètres (pas mal pour une reprise) au spot appelé « Chapel ».

    Nous rentrons chez Mario pour prendre un café et surtout pour attendre le temps réglementaire entre deux plongées, avant de remonter à 11h00 sur le bateau qui nous arrête cette fois à « Coconut point » après avoir bravé des vagues de bonne taille. Nous sommes face à un mur épatant, à faire en dérivante. Il y a tellement de courant ce jour-là que les images défilent un peu trop vite. Difficile de s’arrêter pour prendre une photo. Nous descendons cette fois à -24 mètres.

    Je crois que ces deux plongées ont été trop rapprochées pour moi. Du coup, j’ai mal au cœur et la tête qui tourne une partie de la journée ensuite. Je ne veux pas déjeuner. J’accompagne Manu qui prend du poulet grillé dans la rue. Ce poulet qui a passé toute la matinée en plein soleil ne me dit vraiment rien du tout !

    Durant la fin de journée chez Mario, nous rencontrons un couple de Français, Isabelle et Laurent (Isabelle est directrice des études à l’école d’architecture de Marne la Vallée, Laurent est dessinateur industriel pour une entreprise qui fait des outils techniques pour les aéroports de Paris mais surtout, il est dépositaire d’un brevet concernant des cales pour les échafaudages. http://www.ekistack.fr/accueil/ ).

    Samedi 31 décembre

    Il y a eu de grosses averses cette nuit et le temps est bien couvert encore ce matin. Nous attendons une éclaircie et nous retournons voir les tortues sous l’eau.

    Nous achetons deux shakes avant d’aller déjeuner chez Mario.

    Ce soir, c’est le réveillon de la Saint-Sylvestre et les festivités commencent tôt. Notre sieste est interrompue par des chants de femmes qui continueront jusqu’au soir, en s’arrêtant devant chaque maison. Le problème, c’est qu’elles n’ont qu’une seule chanson à leur registre…

    Nous suivons les panneaux qui indiquent le point de vue de l’île, appelé « white house ». L’ascension - par ailleurs pas très difficile – ne vaut absolument pas le détour !

    Nous tournons la dernière vidéo de 2016.

    Nous dînons en compagnie d’Isabelle et Laurent et un couple de trentenaires en voyage pour 10 mois (Ambre et son ami San Salvadorien partis depuis un mois et demi ( https://www.facebook.com/vagabondingenfin/?fref=ts) ).

    Tous ensemble nous cherchons un peu d’animation sur cette île. Nous allons sur la plage où on nous avait fait miroiter des chants mais il n’y a pas âme qui vive.

    On finit par s’incruster parmi des Philippins regroupés autour d’un guitariste (excellent) près du terrain de basket. De temps en temps, on entend et voit des fusées d’un feu d’artifice tiré à l’intérieur du village. Des touristes espagnols rejoignent le groupe et font l’animation de cette fin d’année 2016 : chez eux, il est de tradition de manger 12 grains de raisin, un à chaque coup de minuit sonnant au carillon. Ils avaient prévu le coup en emportant chacun une petite boite de raisins en conserve ainsi que des cotillons. Après le douzième coup de minuit, nous nous sommes tous congratulés et chacun s’est vu muni soit d’un chapeau, d’un masque, d’un collier ou d’un rouleau de serpentin.

    Nous n’avons pas tardé à quitter l’assemblée pour aller nous coucher sauf qu’en arrivant chez nous, nous n’avons pas pu refuser l’invitation à rejoindre la grande et belle tablée installée dans le salon. Il y avait Mary, la propriétaire en question, un prêtre, la « gérante » et un couple de jeunes suédois (Emily et ?). On picore juste deux ou trois trucs (j’ose me servir une part d’un excellent gâteau au chocolat, mmhmm) en essayant de comprendre deux ou trois trucs là encore de l’interminable monologue de Mary. Apparemment, celle-ci est très versée sur la religion, mais dans un sens plutot personnel où la superstition et l'échange "dons et prodigalités contre bonne fortune et récompenses terrestres" tiennent une bonne place.

    On se couche à 1h1/2 après avoir discuté avec les Suédois sur la terrasse, en fumant la première cigarette 2017. Ils ont tenu une auberge de jeunesse au Sri Lanka pendant deux mois et viennent d’arriver aux Philippines pour un certain temps avec l’argent supplémentaire gagné.

    Dimanche 1er janvier

    Nous partons d’Apo à 7h00 sur une bangka pour nous rendre sur l’île d’en face, le Negros Oriental, et plus précisément au port de Malatapay. Nous empruntons un tricycle qui nous emmène au port de Sibulan, en passant par Dumaguete. Nous payons nos places et attendons 30 mn pour embarquer en direction de Liloan, sur l’île de Cebu. De là, nous reprenons un tricycle qui nous aide à trouver un endroit pas trop cher pour dormir. Nous nous arrêtons au Château de Tan-Awan. De château, ça n’en a que le nom mais l’endroit, qui appartient à un vieil américain bougon, est assez confortable. En réalité, nous partageons entièrement sa maison, et notamment sa magnifique bibliothèque. Ayant peu dormi, nous commençons par nous coucher et nous dormons au moins deux heures. Nous sortons déjeuner dans un troquet pas trop loin et nous essuyons une averse tellement terrible que les jeunes filles du restaurant nous installent dans la cuisine pour qu’on soit mieux protégés.

    Nous repérons les lieux pour demain avant de rentrer et de regarder le temps qui passe, n’ayant pas de connexion. Nous dînons de bonne heure dans un petit restaurant que nous avons eu du mal à trouver. Bizarrement, dans un endroit aussi touristique, pas de grand restaurant ouvert le soir ! Il est vrai que la plupart des touristes viennent ici à la journée.

    Lundi 2 janvier

    Nous retentons l’expérience des requins baleines… Manu avait eu le sentiment que la première fois, l'observation et les photographies avaient été un peu gâchées par les conditions de mer et de lumière. Cette fois-ci, nous y sommes à 6h00 et nous sommes dans la première barque à partir, pour limiter les nuisances liées à la turbidité de l'eau provoquée par l'agitation de centaines de touristes. Mais en vain. La lumière est faible et la visibilité à nouveau médiocre: en réalité, tout est une question de chance; si la mer est agitée les jours précédents, on ne peut éviter les particules, même en étant les premiers dans l'eau.

    Après le petit déjeuner, nous traversons la route principale juste en face du « château » et nous partons pour Batu dès 8h00. Nous n’avons pas vu le voyage de 30 minutes passer car des vidéos de caméras cachées étaient projetées dans le bus. Nous avons bien ri. Après 15 minutes d’attente environ au terminal, le second bus arrive et nous embarquons, dans un bus nettement moins confortable, pour un voyage de plus de 1h30 environ jusqu’à notre destination finale : Moalboal, l’attrait principal de cette destination étant son fameux banc de sardines. Moalboal semble aussi constituer une étape intéressante pour se reposer quelques jours. Un tricycle nous accompagne à un endroit qui loue scooter et chambre. Nous louons un scooter, laissons nos sacs et partons à la recherche d’un endroit pour dormir en bord de mer (même si la première proposition n’est qu’à 800 mètres), à Panagsama beach qui semble être une zone touristique avec restaurants et hôtels.

    Nous décidons de nous loger au Eve’s Kiosk Dive Resort, mangeons sur le pouce et après une petite sieste, on fonce mettre la tête sous l’eau. Tout dépend de ce qu’on va trouver pour décider du nombre de jours à rester ici. Nous nous rendons sur le rivage de Panagsama beach, qui recèle un des sites célèbres des Philippines pour la plongée : celui où il est possible de nager parmi des milliers de sardines. Le site est également accessible en snorkeling mais plusieurs voyageurs rencontrés auparavant ne nous ont pas spécialement vanté l’endroit.

    Nous sommes pourtant ravis de cette première plongée pendant laquelle nous tombons directement sur le banc de sardines, puis sur un énorme serpent de mer, plusieurs murènes, un nudibranche et enfin sur un poisson grenouille.

    A peine sortis de l’eau, nous enfourchons le scooter pour essayer de trouver une agence de voyage à Moalboal susceptible de nous aider pour notre prochain billet d’avion. Nous voyons le soleil se coucher sur la jetée de Moalboal et nous rentrons après avoir trouvé une agence qui venait tout juste de fermer.

    La vie à Moalboal n’est pas bon marché. En gros il y a une route sur l’île, une quinzaine de "resorts" assez luxueux et une autre quinzaine de magasins de plongée. Nous trouvons tout de même un petit restau familial sympa qui deviendra notre cantine.

    Mardi 3 janvier

    Nous nous précipitons à l’agence de voyage qui n’est en fait qu’un minuscule bureau avec une fille munie d’un ordinateur qui ne peut guère nous aider. En réalité, elle sert de relais aux personnes dépourvue d’Internet mais elle ne nous donne des renseignements que nous avions par ailleurs trouvés tous seuls.

    Nous profitons du scooter pour aller jusqu’à White Beach. Manu comptait aller explorer les fonds sous-marins ici mais il a oublié son masque. Nous profitons juste un moment de la plage avant d’aller rendre notre scooter. De toute manière, la côte al'air assez semblable à celle de Panagsama, avec un récif frangeant extrêmement proche de la plage et de nombreux bateaux de plongée mouillés tout le long.

    La plongée du jour à Panagsama beach nous incite à prolonger notre séjour de trois jours supplémentaires. Les poissons sont en nombre important tout comme les tortues et nous découvrons encore de belles choses : un poulpe bleu bagué aussi nommé Pieuvre aux anneaux bleus (Blue-ringed octopus) qui ne pèse qu’une cinquantaine de grammes pour une taille de 10 à 15 centimètres. Il possède des tentacules (environ 10 centimètres) avec des anneaux bleus qui deviennent phosphorescents avant l’attaque. La couleur de la robe de celui que nous avons vu est beige mais elle peut varier car ce poulpe peut changer de couleur à volonté pour se dissimuler. Même s’il est petit, ce poulpe est capable de tuer un humain et c’est le seul de sa famille à pouvoir le faire ! Son venin, d’origine salivaire, contient une neurotoxine qui agit dans un bref délai. Quelques minutes suffisent pour provoquer une détresse respiratoire grave. Cette petite bête fait partie des animaux les plus mortels au monde. Nous sommes contents d'avoir pu dénicher un spécimen aussi rare.

    Un peu plus tard, nous tombons sur une superbe crevette mante. L’étrange animal peut mesurer jusqu’à 38 cm et, contrairement à ce que son nom anglais (shrimp mantis) suggère, ce n’est ni une crevette, ni une mante. Les squilles possèdent, à l’instar des mantes, des pattes ravisseuses. Mais les leurs sont si résistantes qu’elles inspirent les militaires pour la fabrication des armures du futur. Et surtout, leur rapidité et leur force de frappe relèvent des superpouvoirs. Comme le raconte en BD The Oatmeal, les pattes ravisseuses de la squille se déplacent à la vitesse d’une balle tirée par un calibre 22 et peuvent frapper une proie en 1/3.000e de seconde, avec une force de 1.500 Newtons. Un dixième de cette vitesse, déployée par un bras humain «suffirait à envoyer une balle de baseball en orbite».

    Une vitesse telle qu’elle fait bouillir l’eau autour des pattes ravisseuses et crée une onde de choc susceptible de tuer une proie manquée par la frappe.

    Les squilles possèdent également la vision en couleur la plus développée du règne animal, avec dans leur rétine 16 types de cônes récepteurs aux couleurs. Nous n'en possédons que trois (rouge, bleu, vert) et notre cerveau serait incapable de traiter l'information visuelle perçue par les 13 cônes supplémentaires des squilles. Leur exceptionnelle perception des couleurs rentre probablement en jeu dans leurs parades nuptiales, ce qui justifierait les superbes palettes affichées sur leurs carapaces.

    Le soleil se couche et nous admirons les couleurs pastels qui colorent le ciel alors que nous sortons de l’eau. Cet endroit ressemble véritablement à un village de vacances, dont les rues s’animent dès que le soleil décline derrière l’horizon. Il ne faut alors pas tarder à se doucher pour aller dîner car la rue se vide dès 20h00…

    Mercredi 4 janvier

    Nous faisons une plongée le matin et une plongée l’après-midi pendant lesquelles nous voyons un gros nudibranche verruqueux et un adorable petit puffer (le poisson-ballon ou poisson-globe appartient à une famille de poissons ayant la capacité de gonfler. Une autre ses caractéristiques est de ne pas avoir de piquants, ce qui le distingue des poissons du genre Diodon qui en ont).

    Nous avons également passé du temps dans l’incontournable banc de sardines.

    Au passage, Manu se fait attaquer par des demoiselles qui viennent lui signifier, en fonçant sur lui, de bien vouloir s’éloigner un peu.

    Jeudi 5 janvier

    Pendant la plongée du matin, nous avons rencontré un autre petit poisson grenouille, une tortue et un serpent de mer et de nombreuses étoiles de mer de couleurs différentes.

    L’après-midi, nous voyons deux autres poissons grenouilles et un tout petit bébé puffer. Nous restons un bon moment avec lui.

    Vendredi 6 janvier

    Ce matin, réveillés de bonne heure, nous décidons d’aller observer le banc de sardines car il paraît que c’est beaucoup mieux le matin car elles sont bien plus nombreuses et en bancs serrés.

    Pour cela, nous palmons jusqu’au tombant : c’est un mur qui tombe de -2 à au moins -50 mètres !

    En fait, un grand nombre de sardines se rassemblent à cet endroit. Celles-ci se meuvent à l’unisson et lorsqu’elles se font attaquer par un prédateur, elles se synchronisent toutes dans la même direction : un beau spectacle !

    Nous croisons également au cours de notre plongée : tortues, nudibranches, et frog fish.

    Au moment où nous allions rentrer, on tombe sur deux tortues en train de dîner. Elles sont paisibles.

    Samedi 7 janvier

    Aujourd'hui, journée "transports" : levés à 6h00, nous commençons par prendre un tricycle de Panagsama beach pour Moalboal, sur l'île de Cebu, pendant 15 mn. Nous sautons dans un bus qui va nous conduire en 3 heures à la ville de Cebu. Nous prenons un taxi pendant 30mn qui nous emmène du terminal de bus à l'aéroport de Cebu. Nous embarquons immédiatement pour 1h30 dans un avion en direction de Manille. A l'arrivée, un taxi nous conduit en 15mn au terminal de bus. Pas d'attente, on grimpe dans un bus pour deux heures et demie en direction de Batangas. Nous nous trouvons une petite place dans un jeepney (transport très local) qui nous emmène en une heure à Anilao. Pour finir, nous nous installons dans le sidecar d'un tricycle qui nous dépose à notre hôtel à Anilao Beach en quinze minutes. Ouf! Nous allons dîner dans le resort presqu’en face.

    Dimanche 8 janvier :

    Nous partons dès 8h00 explorer les fonds marins devant notre guesthouse. La trouvaille du jour : un Flying Gurnard (Dactylopterus volitans) ou grondin volant en français ... Ce poisson est capable de "marcher" au fond de l'eau. Quand il est calme, le poisson semble assez normal, mise à part sa forme de boîte étrange. En général, ses nageoires pectorales sont repliées le long du corps. Il s'aide des deux premiers rayons dissociés de ses pectorales, comme des griffes, pour ramper sur le fond et fouiller les sédiments à la recherche de nourriture (petits poissons, de crustacés et de coquillages). Lorsqu'il est excité, le poisson déploie ses "ailes", qui sont semi-transparentes, mais bordées par une belle coloration vive et fluorescente bleue conçue pour intimider les prédateurs. La partie avant des ailes est modelée comme les pattes d'un amphibien, ce qui lui confère une apparence de lézard. Le poisson a aussi de grands yeux. Il vit très près du sol et ne nage pas sur de grandes distances.

    Après une bonne heure sous l’eau, un loueur de scooter vient, à notre demande, chercher Manu. Ils partent tous les deux à l’agence pour remplir les papiers. Manu revient avec un scooter semi-automatique. C’est une grande première et la moto a beau être toute neuve, la poignée pour passer les vitesses est mal réglée. Du coup, même en faisant très attention, nous subissons toute la journée les à-coups à chaque changement de vitesse.

    Toute la côte sud est colonisée par des resorts assez chers surtout peuplés de plongeurs, ce qui rend l’accès à la mer impossible. Nous nous arrêtons au Eagle point car Manu a lu qu’il était situé au niveau du meilleur spot de plongée. Nous sommes arrêtés par un garde armé qui nous demande de laisser notre scooter au parking avant d’attendre la navette qui nous conduira à l’hôtel. A la réception, nous demandons la permission d’aller snorkeler. Ce n’est pas quelque chose d’habituel alors il faut aller chercher la manageur qui nous autorise de continuer après avoir payé un droit d’entrée (l’équivalent de 10€ par personne quand même).

    L’eau est très froide et le récif assez pauvre. Il y a très peu de vie animale. En revanche, nous trouvons 11 nudibranches, de deux sortes. Pour le retour, nous devons de nouveau attendre la navette qui nous remontera jusqu’au parking. Nous continuons notre périple jusqu’à un autre endroit dit « intéressant » pour la plongée. Il est déjà assez tard alors nous repérons l’endroit avec l’idée de revenir éventuellement le lendemain matin de bonne heure, avant de rendre le scooter (ce que nous ne ferons finalement pas). Sur la route vers le nord, en direction d’Anilao, Manu remarque une pancarte indiquant une école Montessori en traversant un village. Demi-tour toute, nous voici à la recherche de l’école, bien que nous soyons dimanche. Nous rencontrons l’institutrice et son mari et qui sont enchantés lorsque nous demandons si nous pourrions visiter l’école. Je m’assure auprès de Manu que cela ne le dérange pas car nous avions prévu d’aller snorkeler. Il m’affirme qu’au vu de nos précédentes sorties, il pense qu’il n’y a pas vraiment plus de choses à voir à l’endroit repéré tout à l’heure. Le rendez-vous est pris pour demain matin 8h00.

    Lundi 9 janvier

    Un mois après la visite d'une école Montessori à Phuket en Thaïlande, nous allons passer un moment dans une autre, près de Batangas. La méthode Montessori est assez répandue aux Philippines. J’étais comme un poisson dans l’eau car on se serait vraiment cru à Minibou. L’institutrice a beaucoup de mérite car je vois bien qu’elle essaie de mettre des petits plateaux en place mais c’est très difficile pour elle car elle est juste accompagnée d’une aide et elle doit gérer un groupe d’âges mélangés.

    L’après-midi, nous restons bien tranquillement à notre logement car Manu a une sorte de pharyngite donc repos obligatoire, et fumigations à la mode locale.

    Mardi 10 janvier

    Il n’est toujours pas question de mettre la tête sous l’eau ce matin car nous souhaitons nous économiser pour une plongée cet après-midi. Nous n’avions pas vraiment prévu de plonger ici mais nous saisissons l'opportunité d'avoir à notre disposition, rien que pour nous deux, un moniteur de plongée exceptionnel qui a bien compris ce qu'on aimait ...

    Nous puisons donc une nouvelle fois dans notre cagnotte de Minibou et nous partons en scooter jusqu’à un spot de plongée.

    Mercredi 11 janvier

    Ravis de notre expérience d’hier car Jess parfaitement saisi ce qui nous intéresse et nous a montré de nombreuses petites créatures, nous décidons de renouveler l’expérience ce matin et en fin de journée.

    Manu, aidé de Jess, démontent le bouton déclencheur du caisson étanche qui a tendance à rester coincé de plus en plus souvent pour le huiler.

    Dès 8h30, nous partons en tricycle pour une autre plongée. On a demandé à voir du petit, on a été gâtés, j'ai regretté de ne pas avoir de loupe !!!!

    La plongée du matin a comme but de voir des hippocampes pygmées des gorgones. Nous descendons à 8 mètres pour découvrir ce poisson de petite taille ce qui fait de lui un des plus petits représentants des hippocampes. Les petites bêtes s’accrochent aux gorgones avec leur queue préhensile. Leur coloration varie entre le rouge ou le jaune (qui répond au doux nom de Denise) selon le support sur lequel ils sont installés. Nous avons vu celui qui a des bosses roses ou orangées, qui lui servent de tenue de camouflage dans les gorgones de couleur identique, c’est un hippocampe Bargibanti.

    L'Hippocampe pygmée des gorgones a un régime alimentaire carnivore et se nourrit de petits crustacés, d’œufs de poissons dérivants ainsi que d'autres organismes planctoniques. Il est ovovipare et c'est le mâle qui couve les œufs dans sa poche incubatrice ventrale. Parvenus à terme, les petits seront expulsés de la poche et évolueront de manière totalement autonome.

    Mais les photographier n’est pas chose aisée. Un vrai challenge, même… Premier souci, avec ces chevaux de mer miniatures : ils sont plus que « pygmées », ils sont carrément mi-nus-cules ! ! ! Pour pouvoir les observer, j’aurais vraiment eu besoin d’une loupe. Avec leur gabarit de l’ordre du centimètre (parfois moins), les hippocampes-pygmées sont vraiment difficiles à repérer. On les déniche en scrutant patiemment les branches d’une gorgone. La quête ressemble un peu à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin.

    Heureusement, nous sommes aidés par l’œil de lynx de notre guide, Jess. Il nous aide à les voir, dans les immenses éventails de corail, et puis surtout, à les retrouver, quand, les yeux de Manu rivés au viseur du caisson étanche, il a bougé de quelques centimètres et perdu de vue la branche où se planque le petit cheval de mer sur lequel il a jeté son dévolu. Il faut de la patience et du calme, pour réussir à photographier les hippocampes-pygmées. Chaque fois que Manu pointe son objectif sur eux, il a droit au même numéro d’acrobate autour de la branche de gorgone. Les voilà qui se mettent à pivoter doucement sur leur queue enroulée, l’air de rien, jusqu’à passer de l’autre côté, lui tournant ostensiblement le dos… Manu contourne la gorgone, reprend position, réajuste la mise au point de son appareil photo. Et zut ! Encore raté. La mise au point est bien délicate à réussir, sur de si petites créatures, ça se joue au millimètre près. On réussit quand même à en avoir de très belles.

    Nous passons l’après-midi à nous reposer, écrire, traiter les photos avant de faire une plongée de nuit, ce que nous n’avions encore jamais expérimentée.

    Il a d'abord fallu se motiver : il a plu tout l'après-midi. Et puis, de mon côté, j'ai dû passer outre l'angoisse de me plonger dans l'eau ... noire. Nous étions munis de torches, mais quand même, c'est très impressionnant. La richesse des sites sous-marins la nuit m’a fait forte impression. La vie y foisonne et la découverte de nouvelles espèces nocturnes est proprement renversante. Voici donc quelques images ramenées des fonds d’Anilao beach. Pour le plaisir des yeux, pour le souvenir, pour les belles émotions que cette plongée m’ont procurées. Heureusement que nous avions une douche chaude en rentrant car malgré deux combinaisons, après 1h30 sous l’eau, nous étions gelés ! Les photos ne sont pas terribles mais nous sommes encore moins équipées pour les photos sous-marines de nuit que pour les sorties diurnes.

    Nous avons notamment pu observer un star gazer (un regardeur d'étoiles ou uranoscope de son nom savant). Ce drôle de poisson s'enfouit dans le sable jusqu'à ne laisser dépasser que le bout de sa tête pour se camoufler.

    Jeudi 12 janvier

    Avant de partir, la propriétairetrèrès "femme d'affaires" mais de bon conseil et toujours prête à discuter) d’Anilao Backpakers m’offre un petit sac en toile. Nous prenons un Jeepney. Nous sommes assis sur des bancs de chaque côté de l'allée centrale. Pas facile lorsque quelqu'un veut payer ou descendre... Ici, les chauffeurs ont coutume de classer les billets de banque entre leurs doigts.

    Après avoir traversé un bras de mer sur un ferry pour changer d'île (de Luzon à Mindoro), nous arrivons à White Beach, près de Puerto Galera, vers midi. Nous voici de nouveau à la recherche d’une chambre. Nous rencontrons Flower, un vieux Scandinave aux cheveux longs et tatoué de partout, échoué ici pour un long moment apparemment, qui nous conseille l’endroit où il loge. Effectivement, ce n’est pas cher mais assez sordide. Nous visitons plusieurs autres endroits avant de nous installer dans un hôtel tenu par un Philippin marié à une russe, un peu plus cher mais avec une meilleure vue (même si on a encore un chantier devant nous), air conditionné et eau chaude. Après une longue sieste de deux heures, nous allons nous promener sur la plage. Pour dîner, nous choisissons un restaurant communiquant sur ses petits prix.

    Nous finissons la soirée devant un shake en écoutant un couple d’excellents chanteurs dans un bar.

    Vendredi 13 janvier

    Nous restons sagement à l’hôtel jusqu’à l’heure du déjeuner. Nous pensions trouver de quoi nous restaurer raisonnablement en nous éloignant de la plage mais les prix sont plus élevés dans le village. Nous achetons des bols de nouilles et demandons une bouilloire à l’hôtel, ce qui nous permet de manger sur le balcon à un prix défiant toute concurrence.

    Nous demandons conseil à notre hôte car nous voulons réserver le ferry pour Abra de Islog. Il nous indique qu’il faut prendre un tricycle pour aller à l’embarcadère qui se trouve à quelques kilomètres. Là-bas, on nous apprend qu’il est impossible de réserver. Il suffira d’arriver demain matin une heure avant le départ.

    En revenant, nous allons faire un tour sur la plage. Afin de nous éloigner un peu du flux touristique, nous partons vers la gauche.

    En effet, ici toutes les activités classiques de plage sont présentes, du tour en jet-ski au tour en banane tractée.

    Je suis toujours aussi surprise par le nombre de choses qu’ils vendent sur la plage, il y a absolument de tout :

    - les lunettes de soleil – Good price

    - les fringues – Give you discount

    - l’artisanat – Le mec peut pas dire Good quality forcément… même lui se rend compte qu’il vend un truc infâme

    - des perles – toujours pas compris le marketing sur un tel produit, je ne vois même pas comment c’est vendable.

    En revanche, pour dîner, nous allons directement sur la droite pour fuir une véritable cacophonie : les bars hurlent de la musique dans tous les sens, d'innombrables cracheurs de feu font leur show devant des bars dans lesquels s'étalent de vieux sexagénaires bedonnants accompagnés de très jeunes Philippines. Nous atterrissons chez un italien sympathique qui nous offre de quoi grignoter pour l’apéro. Il fait de très bonnes pizzas mais elles sont vraiment très grandes et on ne peut vraiment pas terminer. Nous demandons la permission d’emporter le reste, ce qui ne pose aucun problème. On nous emballe tout ça dans du papier alu pour demain midi.

    Samedi 14 janvier

    Ponctuel, le chauffeur du tricycle que nous avons emprunté hier est là à 9h15. Pendant l’heure d’attente, nous faisons la connaissance de Francis et Magalye, deux Bordelais qui viennent d’arriver péniblement à White Beach mais qui en repartent très vite aussi. Ils ont été bloqués trois jours à Manille car la valise de Francis était restée en France. Manu aborde un couple d’allemands qu’il suspecte de faire un tour du monde car ils ont de gros sacs. Effectivement, Kaspar et Nicole sont sur un voyage de 14 mois. Ils ont déjà fait un grand voyage il y a dix ans. Ils arrivent juste de Nouvelle Zélande après avoir commencé leur voyage par la Namibie et l’Afrique du Sud. C’est un départ atypique mais Nicole est la reine pour trouver des vols pas chers !

    Nous quittons White Beach sans regret.

    Le ferry part avec une demi-heure de retard et nous arrivons 50 minutes plus tard à Abra de Islog.

    Chaque couple dans son tricycle, nous rejoignons le départ du bus. Une fois montés dans le bus, on se rapproche des Allemands (qui s’assoient toujours au fond car il y fait moins froid selon eux) afin de récolter des informations sur la Nouvelle-Zélande. Leur carte déployée entre nous, nous notons et essayons de retenir leurs nombreux conseils et du coup, on ne voit pas le voyage passer. On s’échange nos coordonnées car ils partent vers Coron plus tôt que nous et leur expérience pourrait toujours nous servir, sachant que la prochaine traversée maritime est plutot aléatoire.

    Nous prenons de nouveau un tricycle qui nous emmène jusqu’au port en s’arrêtant en chemin pour qu’on puisse retirer de l’argent et nous embarquons sur une petite bangka avec Magalye et Francis. Un couple d’Allemands plus âgés se joint à nous, ce qui réduit le coût du trajet.

    Le ciel est malheureusement couvert lorsque nous arrivons sur la toute petite île de Pandan. On nous offre une boisson de bienvenue et nous rencontrons Alix, le fils du propriétaire mi-Français, mi-Philippin afin de nous renseigner, en prévision du retour, sur les horaires des bateaux de San Jose à Coron. Le responsable des réservations, du genre "la cage aux folles" version locale, nous affirme qu’il y a des bateaux tous les jours sauf le lundi et vendredi. Alix nous explique que deux aigles (qui vivent sur l’île) sont en train d’empêcher le drone (piloté par un chinois et en train de survoler la plage) de filmer.

    Nous partons tous les deux sous l’eau avant la nuit. Nous sommes contents d’avoir déjà trouvé deux nudibranches alors qu’Alix nous avait dit qu’on les voyait essentiellement en plongée.

    Le buffet qu’on nous propose pour le dîner offre des plats vraiment bons pour un tarif somme toute raisonnable et surtout, nous avons des fruits !

    Dimanche 15 janvier

    Nous allons repérer l’endroit où nous allons commencer notre promenade sous-marine aujourd’hui. Avec le soleil, cette île est vraiment très belle.

    Un petit bisou en passant aux petites tortues nées il y a 3 jours.

    La plongée de ce matin est atypique. Nous avons commencé par traverser un herbier pendant assez longtemps dans lequel nous voyons des animaux qu’on trouve habituellement dans ce genre d’endroit : nudibranches verruqueux, crevettes d’anémones… Une fois la difficile barre de vagues à passer, on a complètement changé d’univers. L’eau est devenue très transparente et nous avons rencontré des individus de grande taille : des sweetlips, un très gros poisson scorpion sous une roche, une grosse tortue et une murène avec un cou énorme …

    L’eau est devenue ensuite beaucoup plus trouble, au point de nous empêcher de voir grand-chose. Revenus au bord, nous photographions tout de même un petit calamar qui nous jette de l’encre.

    Ce qui est bien dans ce tour du monde, c'est que tous les jours, nous vivons des expériences incroyables...Aujourd’hui, pendant l’heure du déjeuner le petit aigle s’est approché tout doucement de la salle du restaurant jusqu’à rentrer quémander quelques morceaux de poulet. J'ai supposé que cela lui donnait soif et j'ai bien eu raison, il a bu dans mon verre. Il s’est prêté à la séance photo sans problème.

    L’après-midi, nous avons voulu tenter une plongée du soir mais cela a été un vrai fiasco : on ne voyait rien du tout sauf une raie pastenague que Manu a photographiée.

    Le soir venu, nous allons dans l’espace wifi, situé dans le noir pour essayer d’appeler les filles et mon père pour son anniversaire. Mais c’est vraiment impossible.

    Lundi 16 janvier

    Ce matin, il y a vraiment beaucoup de vent. On prend notre petit déjeuner tranquillement avec Magalye et Francis avant de retourner à l’espace wifi en espérant que cela se calme. Il y a un peu de connexion alors je fais une vidéo pour envoyer à mon père car maintenant forcément, il dort ! On rentre faire nos sacs (car le check-out est à 10h) pour les apporter au bureau car malgré les conseil d’un moniteur de plongée, Manu s’acharne à vouloir aller voir sous l’eau. La mer moutonne pourtant.

    Il rentre très vite m’annoncer qu’il faut renoncer à l’idée. Du coup, on se change et on part faire la promenade qui nous conduit de l’autre côté de l’île. Il faut marcher d’un bon pas pendant presque une demi-heure et pourtant, nous trouvons que la balade n’en vaut pas le détour. Il faut en permanence faire attention où on pose les pieds mais malgré tout Manu se prend le pied dans une racine et se blesse un orteil.

    Nous passons pourtant commande de notre déjeuner dès notre retour mais Manu doit retourner les presser car nous voyons l’heure du départ arriver à grands pas et nous ne sommes toujours pas servis. Nous engloutissons nos assiettes et nous grimpons dans la bangka qui part à l’heure, à 14h00, comme prévu. Le propriétaire du bateau nous prévient qu’il va être obligé de nous déposer à un endroit différent de celui du départ. A cause des vagues, il doit trouver un endroit plus calme.

    Tout s’enchaîne très vite : un tricycle est là dès notre sortie du bateau pour nous déposer au bus. Il n’y a paraît-il pas de grand bus aujourd’hui avant 18h car nous sommes dimanche. En revanche, il y a un mini-van qui part dans 15 minutes pour arriver à la même heure.

    Manu est méfiant et pense que les Philippins nous mentent, qu’on va sans aucun doute se faire doubler par le vrai grand bus, et qu’on va mettre trois fois plus de temps car il va s’arrêter partout.

    Le temps que nous mettons à partir tend à l’énerver encore un peu plus. Effectivement, nous perdons presque une heure au total à avancer de quelques dizaines de mètres pour ne prendre qu’une ou deux personnes. Mais une fois parti et malgré les nombreux arrêts, le mini van mettra trois heures, comme un grand bus. A la gare routière, nous prenons un tricycle pour nous conduire à l’hôtel Sikatuna, sur les conseils du chauffeur que nous suivons, faute de meilleure information.

    Manu demande des conseils à la réceptionniste pour aller dîner et retirer de l’argent. Sa réponse est claire : le seul restaurant est celui situé juste en face. Quant à l’endroit pour retirer de l’argent : il n’y en aurait pas à San Jose (nous lirons plus tard que c’est au contraire la ville où il faut profiter de faire du cash car il y a des distributeurs à foison).

    Comme il ne fait pas très beau, Manu redoute le voyage en bateau de demain. Nous cherchons par conséquent à acheter des médicaments contre le mal de mer. Il demande à la première pharmacie qui répond qu’ils n’en ont pas. Je suis très étonnée alors comme je pense qu’ils n’ont pas compris la question, c’est moi qui demande dans la seconde pharmacie, en mimant. Nous partons avec notre plaquette qui nous coûte 18 pesos (36 centimes).

    Comme il faut que nous retirions de l’argent, je recommence la même opération en frappant à la porte d’une banque fermée mais dans laquelle je vois un garde. Munie de la carte bancaire, je lui mime ce qu’on veut faire et il nous indique un distributeur.

    Sur le chemin du retour, nous achetons des barres chocolatées « Choco mucho » qui ont avec les "Cloud 9" remplacé dans nos coeurs les "Beng Beng" de Thaïlande.

    Mardi 17 janvier

    Levés à 7h00 pour avoir le temps de prendre un petit déjeuner après avoir refait nos sacs, nous partons en tricycle en direction du port. A peine arrivés, un jeune anglo-saxon vient nous prévenir que le bateau est annulé à cause du mauvais temps.

    Contrariés, nous rentrons à l’hôtel où je me rendors pendant presque deux heures. Nous traversons juste la rue pour aller déjeuner au Kusina ni Lea, réputé comme étant un des meilleurs de la ville. Effectivement, nous y mangeons bien pour un prix raisonnable.

    Nous allons nous promener un peu dans l’après-midi. Nous voyons des magasins avec des rayons entiers remplis de produits anti-moustiques. Il faut dire qu’on est obligés de se protéger en permanence aux Philippines parce que ça pique !

    Nous cherchons ensuite à mettre du crédit sur notre carte téléphonique mais ce n’est pas chose facile. Après avoir suivi les recommandations suite à plusieurs demandes, nous trouvons enfin La boutique adéquate.

    Nous marchons jusqu’à la mer et constatons que l’endroit ressemble un peu à un dépotoir.

    Je rejoins Manu qui fait une sieste dans l’après-midi.

    Nous faisons la connaissance à l’hôtel d’un vieux polonais (76 ans), confronté au même problème que nous avec le bateau. Il est capable de nous tenir la conversation assez longtemps sans que nous répondions car nous ne comprenons pas grand-chose à son anglais. Pour le coup, c’est un vrai voyageur qui se déplace à l’économie, toujours avec sa valise à roulettes à laquelle il semble attaché car nous l’avons vu plusieurs fois hurler sur les Philippins qui ne la ménagent pas.

    Nous abrégeons la conversation car nous tenons à aller voir le coucher de soleil. Nous arrivons trop tard mais tout un groupe d’enfants joue sur la plage et c’est une belle compensation.

    gif animé

    Nous faisons le chemin à l’envers et nous dînons au même endroit que ce midi.

    Mercredi 18 janvier

    Levés depuis 7 heures, sacs refaits, petit déjeuner pris dans le même endroit qu’hier matin (restaurant populaire qui fait ses gâteaux et les vend dans de jolis sachets étiquetés), nous attendons le chauffeur du tricycle avec qui nous avons convenu hier qu’il irait d’abord voir si le bateau partait bien : pas de bateau encore aujourd’hui. Nous ne sommes pas plus étonnés que cela car les conditions météorologiques sont les mêmes qu’hier et le bulletin météo sur internet annonce la même chose «gale warning » (avis de coups de vents).

    Nous décidons d’aller jusqu’à Aroma beach à pied car Manu, défaitiste, se dit que si on est bloqués ici plusieurs jours, autant changer d’hôtel pour aller dans un endroit plus sympa. Malheureusement, il n’y en a que deux et ils affichent complet pour cause improbable de congrès...

    Il fait chaud alors on s’autorise un petit bain dans la mer. En continuant notre marche sur la plage, nous voyons un groupe de personnes qui embarquent sur un bateau. Manu imagine qu’il s’agit d’un autre endroit de départ pour Coron et que des bateaux partent bien. On se rapproche et découvrons une guérite qui offre des séjours à Grace Island : c’est une île privée avec de très jolis bungalow sur pilotis. Ce complexe destiné à une clientèle locale paraît très bien mais sans doute très cher et surtout complet jusqu’à samedi.

    On a l’impression qu’il y a plein de petits restaurants sur la plage et on se dit que ce doit être bien le soir. On se promet de revenir plus tard pour dîner. En attendant, nous prenons un tricycle pour rentrer et allons directement déjeuner à la Kusina ni Lea. Nous travaillons sur nos tâches respectives tout l’après-midi.

    Nous montons dans un tricycle pour Aroma beach : Manu pense qu’on se fait avoir sur le prix de la course: le chauffeur demande 50 pesos car il applique le tarif de nuit. Je ne crois pas car le pauvre monsieur semble bien embêté de nous le demander.

    Quelle surprise à Aroma beach : Il y a bien des bars à touche touche le long de la plage mais ils sont tous tournés côté route. Ils ont tous un karaoke avec au plus un Philippin qui hurle dedans. C’est une véritable cacophonie ! Il n’y a personne !!! Nous demandons si nous pouvons dîner mais il est impossible d’y manger. On peut aller chercher un repas de l’autre côté de la route et venir s’installer à une de leurs tables devant une bière pour éventuellement chanter. Nous traversons donc la route mais nous décidons de rester dans le restaurant. En arrivant, nous sommes contents de lire qu’ils proposent des shakes et on se console en se disant que rien que pour ça, on a bien fait de venir. Quand nous passons commande, plus d’une fois sur deux le plat que nous demandons n’est pas disponible. Malheureusement, c’est aussi valable pour les shakes! Dans ce restaurant à la décoration de très mauvais goût, de nombreux chatons guettent le départ des clients pour venir lécher les assiettes. On est loin des normes d’hygiène françaises …

    Nous regagnons notre hôtel après un retour en tricycle.

    Jeudi 19 janvier

    Rebelote : levés 7h00, sacs refaits, petit déjeuner à l’endroit d’hier et avant-hier. En consultant une énième fois la météo, Manu imagine des plans complètement improbables : l’employé chargé de noter le nouveau bulletin météo a dû s’endormir en l’inscrivant et il a involontairement fait des copiers/collers car le temps prévu est toujours le même «gale warning » avec exactement les mêmes vitesses de vent et les mêmes zones concernées. Selon lui, il est impossible que la dépression ne bouge pas. Pessimiste, il pense qu’il n’y a donc aucune raison que nous puissions partir aujourd’hui.

    Quelle ne fût pas alors notre surprise quand nous voyons le chauffeur du tricycle débouler dans le restaurant en nous disant que le bateau part bien et même qu’il faut se dépêcher car le départ est anticipé.

    Je descends les bagages pour épargner le dos de Manu qui, pendant ce temps-là cherche son porte-monnaie, en vain. Nous courons au restaurant le récupérer. La propriétaire l’a effectivement et nous le rend avec mon chèche (oups, j’ai failli le perdre !).

    Arrivés au port on nous demande si on a réservé alors que Manu les harcèle depuis 3 jours ! Bien évidemment, nos noms sont rapidement identifiés sur la liste.

    Nous payons l’habituel terminal fee et nous marchons un moment sans voir personne. Manu stresse : « et si le chauffeur ne nous avait pas emmené au bon terminal » ... On demande à un garde qui nous indique le bateau de l’autre côté.

    On fait demi-tour et on se dirige dans l’autre sens mais arrivés au bateau, on nous dit de retourner dans la salle d’attente. Ah … l’organisation philippine !!!

    Nous finissons par embarquer sur le Bunso 4, un bateau de cinquante places.

    Manu hésite à prendre une pastille contre mal de mer mais je le dissuade car la mer ne bouge pas du tout.

    Arrivés à Coron après environ six heures de mer plutôt calme, nous sortons du port pour prendre un tricycle à un prix raisonnable qui nous conduit jusqu’à l’hôtel que Manu a réservé avec beaucoup de mal via Agoda. Le bateau ne partant pas, il a dû repousser plusieurs fois la réservation qui, bien évidemment n’était pas remboursable en cas d’annulation.

    Il a fallu parlementer avec le réceptionniste qui finit par accepter et nous nous retrouvons dans une toute petite chambre avec une fenêtre sur le couloir. Les prix sont très élevés à Coron et une chambre avec fenêtre donnant sur l’extérieur est hors de prix.

    Nous allons marcher dans les rues de Coron que je trouve vraiment très sale. Des petites filles me sautent dans les bras.

    Nous réservons un bateau privé pour demain auprès d’une toute petite agence. Nous concluons l’affaire avec une Philippine d’une soixantaine d'années qui fait même venir le pilote du bateau afin que nous fassions connaissance. Il est plutôt d’avis de partir à 8h00 alors que Manu voulait partir à 7h00. Nous coupons la poire en deux et nous nous donnons rendez-vous demain à 7h30, ce qui laisse largement le temps au boat man d’aller chercher de l’essence.

    Vendredi 20 janvier

    Nous sommes à l’heure dans le hall d’accueil de l’hôtel. Malheureusement, les demies-heures tournent et le boat man n’apparaît pas. Le réceptionniste nous propose d’appeler l’agence mais bizarrement, quand il passe le combiné à Manu, la communication est coupée. Nous finissons par aller à l’agence à pied mais elle est fermée. Nous remontons à l’hôtel et Manu réustsi à avoir la dame de l’agence qui est sens dessus-dessous. Nous repartons à l’agence et Manu lui suggère d’aller directement au port pour essayer de trouver une solution. Là-bas, nous trouvons effectivement un autre boat man. Avant de partir, Manu charge la dame de nous réserver le ferry rapide de demain pour que nous puissions rejoindre El Nido.

    Nous avons de la chance dans notre malchance car notre boat man improvisé est vraiment très bien. Il nous emmène parcourir les îles autour de Coron en essayant de se décaler par rapport aux groupes de touristes et il y parvient assez bien. J’essaye de profiter au maximum de cette journée bien que mes pensées se tournent toute la journée vers l'Allemagne pour une raison personnelle.

    De retour, nous ne sommes pas du tout surpris d’entendre la dame de l’agence nous annoncer qu’elle n’a pas réservé de bateau pour demain. Selon elle, il n’y avait plus de place sur le bateau rapide et le bateau lent est bloqué à El Nido pour plusieurs jours. Nous prenons congé et nous nous dirigeons vite vers une autre agence auprès de laquelle nous réussissons à réserver deux places pour le bateau lent de demain matin.

    Pour dîner, nous entrons dans une pizzéria et la serveuse est en train de nous annoncer une longue attente quand nous voyons arriver Kaspar, notre ami allemand, qui nous propose de partager leur table. Nous sommes très heureux de nous retrouver.

    Samedi 21 janvier

    Nous prenons un tricycle pour nous descendre jusqu’au port et nous embarquons à nouveau pour six heures de mer.

    Arrivés à El Nido, nous essayons de trouver une chambre auprès de trois ou quatre hôtels mais ils affichent tous complet. Nous demandons à un tricycle de nous emmener à Korong Korong, une petite ville à deux kilomètres. Il nous dépose devant un restaurant dans lequel nous allons boire deux shakes avant d’entreprendre notre recherche de chambre …

    Des italiens qui ont terminé leur repas nous conseillent leur hôtel. Manu va vite réserver pendant que je garde les sacs. En revenant me chercher, il demande quand même dans tous les autres hôtels qui sont sur sa route mais ils sont tous complets.

    Nous nous installons dans notre chambre et nous faisons la connaissance de Clem et Matt, un couple de jeunes Français. Clémence a 25 ans. Elle a fait des études de biologie jusqu’à ce qu’elle aide Matthieu, 27 ans qui lui est barman. Depuis, elle travaille aussi dans la restauration. Ils travaillent beaucoup pendant 6 mois en France puis voyagent les 6 autres mois.

    Nous réservons un tour en bateau dans les îles.

    Pour dîner, nous allons à « La Plage », un travail bon et très populaire restaurant tenu par des Français. Je mange d’excellentes moules frites à la provençale !

    Dimanche 22 janvier

    Nous partons faire un tour d'une journée dans les îles de El Nido. Nous sommes sur le bateau avec Clem et Matt et c’est le début d'une belle rencontre.

    Le temps est malheureusement parfois couvert. Les sites sont pourtant très jolis mais aussi très (trop) fréquentés.

    Nous avons reçu un message de Kaspar et Nicole pendant la journée, nos amis allemands qui sont dans le même village que nous. On se trouve donc pour dîner.

    Lundi 23 janvier

    Nous louons un scooter pour faire entièrement le tour du nord de Palawan au départ de El Nido. Clem et Matt aussi mais nous partons chacun de notre côté.

    Nous commençons la journée par la plage de Las Cabanas (côté est) que nous trouvons vraiment très jolie.

    Puis nous rejoignons le côté ouest en vue d’atteindre une autre grande plage sur laquelle nous mangeons un hamburger. Le temps est menaçant.

    Le ciel s’éclaircit côté mer mais devient très noir du côté des terres. Courageusement, nous enfourchons notre scooter. Nous nous arrêtons quelques centaines de mètres plus tard sous un coin abrité d’une maison, juste le temps de laisser passer l’averse. La pluie nous laissera tranquille le temps de notre descente de l’île. Côté est, la route laisse place à une piste qui secoue pas mal.

    Nous sommes bien contents d’arriver pour reposer notre dos et nos fesses. Pourtant, nous voulons profiter de notre scooter pour aller dîner à Las Cabanas. Cet endroit a beau être touristique, l’accès à la plage par des escaliers n’est pas du tout éclairé. Nous y arrivons à l’aide de notre lampe électrique mais malheureusement, nous n’avons pas le choix du restaurant car il n’y en a plus qu’un d’ouvert.

    Mardi 24 janvier

    Nous allons prendre un petit déjeuner dans un tout petit restaurant qui prépare des sandwiches. Nous en commandons deux pour ce midi mais la serveuse n’a pas bien compris. Aussi nous les voyons arriver bien présentés au moment du petit déjeuner. Je demande à ce qu’ils soient enveloppés afin que nous puissions les emporter.

    Nous avons loué un kayak pour la journée et nous partons tous les deux sur des îles incroyables !

    Il y a beaucoup de vent et par conséquent beaucoup de houle. Le vent nous pousse dans le bon sens à l’aller mais Manu s’inquiète déjà pour le retour. Nous nous arrêtons sur une première île. Un homme sort de l’eau et nous vante les fonds marins. Manu enfile sans tarder ses palmes et part en éclaireur. Il revient bien vite car pour nous, les fonds marins n’en valent pas la peine ici. Nous nous arrêtons plus loin dans une petite crique pour pique-niquer.

    Nous ne tardons pas à prendre le chemin du retour et bien en a pris Manu car effectivement … il faut ramer ! Nous nous arrêtons souffler un peu sur la plage qui jouxte « Seven Commandos ». De là, nous voyons Clem et Matt passer, affrontant les vagues de leur côté.

    Nous les suivons de peu pour rentrer.

    Nous souhaitons tous rejoindre Port Barton demain alors Kaspar se propose de réserver un van. Manu l’accompagne et assiste à ses talents de négociateur.

    Nous devons retirer de l’argent alors nous saisissons l’occasion pour aller dîner à El Nido. Nous recherchons également à faire recharger notre carte de téléphone (ce qui sera fait avec l'aide d'un aimable jeune commerçant qui nous explique enfin comment procéder: il faut d'abord créditer son compte, puis seulement après envoyer un message texte pour ordonner à la compagnie de téléphone que faire de ce crédit). Nous découvrons la petite bourgade de El Nido, construite autour d'une baie protégée par de grandes falaises et de nombreuses îles qui attire de plus en plus de touristes d'année en année. On y entend donc parler anglais, français, italien, allemand, suédois, hollandais... C'est l'un des endroits les plus touristiques des Philippines qui reste malgré tout plaisant à nos yeux.

    Mercredi 25 janvier

    Nous affrontons tous les six les cinq heures d'un minibus dans lequel nous sommes seuls au départ: après que l'agence nous ait fait croire qu'il n'y avait qu'un seul véhicule qui faisait le trajet, nous en croisons au moins un autre (bondé) dans une station service: bizarre... Au moins aurons-nous payé le meilleur prix grace à Kaspar. Nous faisons une pause déjeuner vers 10h00. Il est vrai que nous sommes partis à 7h15, le petit déjeuner est alors un peu loin.

    Nous arrivons à Port Barton à 11h. Il fait beau et la première vue que nous avons de la plage est superbe.

    On se répartit la difficile recherche de logements. Les Allemands se chargent d’aller vers la droite de la plage, Clem et Matt et nous deux ferons la gauche.

    La recherche est difficile. Manu s’isole à un moment et trouve une chambre chez Miguel, dans la première rue parallèle à la plage à 900 pesos. Il en trouve une pour Clem et Matt un peu plus loin à 800 pesos. Les Allemands nous rejoignent car ils n’ont toujours rien et finissent par en trouver une à 750 pesos qui est pratiquement la meilleure.

    Chez Miguel, les deux chiens ont eu une portée. Nous avons par conséquent 5 petits chiots dont nous pouvons profiter.

    Ce petit village qui se résume à deux rues principales, est bordé d’une plage et propose des activités pour les touristes : cascades, location de moto, excursion dans les îles alentour… Nous allons au restaurant « le Bambou » avec les jeunes prendre un shake et une pancake pour profiter d’une soi-disant bonne wifi mais ce n’est qu’une rumeur. Manu réussit à se connecter via sa carte téléphonique et nous tentons de réserver un avion pour Clem et Matt qui veulent rejoindre Cebu dès le lendemain. Les prix ont considérablement augmenté …

    Nous allons profiter un peu de la plage : nous nous offrons un petit bain avant d’aller profiter du coucher de soleil. Nous assistons à un incroyable spectacle de petits crabes bulleurs de sable. Il faut se protéger des sandflies qui sont apparemment nombreuses.

    Nous allons dîner au Miam Miam Glou Glou, un restaurant tenu par Yvan, un français qu’on croirait sorti d'un film d'Audiard tellement il a une "gueule" à la Lino Ventura ou Gabin...

    On insiste pour payer le repas à Clem et Matt car ils ont accepté de rapporter nos nombreux échantillons de sable, squelettes d’oursins, coquillages pour nous les envoyer une fois rentrés en France. Manu commande même une bouteille de vin qui accompagnera fort bien l’excellent cassoulet que nous commandons.

    Jeudi 26 janvier

    Les propriétaires de Miguel guesthouse nous invitent à prendre un café et des petits pains au fromage qui nous serviront du coup de petit déjeuner.

    Nous passons ensuite la fin de la matinée à retirer de l’argent. Matt et Clem ont décidé de rester une journée de plus avec nous. Ils ont réussi à se connecter cette nuit (à trois heures) et ont réservé du coup un avion. Il n’y a pas de distributeur de billets à Port Barton mais il y a une solution d’obtenir de l’argent en passant par une agence dont la fonction principale est essentiellement de servir d'intermédiaire et de garant financier, un peu à la manière des prêteurs à gages. La transaction peut se faire grâce à la connexion téléphonique de Manu (qui dépanne en plus un couple de jeunes franco (pour lui) – belge (pour elle).

    Nous essayons de louer deux kayaks en vain étant donné l’heure tardive. Nous passons par notre logeur et nous louons un bateau privé.

    La bangka, un de ces bateaux si mignons et typiques des Philippines nous dépose sur un tout petit banc de sable afin d’y faire du snorkeling et découvrir tout ce que la mer a envie de montrer ce jour-là… en l’occurrence pas grand-chose aujourd’hui mais en étant patients, on arrive à voir quelques trucs quand même que je suis contente d’arriver à montrer à Matt et Clem (qui plongeront moins longtemps que nous car Clémence à mal aux oreilles).

    En rentrant, je suis foudroyée au lit à cause d’une infection urinaire arrivée vraiment subitement. Clémence m’achète des médicaments qu’elle trouve à l’épicerie. Manu accompagne les jeunes au terrain de basket où se déroule un match. C’est l’anniversaire de Port Barton, aussi plusieurs journées de festivités sont prévues. Je suis sous mon duvet vêtue de mes vêtements techniques, je grelotte et je n’ai pas trop envie de me lever pour aller dîner. C’est pourtant le dernier soir pour profiter de Clémence et Matthieu, alors je fais un effort. Le Doliprane me permet de profiter du dîner que les jeunes ont tenus à nous offrir. Quant à Kaspar et Nicole, ils sont aussi cloîtrés dans une chambre, très malades après avoir mangé des brochettes dans la rue hier soir …

    Vendredi 27 janvier 2017

    Les médicaments ont très bien fonctionné et je me lève pratiquement guérie. Ce matin, les enfants de l’école de Port Barton défilent dans les rues.

    On immortalise les dernières minutes passées avec les "petits" qui continuent leur route ...

    Le temps se couvre et la pluie arrive. Nous déjeunons au Jambalaya qui devrait offrir une bonne connexion mais malheureusement, c’est une nouvelle fois un leurre !

    Cet après-midi, nous sommes allés assister à un combat de coqs dans le village. En Asie, cette discipline consiste à faire s'affronter deux coqs Gallus domestiqués pour leurs qualités belliqueuses. Ils sont placés dans une sorte de ring. Les deux coqs, suivant leur instinct, se battent, des paris étant faits sur le vainqueur. Ils ne se battent pas très longtemps, car les ergots sont remplacés par des lames en acier. Du coup, très vite, le premier coq touché meurt, avant d'être plumé et consommé.

    Samedi 28 janvier

    Comme souvent, nous louons un scooter pour la journée afin d'aller explorer les environs ... on en profite car c'est peut-être la dernière fois de notre voyage et on adore ça !

    Nous commençons par aller voir une chute d’eau. En plus d’être une cascade, cette chute d’eau dispose d’un bassin dans lequel on peut nager histoire de se rafraîchir mais l’eau est vraiment trop froide pour nous. On s’arrête prendre une boisson et nous croisons le couple qui déjeunait déjà au même endroit que nous hier (le punk à chats, mécanicien et père de 6 enfants et Emmanuelle Fouillat (?) photographe). Puis nous rejoignons une plage magnifique et déserte.

    La femme de Miguel vient nous inviter à les rejoindre car ils fêtent un anniversaire mais nous sommes obligés de décliner car nous avons réservé une Tagine chez Yvan.

    Dimanche 29 janvier

    Pour la première fois depuis plus de 6 mois, nous prenons un petit déjeuner avec du pain français (ça fait vraiment du bien) servi par Carla, notre ladyboy préféré(e).

    Puis nous partons pour la journée en bateau dans les îles avoisinantes. Morgan et Marion (que nous avions rencontrés en cherchant nos chambres le premier jour) nous ont proposé de nous joindre à eux sur le bateau de Pouti (qui veut dire blanc), un Philippin en couple avec Sophie, une française. Oui rien que l’idée de partir une journée, à explorer des spots tout aussi beaux les uns que les autres est plutôt tentante…Alors pourquoi hésiter, c’est parti, on a dit oui tout de suite. Nous rencontrons Christine et Patrick (un couple de Corses de notre âge) et un couple de jeunes du Lot. Il y a aussi Jésus, le cousin de Pouti.

    Le premier arrêt se fait sur la plage que nous avions beaucoup aimée la veille. De la plage, nous marchons jusqu’à une chute d’eau. Nous traversons un minuscule petit village dans lequel nous photographions quelques enfants.

    L’excursion comprenait la visite de plusieurs îles avec le pique-nique sur une plage à l’ombre d’un cocotier. Malheureusement, la journée sera un peu gâchée à cause du ciel bien gris qui versera quelques giboulées à l'occasion.

    Sous l'eau, on découvre une rascasse jamais rencontrée jusqu'à présent.

    Ce soir, après un succulent Chili con carne, nous allons assister à l’élection de Miss gay. Appelés Ladyboy ou Katoï en Thaïlande, les travestis sont nommés Gays aux Philippines. Ils sont socialement bien accepté(e)s, jusqu'à organiser un concours de beauté, inspiré par le célèbre concours des Miss France. La gagnante bénéficie ensuite d'une notoriété importante dans le pays.

    On sentait l'effervescence pendant la journée, tout le monde se préparait et pourtant, le show a commencé avec plus de deux heures de retard (l'organisation Philippine...) Du coup, on ne sait pas qui a gagné. Le spectacle à aussi été pour Kaspar et Nicole, presque rétablis, de venir nous dire au-revoir. Nous ne le savons pas encore, mais cette séparation inaugure une phase de plusieurs mois d'une sociabilité beaucoup plus rare et superficielle, semée de rencontres moins nombreuses et plus courtes, du fait du changement de destination et de mode de voyage à venir.

    Lundi 30 janvier

    Il pleut une grande partie de la journée. Les rues sont complètement détrempées. On en profite pour donner des nouvelles sur Facebook. Manu a trouvé une cabane désaffectée sur la plage où la connexion est assez bonne. Nous essayons d’avancer dans notre carnet et sur les photos.

    Ce soir, le Miam Miam Glou Glou est fermé. Nous terminons dans une pizzeria où on sert des pizzas de 60 cm !

    Mardi 31 janvier

    Nous partons pour une petite marche d’une heure pour aller du côté d'une autre plage dénommée White Beach (pas très original).

    Nous y allons par la route. Nous faisons un arrêt dans une petite crique pour snorkeler et nous trouvons un ver plat et deux nudibranches.

    Nous reprenons la route jusqu’à White Beach. Nous déjeunons dans l’unique endroit qui propose des repas. La serveuse n’est pas très aimable et on s’apprête à nous servir sur une table sale. Je demande à ce qu’elle soit lavée. Quand même !!!

    Puis nous profitons de notre dernier bain philippin avant d’entreprendre le retour, mais par la plage cette fois.

    En rentrant, nous partons à la recherche du chapeau de Manu. Nous allons jusqu’à trouver la maison de Sophie mais il n’y a personne. Nous finissons par conclure qu’il a dû rester accroché à un arbre lors d’un arrêt sur une île hier. Il poursuivra sa vie sans nous.

    Mercredi 1er février

    Nous quittons Miguel et sa famille chez qui nous avons passé une semaine. Nous prenons notre dernier petit déjeuner au Miam Miam Glou Glou. Nous ne prenons pas la peine de leur dire au revoir puisque nous allons juste chercher nos sacs et nous comptons attendre le van chez eux. Sauf que le mini-van nous prend directement chez Miguel…

    Nous retrouvons Christine et Patrick dans le van qui les dépose à mi-parcours au « mangrove » (tenu par Claude, un français qui semble surexcité mais qui nous donne quelques adresses à Banaue).

    Il est 13 heures quand nous arrivons à la gare routière de Puerto Princesa. Nous sommes les seuls rester dans le vini-van qui nous conduit directement à l’aéroport. De là, nous prenons un avion pour Manille. C'est un des seuls aéroports qui demande encore de payer une taxe d'aéroport et qui a le portique de sécurité hors service. On nous fait alors faire plusieurs allers-retours dans l'aéroport, où il n'y a pas une seule chaise pour s'assoir. Alors quand on me demande de jeter ma bouteille d'eau car l'endroit que je reluquais avec les chaises pour manger est situé, manque de bol, de l'autre côté du portique, je m'énerve un peu et je dis que je compte juste boire en mangeant et que par conséquent, pas de problème mais nous allons déjeuner là. Du coup, on nous installe deux chaises à la douane. Il y a bien une connexion Internet à l’aéroport mais Manu vide le crédit de la journée en quelques minutes car il télécharge des photos.

    Arrivés à Manille nous prenons un taxi afin de nous faire déposer à la gare routière car nous devons prendre un bus de nuit pour Banaue, qui part à 22 heures. Il faut négocier ferme (en dehors de la zone de l'aéroport sinon c'est plus cher) pour parvenir à obtenir un prix acceptable pour cette course longue en plein embouteillages.

    Jeudi 2 février

    Nous arrivons à Banaue à 8 heures après avoir passé la nuit (10 heures) dans le bus où nous avons eu vraiment froid à cause de la climatisation. Nous avons pourtant fait sortir nos sacs pendant le premier arrêt pour attraper des vêtements chauds.

    Un transfert gratuit est prévu pour nous amener de la gare routière jusqu’au Uyami’s Green view. La voiture cale et a du mal à redémarrer. C’est un chauffeur d’une autre voiture, manifestement connu du nôtre, qui s’arrête et qui la redémarre en deux temps trois mouvements.

    Tout le paysage est plongé dans la brouillard matinal. Du coup pour nous réchauffer et mettre au point notre itinéraire pour les trois jours à venir, nous nous installons rapidement à une table de notre hôtel pour prendre un petit-déjeuner. Les tables de bois vernis et la vue sur les montagnes nous rappellent les lodges du Népal. A ce moment-là, Freddy, un guide de l’hôtel nous approche pour nous aider à organiser le programme de notre séjour. Ici aussi il y a beaucoup de français. Entendre parler français presque tout autour de moi ne me surprend plus au bout de six mois de voyage. Ca me fait sourire : nous sommes vraiment partout ! Qui a dit d'ailleurs que les français n'avaient plus d'argent pour voyager ?

    Etant donné le temps d’aujourd’hui, nous réservons juste un tricycle pour aller aux rizières d'Hapao avec un chauffeur aux dents rouges, comme la plupart des hommes ici. En effet, dans cette région des Philippines les hommes au lieu de fumer passent leur temps à mâcher un mélange étrange fait de noix amères enroulées dans des feuilles et recouvertes de coquilles d’escargots réduite en poudre. A force ce mélange addictif finit par leur colorer les dents et les lèvres en rouge.

    Fini le sable fin et bienvenue dans les montagnes de rizières de Banaue. Le trajet est épique car il y a vraiment beaucoup de pluie depuis quelques jours qui a entraîné de nombreux glissements de terrain. Nous avions prévu de commencer notre séjour aux Philippines ici mais nous avons dû changer le programme car il y pleuvait trop. Alors qu'en moyenne il pleut 20mm dans le mois de février chaque année, nous c'est 20 mm par jour et ça ne va pas s'arranger. Alors même si ce sont soi-disant les plus belles rizières du monde, pour l'instant, sous la pluie, ce ne sont que de vulgaires champs de boue.

    Nous sommes de retour à 14h30 à l’hôtel. Nous faisons une sieste qui nous permet de récupérer un peu de la nuit et nous allons nous réchauffer autour d’une boisson chaude. L’ambiance me rappelle vraiment les chalets de montagne. Nous échangeons avec un couple de jeunes français (Emmanuel et Mathilde, strasbourgeois- Mathilde a fait ses études de pharmacie à Nantes) qui reviennent du parcours dans les rizières et qui nous donnent quelques conseils.

    Nous dînons au Las Vegas, le restaurant juste en face de notre hôtel. De retour à 20h30, je réussis à avoir suffisamment de connexion pour donner des nouvelles.

    Vendredi 3 février

    Nous prenons notre petit déjeuner alors que d’autres touristes arrivent de leur long trajet en bus de nuit. Benjamin et Julien en font partie (Benjamin, lyonnais, dernier d’une fratrie de 6 enfants a 30 ans et a fait des études d'ingénieur en métrologie. Il vient de passer un an en Australie à faire du wwoofing. Il profite de son obligation à quitter le territoire –le temps de redemander un visa- pour voyager. Il espère trouver un employeur pour y retourner. Julien, 40 ans, l’a rejoint pour passer 2 mois aux Philippines. Ils se sont connus dans un club de théâtre à Grenoble).

    Ils veulent partir en trek et nous demandent notre programme. Ils sont intéressés pour venir avec nous alors nous décidons de partir ensemble et nous partageons le prix du guide. Nous prenons soin de réserver une chambre pour demain et nous déposons nos sacs dans une salle fermée à clé (près d’une réserve digne de survivalistes) pour ne partir qu’avec nos deux petits sacs à dos de jour.

    Ce matin, le temps est encore très couvert. Nous achetons des ponchos juste avant de monter dans le tricycle qui va nous conduire au point de départ du trek.

    Nous marchons jusqu’en début d’après-midi dans les rizières de Banaue, vieilles de deux mille ans, qui ont la particularité d'être soutenues par des murs en boue et non pas en pierre. Comme il a plu beaucoup aussi les jours précédents, le terrain est boueux et bien glissant. Il faut faire attention. Ca colle tellement que Manu a dû réparer une attache d'une de ses Crocs qui a lâché dans la matinée.

    Nous arrivons à un endroit au petit village de Kambulo qui propose à déjeuner. Nous avions demandé à aller jusqu’au prochain village (encore à 3 heures de marche) mais le guide nous en dissuade. Selon lui, le terrain est tellement glissant à cause de la pluie qu’il serait très difficile de l’atteindre dans l’après-midi. On se laisse convaincre et acceptons de passer la nuit ici. Après le déjeuner, malgré la pluie, nous allons marcher dans les rizières jusqu’à un pont suspendu qui nous semble bien petit par rapport à ceux déjà traversés depuis le début de notre voyage. Julien, qui a moins l’habitude, est plus impressionné pour le traverser. Nous rentrons sans tarder car la nuit tombe. Il fait d’ailleurs nuit noire quand nous arrivons. Il nous faut commander le dîner sans tarder. Pour cela, nous avons à notre disposition une feuille de papier et un crayon (de la CAF, ce qui me fait bien rire) pour noter nos choix. Pour nous faire patienter, nous assistons à un spectacle de danses traditionnelles données par les enfants du village. Ils chantent ensuite deux ou trois chansons dans la langue des touristes (en l’occurrence en français « Au clair de la lune, Une souris verte, Alouette, Frère Jacques... » et israélien ce soir). Le guide est fier de nous annoncer qu’ils sont les seuls à proposer une animation depuis deux ans.

    Nous nous couchons, bercés par les gémissements de l’Israélienne de la chambre d’à côté…

    Samedi 4 février

    Les trois garçons, quel que soit leur âge, sont partants pour endosser les costumes de guerriers de l'ethnie Batad et poser pour une séance photo.

    Le ciel est couvert mais la pluie s'est calmée (pour un moment ...). Nous repartons donc dans les rizières de Banaue, souvent appelées « la huitième merveille du monde ». On pense que les terrasses furent construites avec peu d'outils, essentiellement à la main grâce à un savoir-faire transmis de génération en génération. Elles sont situées à environ 1 500 m au-dessus du niveau de la mer et recouvrent 10 360 km2. Elles sont alimentées en eau par la forêt tropicale poussant plus haut sur les monts.

    Les rizières de Banaue font partie des rizières en terrasses des cordillères des Philippines, structures anciennes de 2 000 à 6 000 ans, façonnées par la tribu des Ifugao. Elles sont à ce titre inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Les habitants de la région cultivent encore du riz et d'autres plantes sur les terrasses, mais les jeunes générations délaissent de plus en plus l'agriculture, préférant si possible travailler dans le tourisme, puisque les terrasses attirent beaucoup de visiteurs, y compris de l'étranger. Du fait de cet abandon, les « marches » des terrasses subissent une érosion progressive, nécessitant des travaux de reconstruction et entretien constants.

    Nous convenons avec le guide de ne pas aller jusqu’à la cascade à cause de la météo. Bien nous en a pris, nous entendons un éboulement peu de temps après.

    Marcher dans les rizières demande beaucoup d'équilibre car les chemins que nous empruntons ne font souvent pas plus de 30 cm de large avec d'un côté les rizières qui baignent dans l'eau et de l'autre côté les deux ou trois mètres de vide jusqu'à la terrasse d'en-dessous.

    On monte, on descend une montagne, puis une autre et encore une autre jusqu'à ce qu'au détour d'un chemin la vue sur Batad s'offre à nous. Batad est nichée au bas d'un amphithéâtre naturel formé par les rizières en terrasses.

    Les passages entre les terrasses sont parfois si étroits que, malgré le bâton de marche que m’a taillé le guide dans une branche, j’ai souvent besoin de sa main.

    La pluie se déchaîne lors de notre retour en tricycle pour regagner l’hôtel en fin d’après-midi.

    Il y a beaucoup de monde dans la salle quand nous arrivons à l’hôtel. Manu se dépêche d’aller récupérer la clé de notre chambre sauf qu’ils ont oublié de nous la réserver. Par chance, il en reste une, familiale (avec quatre lits), mais qui nous est tout de même attribuée malgré la forte demande car ils reconnaissent avoir fait une faute.

    Nous allons nous doucher sans tarder pour nous débarrasser de toute la boue qui recouvre nos pieds. Puis nous retrouvons Benjamin et Julien le temps d’échanger quelques photos car ils repartent avec l’un des bus de nuit de ce soir.

    Dimanche 5 février

    Ce matin, nous ne sommes pas pressés car nous avons la journée à passer ici jusqu’à prendre notre bus ce soir. Manu a réservé celui de 18h30. Nous attendons donc un peu que la salle à manger se vide pour aller prendre notre petit déjeuner. Sauf que personne ne venant prendre notre commande, je finis par interpeller une serveuse qui me répond que, comme nous sommes dimanche, le service se terminait à 9h00. Il est 9h15. Nous n’avions bien sûr aucune idée de quel jour de la semaine il s’agissait. Je lui fais remarquer que nous attendons depuis plus d’un quart d’heure. Elle va alors demander l’autorisation de nous servir, qui est accordée.

    Devant libérer notre chambre à 10h00, nous allons faire nos bagages. Nous ne trouvons toujours pas la trousse de toilette que Julien aurait oubliée hier, soit dans notre chambre, soit dans la salle de douche qu’il a utilisée avant de partir.

    Nous pensions refaire une sortie ce matin mais il pleut vraiment beaucoup alors nous nous installons dans le salon du bas. Lorsque j’aperçois une femme de ménage, nous allons vérifier ensemble dans les salles de douche pour la trousse de toilette mais nous ne trouvons rien non plus. Nous l’avons signalé à la réception… Toujours à cause de la pause dominicale, le restaurant de l’hôtel est fermé aussi ce midi et c’est le cas d’autres dans le village. Nous trouvons tout de même un endroit où nous restaurer. La pluie a diminué alors nous en profitons pour retourner à la « gare routière » pour éventuellement changer nos places. Bien nous en a pris : nous sommes inscrits pour le lendemain ! Par chance, il reste deux places dans le bon bus, pas une de plus! Nous achetons quelques pâtisseries à grignoter ce soir et nous regagnons le salon pour attendre patiemment la fin d’après-midi. Le bus qui doit nous ramener à Manille partira avec une heure de retard.

    Lundi 6 février

    Nous arrivons à Manille à 4h30 après avoir dormi environ la moitié du temps du trajet. Nous prenons un taxi. Le chauffeur, vraiment très gentil, nous dépose devant une supérette ouverte 24h/24. Il y a trop de détritus pour que nous puissions nous installer sur le trottoir. Il y a un Mc Do en face mais il n’ouvre qu’à 7h00. En revanche, le personnel déjà présent nous autorise à nous assoir sur une des tables à l’extérieur.

    Nous prenons un petit déjeuner ici avant d’aller déposer nos bagages à une consigne gratuite. Suivant les conseils du chauffeur de taxi, nous entrons dans un des grands malls. Le filtre polarisant du gros appareil photo fonctionnant mal, nous saisissons l’occasion d’avoir un peu de temps devant nous pour en acheter un autre. Les vendeurs n’ont jamais le diamètre qui nous intéresse, sauf un. Manu demande à sortir, accompagné du vendeur, afin de l’éprouver devant un ciel naturel. Il ne fonctionne pas mieux que le nôtre alors nous abandonnons cette recherche.

    Nous cherchons un endroit pour déjeuner mais les restaurants sont très chers alors nous achetons de quoi manger dans la galerie (des tacos pour moi, des hot dogs pour Manu et deux shakes gigantesques). Nous sortons terminer nos boissons dehors. Epuisés nous nous endormons sur le muret, face à la mer.

    Requinqués nous allons récupérer nos bagages et nous acceptons le premier taxi venu, sachant que le chauffeur de ce matin nous avait annoncé la course d’ici à l’aéroport pour 100 pesos. Arrivés à destination le chauffeur de ce taxi nous demande 500 pesos. Je l’accuse de nous arnaquer mais il ne démord pas. Manu lui laisse 200 pesos. De toute façon, il ne nous reste presque plus d’argent, nous nous étions arrangés pour.

    L’avion part avec une heure de retard. Pendant le vol, je ferme les yeux et je pense à ces sept semaines que nous venons de passer dans cet archipel : je vois du vert et du bleu ! En effet, ce sont les deux couleurs avec toutes leurs nuances qui me reviendront chaque fois que je penserai aux Philippines : le bleu turquoise de la mer à Palawan, le bleu cristallin de l'eau de l’île de Pandan, le bleu vert de la mer d’Oslob, le vert lumineux des rizières sous un rayon de soleil, le vert profond de la forêt tropicale, le vert foncé des feuilles de palmier...

    Mardi 7 février

    Nous arrivons à Sydney pour le lever du soleil. Nous cherchons à savoir si nous sortons ou pas de l’aéroport sachant que nous avons une escale de treize heures. Il pleut beaucoup (alors que nous sommes au cœur de l’été et qu’il pleut rarement à Sydney pendant cette période). Nous prenons quelques brochures concernant les transports en commun qui s’avèrent très chers. Nous cherchons la connexion Wifi de l’aéroport mais il faut pour cela revenir sur nos pas. Je me couche par terre et je m’endors pendant que Manu cherche à se renseigner sur Internet. Je suis réveillée par un homme et une femme de l’aéroport qui nous délogent gentiment car nous n’avons pas le droit de rester dans cette zone.

    Les conditions météorologiques ont empiré. Dehors, c’est la tempête. Il tombe des cordes. Les avions ont du retard à l’arrivée comme au décollage. C’est décidé, nous allons passer la journée dans l’aéroport. Alors que c'est le plein coeur de l'été en Australie, il pleut tellement depuis ce matin que la plupart des vols sont retardés. Nous avions prévu de faire un tour dans la ville. A la place, nous sommes coincés à l'aéroport. Cette malchance avec la météo finit par atteindre le moral !

    Nous nous trouvons une table près d’une prise de courant et travaillons sur nos carnets et photos jusqu’au moment de prendre l’avion. Nous changeons d’endroit à la mi-journée pour nous éloigner des courant d’air. Nous nous posons au Mc Do, solution de facilité bien pratique pour nous dépanner de temps en temps lors de ce tour du monde, qui présente l'avantage de nous introduire à la phase anglo-saxonne de notre périple: à nous la Nouvelle-Zélande et l'Australie!

     


    Carnet de Manu

    Ecrit le 7 février 2017

    Les Philippines constituaient initialement une option peu ambitieuse pour terminer notre périple en Asie sur un mode itinérant plutôt tranquille. Maintenant qu'elles sont derrière nous, je peux dire qu'elles ne m'ont surpris ni en bien ni en mal, ce qui... ne m'a pas surpris non plus, tant j'ai sans doute usé, après ces premiers mois de voyage éprouvants, ma capacité d'étonnement, voire d'émerveillement. L'archipel est grand, la ligne de côte interminable, et les transports le plus souvent longs et pénibles; les paysages sont tropicaux mais peu spectaculaires à l'exception des formations calcaires du nord de Palawan et à un moindre degré des rizières de Banaue; la population locale est simple et sympathique; les français sont sur-représentés parmi les touristes et les résidents étrangers; l'économie libérale étend progressivement son empire sur l'ensemble du territoire: et c'est à peu près tout ce qu'il y a à en dire. En tout point, notre passage dans ce pays a confirmé les conclusions intermédiaires de mon carnet de voyage, déjà rédigées depuis la Thaïlande, qui dés-idéalisent nettement la possibilité du voyage de type routard comme exotisme encore possible de nos jours, au moins dans cette zone du continent asiatique.

    Les Philippines se présentent à bien des égards comme un pays intermédiaire. Une Asie un peu occidentalisée par la langue, la religion, et un brassage ethnique limité mais rare dans cette région du monde; un pays tropical mais moins chaud que les pays continentaux du Sud-Est asiatique; une économie et un niveau de vie (et de prix) en cours d'alignement sur les standards des pays développés; une capitale tentaculaire parsemée de buildings d'affaires, de centres commerciaux et d'autoroutes urbaines. A ce titre, elles méritent une note globale intermédiaire, et je n'ai pas hésité longtemps avant de leur attribuer une performance de 6/10, exactement conforme à ce que j'en attendais.

    C'est aussi l'une des destinations vers lesquelles, probablement, nous ne retournerons pas. Pourquoi le ferions-nous en effet? Sur le plan des fonds sous-marins l'Indonésie est un meilleur choix, plus économique, plus varié et d'une qualité supérieure; et pour un projet plus contemplatif ou studieux, la Thaïlande propose des plages plus belles, plus accessibles, et une meilleure qualité de connexion internet. Nous avons certes noué quelques contacts avec des personnes sympathiques rencontrés tout au long de nos sept semaines de parcours (autant parmi les touristes que parmi les locaux d'ailleurs), sans que cela suffise à nous convaincre de revenir. La seule exception pourrait concerner Siquijor, à condition que l'île parvienne maîtriser son développement touristique, ce qui n'a rien d'évident lorsqu'on la compare à ses voisines.

    Au final il est difficile de regretter notre choix. Après tout, notre année autour du monde avait peut-être besoin d'un "ventre mou", et c'est cette fonction que les Philippines ont un peu joué. C'est là que nous avons passé le "mensiversaire" de six mois marquant le milieu de notre parcours, mais aussi Noël et le jour de l'an. Il était d'ailleurs heureux de se trouver dans ce pays catholique au moment des fêtes de fin d'année: Noël semble en effet y avoir conservé, pour quelque temps encore, et plus qu'en Occident, le sens d'une fête de l'hospitalité, du partage et de la générosité; si bien que ces valeurs, déjà traditionnellement développées dans la culture philippine, prennent à cette occasion toute leur signification.

    C'est encore un pays où la malchance météorologique nous a rattrapés. Je répugne à essayer de poser une probabité exacte sur la succession de désagréments que nous avons rencontrés sur ces mois de mi-décembre à début février, normalement l'une des périodes les plus sèches de l'année dans le Nord et l'Ouest du pays: plusieurs avis de tempête, des séries de transferts maritimes annulés, pas une seule journée de soleil continu, un ciel couvert environ les trois quarts du temps, des routes presque impraticables pour cause de glissements de terrain dans le nord, l'impossibilité de voir les rizières sans la pluie malgré un changement de programme général puis deux jours de battement, des snorkelings (notamment aux requins baleines, pourtant tenté deux fois à deux semaines d'intervalle) gâchés par la faible visibilité liée à l'agitation de surface, etc. Disons simplement que nous avons renoué, après les intermèdes Népalais et Thaï où nous avons hérité de conditions climatiques de saison, avec une malchance globale qu'on peut qualifier littéralement d'invraisemblable (au sens où il n'était pas vraisemblable a priori qu'elle se produise en effet).

    Dans ces conditions, lorsque le temps est venu, après un dernier épisode de pluie vraiment très décourageant dans le nord de Luzon, de quitter le pays pour reprendre le chemin de notre tour du monde en nous dirigeant vers l'Océanie, Isabelle et moi avons tous les deux eu le sentiment qu'il était en effet temps de changer (de pays, de continent, et de mode de voyage) et que nos expériences à venir de road trip en campervan allaient être tout à fait bienvenues à ce stade de notre parcours.

    Les "J'aime/J'aime pas" de Manu aux Philippines

    J'ai aimé:

  • La gentillesse naturelle des Philippins (générosité, hospitalité, facilité de contact), très sensibles surtout dans les îles du Sud
  • La conduite cool des Philippins, notamment en scooter, par rapport à d'autres populations asiatiques
  • Les rapports commerciaux beaucoup plus faciles que dans les autres pays d'Asie. A l'exception d'un taxi à Manille, nous n'avons eu aucun stress à négocier des prix de toute manière assez fermes et honnêtes dès le départ. De plus, en cas de refus de transaction, il n'y aucun problème, pas de rappel, d'argumentation jouant sur la sensiblerie, ou de tentative de manipulation. Tout est clair et cool.
  • L'apparence physique des Philippins et des Philippines: souvent en particulier très beaux à l'enfance et l'adolescence. Contrairement à ce que j'aurais attendu, les jeunes femmes philippines sont souvent plus séduisantes que les jeunes femmes thaïes, et elles sont de surcroît en moyenne plus simples et plus naturelles. La plupart des gens sont soucieux de leur apparence et portent des vêtements propres voire repassés. Le pays donne d'ailleurs l'exemple d'un métissage plutôt réussi, l'apport génétique occidental (espagnol, américain), quoique mineur, ayant semble-t-il eu un impact positif sur la forme physique de la population.
  • Les chants de Noël à toutes les portes ainsi que dans la rue, les "merry christmas" plein d'entrain à tout bout de champ
  • La température idéale, permettant de bien dormir la nuit sans climatisation tout en ayant suffisamment chaud, mais pas trop, pendant la journée
  • La présence, à côté des Beng Beng déjà connus auparavant, d'excellentes barres chocolatées très bon marché, les "Cloud 9" (notamment la version "overload"), qui constituent d'excellents substituts de desserts
  • Les sachets de café en poudre "3 en 1", au contenu abondant et savoureux, disponibles partout et à toute heure; tout comme les nouilles en pot, à compléter d'un peu d'eau bouillante vendue directement sur place
  • L'improbable 18ème titre du grand chelem pour Federer au moment où nous nous trouvions à Port Barton
  • La qualité du snorkeling, jamais exceptionnelle mais souvent acceptable, uniquement pour le petit (Balicasag, Apo) +
  • La relative facilité à trouver des nudibranches (Siquijor, Balicasag) ++
  • La qualité de la plongée, notamment de nuit, à Anilao (surtout avec notre excellent divemaster Jess) ++
  • Le banc de sardines à Moalboal ++
  • L'omniprésence des tortues dans presque tous les sites de snorkeling (Apo et Balicasag bien sûr, qui sont réputées pour cela, mais aussi Moalboal et Pandan), et leur facilté d'accès à Apo ++
  • Les belles plages presque désertes de Palawan ++
  • Port Barton et les plages avoisinantes (notamment White Beach et la plage qu'on doit traverser pour y accéder, ainsi que la plage à mi-chemin entre Port Barton et San Vincente) ++
  • El Nido et les plages voisines (surtout Las Cabanas et les petites plages accessibles en kayak de Korong Korong) ++
  • L'ambiance très amicale de Siquijor ++
  • Les lagons intérieurs aux falaises de calcaire, notamment ceux autour de Coron, sans doute supérieurs à ceux d'El Nido (cependant le plus souvent désormais bourrés de touristes en day-tours) ++
  • Le snorkeling à Siete Pecados au large de Coron ++
  • Lîle de Pandan, une jolie exception côtière qui rappelle un peu les Maldives ++
  • J'ai moins aimé:

  • L'absence de plages ou de simples jolis bords de mer dans la plus grande partie des îles en dehors de Palawan. Il s'agit souvent d'une alternance de franges rocheuses et de minces bandes de sable sombre et vaseux occupées par des bateaux parfois abandonnés, alternativement trop proches ou au contraire inaccessibles de la route
  • La rareté des pontons malgré l'absence de profondeur des côtes, obligeant presque systématiquement à embarquer en marchant dans l'eau (voire en nageant) avant d'emprunter d'étroites passerelles pas toujours très stables
  • Le caractère assez ordinaire des paysages intérieurs, sorte de synthèse sans originalité de tous les pays tropicaux d'Asie du Sud-Est: jungle brouillonne, routes sinueuses aux bordures mal entretenues, constructions le plus souvent anarchiques, pollution plastique omniprésente (quoique peut-être moins marquée tout de même qu'en Indonésie).
  • L'absence de bon goût ou du moindre sens de la décoration intérieure des Philippins: couleurs criardes et non assorties, mélange de styles, bois sculptés lourds; au risque du stéréotype (que nos éventuels lecteurs portugais nous pardonnent!), nous pourrions évoquer à ce sujet une sorte de Portugal asiatique.
  • Le peu de considération des chauffeurs de bus pour les chiens errants: un coup de klaxon au mieux, et si l'intéressé (souvent bien inconscient du danger il est vrai à en juger par son attitude nonchalante) ne réagit pas assez vite, tant pis pour lui! Nous avons ainsi percuté et probablement laissé pour mort au moins l'un de ces corniauds, sur une route de Cebu, ce qui a eu l'air de beaucoup amuser le conducteur. Et combien d'autres avons-nous vus boîtillants ou à moitié estropiés, partout dans l'archipel...
  • Les sandflies, qui semblent par malchance avoir une préférence pour les plus belles plages, notamment sur l'île de Palawan
  • La médiocrité du réseau de communication (Globe, notamment, ne fonctionne pas très bien). La plupart du temps, la wifi proposée par les hôtels et restaurants ne fonctionne pas
  • Les nuages ou la pluie presque tous les jours, et la mer formée pendant la plus grande partie de notre passage, sur près de deux mois de séjour à l'une des périodes en principe les plus sèches de l'année
  • Dauin et Anilao, chères et inhospitalières si l'on ne loge pas dans un "resort" de plongée (Anilao étant de surcroît dépourvue de toute plage) --
  • Puerto Galera (White Beach): nul et vulgaire --
  • Bohol (Panglao), sans charme particulier -
  • Balicasag, sympathique le soir mais surexploité pendant la journée -
  • Oslob, conforme à sa réputation d'usine à touristes -
  • Les rizières autour de Banaue (vues sous une pluie quasi-continue), certes belles mais plutôt moins spectaculaires que je n'aurais pensé, et nécessitant un voyage long et inconfortable à partir de Manille -
  • J'ai remarqué:

  • Une maîtrise de l'anglais par la population locale supérieure à celle qu'on observe dans les autres pays d'Asie, mais pas généralisée pour autant, notamment chez les personnes plus âgées
  • L'omniprésence des videokes, notamment dans les îles Visayas
  • Le niveau de prix nettement plus élevé dans le Nord (Anilao, El Nido, Coron) et les zones touristiques (Moalboal, Dauin) que dans le Sud (Siquijor, Apo) ou les rizières (Banaue)
  • L'omniprésence des français, à la fois parmi les touristes et les étrangers installés, notamment à Palawan (et à un moindre degré à Banaue)
  • Le nombre important de couples occidento-philippins, de tous âges (parfois homogènes, parfois très contrastés) et de tout type (de la rencontre de bar récente de au vieux couple installé)
  • Une gastronomie moins catastrophique que ce que je craignais: la sauce adobo, ce n'est pas super bon, mais il n'y a pas non plus de quoi s'effondrer; par contre, il vaut mieux bien supporter le riz, et se méfier des desserts halo-halo (qu'on retrouve à peu de choses près, il est vrai, jusqu'en Birmanie)
  • La présence, très visible dans la restauration et les bars, de ladyboys très extravertis et apparemment très bien intégrés au fonctionnement de l'économie touristique
  • Le caractère joueur et superstitieux des Philippins, également attirés par les jeux de hasard et la religion.
  • Le goût très prononcé des Philippins pour le chant sous toutes ses formes. Outre une véritable passion nationale pour le videoke, il n'est pas rare, dans une boutique ou dans la rue, d'entendre un quidam entamer à pleine voix un morceau de couplet ou de refrain de chanson populaire, puis de s'arrêter tout aussi net...
  • Si c'était à refaire:

  • Nous resterions à peu près la même durée totale ou un peu moins, en évitant cependant Bohol, Dauin, et le double passage à Oslob, pour rester un peu plus à El Nido
  • Nous n'irions pas à Banaue en cas de pluie continue
  • Nous plongerions davantage à Anilao qu'à Apo